Hélianthe

CHAPITRE 1

Il crachine un peu dehors, mais ça ne va pas m'empêcher de sortir me défouler. J'en ai bien besoin avant de prendre ma garde ce soir, et ma chienne aussi. Je connecte mes écouteurs et enfile mes baskets.

- Olympe, tu viens ma belle ?

J'entends ses griffes sur le carrelage de la cuisine, et je n'ai pas le temps de finir de nouer mes lacets que ma chienne me saute dessus. Je souris et la repousse en douceur pour terminer ma boucle .

- Calme toi, on va aller courir t'inquiète pas.

Je glisse mes doigts dans ses longs poils et fais une petite moue.

- Quand on revient t'auras le droit à un bain toi. Allez, on y va.

Je me redresse et attrape sa laisse. Je l'accroche et prends mes clefs avant de quitter la maison. Olympe reste calmement à côté de moi alors que je ferme la porte.

On part directement vers le chemin de terre qui mène à la forêt autour de ma résidence. C'est un vrai bonheur d'avoir tout cet espace à seulement cinq minutes de marche.

- Tu restes à côté de moi, mmh ?

Olympe aboie et lèche ma main alors que je retire sa laisse. Je lance ma musique et commence à courir. Je trouve rapidement mon rythme et me vide complètement la tête. Pile ce qu'il me fallait, ça fait un bien fou.

Complètement perdu dans mes pensées, je suis surpris par le chien qui me saute dessus et me fait glisser dans une flaque.

- C'est pas vrai, je souffle en regardant mes mains pleines de terre mouillée.

Le chien revient vers moi, me reniflant et essayant de lécher la joue. Olympe aboie un peu plus loin, et je la vois revenir en courant vers nous.

- Non, non, non, je râle en repoussant un peu le chien. Pas le visage.

Ses poils noirs et bouclés sont tout sales et semblent bien emmêlés. Je me mets à genoux et lui caresse doucement la tête. Ouais, il est bien sale le pauvre.

- Depuis quand t'es dehors bonhomme ?

Il se colle contre moi, réclamant des caresses. Je lui donne en riant. D'accord il m'a fait peur et il n'est vraiment pas propre mais il est adorable et visiblement très affectueux. Olympe arrive à notre hauteur et le renifle avant de le pousser pour me monter dessus.

- Doucement, je ris en la faisant descendre. Sois sage.

Je regarde autour de moi mais ne vois personne aux alentours.

- D'où tu sors toi, hein ?

Il a un collier. Je regarde la plaque et la frotte un peu car elle est pleine de boue.

- Clifford, c'est ça ?

Il aboie et tente à nouveau de me grimper dessus. Il est visiblement très affectueux, ce n'est pas le genre de chien qui a peur des hommes. Il y a un numéro sur la plaque. Je prends mon portable d'une main -le salissant évidemment- et tape le numéro sur l'écran, tout en continuant de caresser le chien pour l'occuper. Olympe nous tourne autour, reniflant de temps en temps le chien. Ça sonne, mais je tombe sur la messagerie.

- Bon, ton maître doit être occupé, je souffle en regardant Clifford. Je vais pas te laisser dehors quand même. On va rentrer et te laver un peu ? Essayer en tout cas. Allez viens.

Je me remets debout et l'attache avec la laisse d'Olympe. Elle est assez bien dressée pour rester à côté de moi, je ne prends la laisse qu'au cas où. Clifford ne tire pas mais me jette souvent des coups d'œil, ne sachant pas trop où on va. Il a l'air plutôt bien dressé lui aussi.