Hélianthe

CHAPITRE 19

Point de vue de Harry.

Calé avec Olympe et Lady dans le lit, je zappe les chaînes sans vraiment regarder. Je m'ennuie profondément. Ca fait des semaines que j'alterne entre le lit, le canapé... j'en ai marre. Je m'arrête en voyant un reportage sur une des casernes de Liverpool et pose la télécommande sur la table de nuit pour libérer ma main et caresser mon petit bébé poilu.

- Heureusement qu'à la base, les chiens ne devaient pas entrer dans la chambre, et encore moins monter dans le lit, lance Louis en sortant de la salle de bain.

- C'est exceptionnel, je chuchote en faisant une petite moue.

Il rit, se doutant bien que c'est faux. Louis soulève la couverture de son côté et s'installe contre les oreillers. Lady roule sur les draps, jusqu'à toucher sa cuisse, puis ne bouge plus.

- Tu me donnes ta main ? demande mon petit-ami.

Je souris et lui donne aussitôt. Je le regardant mettre de la crème hydratante au creux de ma paume.

- Ca pourrait porter à confusion cette question, il rit doucement en commençant à me masser.

J'évite les déplacement inutiles, mais malgré ça mes mains s'abîment à cause des béquilles, alors il me les masse avec un peu de crème chaque soir. 

- Ca pourrait, en effet.

Nos regards se croisent et il me sourit avant de reporter son attention sur la télé.

- Ca te manque de travailler.

Ce n'est même pas une question, il le sait très bien que ça me manque.

- Oui, beaucoup trop. J'ai hâte de reprendre.

- C'est mal si moi non ?

Je serre doucement sa main et bouge un peu pour pouvoir appuyer ma tête sur son épaule. 

- Non, je comprends. Mais tu sais qu'un jour je retournerais travailler ?

- Je sais... mais y en a encore le temps. Tu t'ennuies pas trop ? Tu sais que tu peux sortir, mmh ? J'ai l'impression de te donner l'autorisation de quitter la maison alors que c'est pas du tout ça, je veux juste... en fait je ne veux pas que tu penses que je te séquestres ici ou je sais pas quoi. Tu vas où tu veux, tu fais ce que tu veux. Du moment que tu fais attention, et que tu me préviens au moins, ça m'évitera de paniquer comme la dernière fois...

- Je sais que je ne suis pas séquestré, je souris. Mais pour l'instant... c'est tellement galère les béquilles, je préfère éviter. De toute façon vendredi y a ton concert, donc j'aurais pas le choix de quitter la maison. Enfin quand je dis "pas le choix", tu vois ce que je veux dire...

Il sourit et hoche la tête, puis se reconcentre sur la télé. Le calme ne dure pas bien longtemps, car Louis abandonne mes mains au bout du dix minutes. Il se relève, prenant Lady dans ses bras.

- Allez, vous allez dormir en bas vous deux. Je suis à la maison, donc t'as pas besoin qu'elles squattent le lit. Olympe, descend. 

Ma chienne me donne un léger coup de museau sur la main, réclamant une dernière caresse avant de descendre avec son bébé. Louis referme la porte puis revient dans le lit, il se penche par dessus moi et attrape la télécommande sur la table de nuit pour monter le son.

- Qu'est-ce-que tu fais ?

Il ne répond pas et lance le boîtier sur sa table de nuit avant de s'asseoir à califourchon sur mes cuisses. Wow. Wow. Qu'est-ce-qui lui prend ?

- Dis moi quand je te fais mal, d'accord ? il chuchote en prenant mon visage entre ses mains.

Louis m'embrasse, et même si mon bas ventre se réchauffe instantanément, je sens que quelque chose cloche. Ses doigts m'effleurent à peine, et il garde une réserve inhabituelle dans son baiser. Il jette de temps en temps de très brefs coups d'œil derrière son épaule, et je comprends qu'il surveille ma jambe... ça doit être ça qui le distrait.