Année 1990, 14 ans auparavant ( Partie 2 )

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Je ne peux m'empêcher de ressasser les événements de ces derniers jours. Ils tournent en boucle dans ma tête. Le lendemain de ma rencontre avec Quillsh, des gens que je n'avais jamais vu étaient venus chez moi. Ils avaient longuement discuté avec mes parents puis ceux-ci étaient venus me chercher. Les étrangers m'avaient posé plein de questions. J'avais refusé d'y répondre. Ils nous avaient ensuite emmené avec eux. Je ne comprenais vraiment pas ce qu'il se passait. Puis Quillsh nous avait rejoint. J'étais contente de le revoir. On m'avait de nouveau interrogé. Quillsh avait été présent et m'avait convaincu de leur dire toute la vérité. À partir de ce jour, je n'avais plus revu ma famille. On m'avait emmené dans un internat. Cela allait faire maintenant trois jours que je n'avais aucune nouvelle et personne ne voulait me dire ce qu'il se passait.

On toque à la porte de ma nouvelle chambre. La porte s'ouvre sur une femme rousse.

??? : Bonjour ( T/p ), quelqu'un est venu te voir.

Moi : Qui c'est ?

La femme s'écarte et un homme entre dans la pièce.

Quillsh : Bonjour ( T/p ), comment vas-tu ?

Moi : Bonjour. Je ne sais pas trop.

Il fait un signe de tête à la femme puis ferme la porte. Il vient s'asseoir sur mon lit.

Quillsh : Je pense que je te dois des explications.

Moi : Je pense aussi.

Il me lance un regard amusé.

Quillsh : Tout d'abord, je tenais à m'excuser. Je ne me suis pas présenté honnêtement. Je m'appelle Quillsh Wammy et je suis le père de Nami Wammy qui était ta mère. Ton vrai nom est ( T/p ) Wammy.

J'ouvre de grands yeux ronds.

Moi : Mais qu'est-ce que vous dîtes ?

Quillsh : Tiens regarde.

Il sort un papier de sa poche. Il s'agit d'un acte de naissance. Mon acte de naissance. Je sens que mon coeur est prêt à exploser.

Moi : Mais...

Quillsh : Je suis sincèrement désolé. Je pensais que tes parents adoptifs te l'avaient dit. Aya est la cousine de ta mère. Elle avait accepté de s'occuper de toi à sa mort.

Je reste un instant silencieuse pour digérer avec difficulté toutes ces informations.

Moi : Et mon père ?

Quillsh : Personne à part ta mère ne sait qui il est ni même où il se trouve, je suis désolé.

Moi : Autrement dit, je suis orpheline.

Quillsh : Non je suis toujours là moi.

Je me mets à trembler.

Moi : Pourquoi je suis ici ? Si vous êtes mon grand-père, pourquoi vous ne m'emmenez pas avec vous ?

Il porte une main derrière sa tête, gêné.

Quillsh : Je suis désolé, c'est plus compliqué que ça. Je voyage beaucoup et mon métier ne me permet pas de t'emmener avec moi. Tu seras mieux ici pour finir tes études et pour grandir convenablement. Je te promets que je viendrais te rendre visite régulièrement. Et quand tu seras majeur et que tu auras finis tes études, tu pourras venir avec moi, qu'est-ce que tu en dis ?

Il me sourit gentiment. Je fais mine de réfléchir. Je lui souris à mon tour.

Moi : Oui ! Avec plaisir !

...

Un an s'est écoulé depuis ce jour. Mon grand-père venait me rendre visite au moins deux fois par mois. Je passais avec lui les meilleurs moments de toute ma vie. À part ces passages, ma vie ne s'était pas beaucoup améliorée. Je ne m'entendais pas particulièrement bien avec les enfants de mon internat et je n'avais pas réussi à m'intégrer dans ma nouvelle école. J'étais différente. C'était ce que Papi Quillsh me disait.

Oui, tu es différente, mais cela fait de toi celle que tu es. Et je t'aime comme ça. Si les autres ne sont pas capable de t'aimer, alors ils n'en valent pas la peine.

Ma solitude me pesait parfois. Mais j'arrivais toujours à m'en sortir. Mon grand-père nous avait créé un petit rituel. À chaque fois qu'il venait me voir, il apportait avec lui une énigme. J'avais la journée pour la résoudre. De cette manière, il m'avait aidé à développer une confiance en moi-même. Je m'étais donc fixé un objectif. Réussir à résoudre toutes ces énigmes pour lui prouver que j'étais forte et intelligente. Je voulais lui prouver ma valeur. Lui montrer que je serais une bonne associée.

Je sors de ma chambre pour aller me promener dans les jardins. Il fait beau. Quelques nuages sont parsemés dans le ciel bleu. Je traverse les jardins puis m'installe sur un banc, non loin du portail d'entrée. Quelques minutes plus tard, une voiture noire se gare devant. Un homme en sort. Il porte un long manteau noir et un chapeau de la même couleur. Un sourire ravi apparaît sur mon visage. L'homme passe le portail. Je me lève et me précipite dans ces bras.

Moi : Papi Quillsh !

Quillsh : Bonjour ( T/p )...

Je m'écarte de lui, quelque peu surprise du ton qu'il venait d'employer.

Moi : Tout va bien ?

Quillsh : Viens t'asseoir s'il te plaît.

Il m'emmène vers le banc où j'étais assise précédemment. On s'installe. Je remarque alors son air sombre. La peur me serre le coeur.

Moi : Que se passe t-il ?

Quillsh : Je vais devoir partir pendant une longue période indéterminée.

Je penche ma tête sur le côté.

Moi : Qu'est-ce que ça veut dire ?

Quillsh : Ça veut dire que je ne sais pas encore quand on va pouvoir se revoir.

Moi : Mais tu vas revenir quand même, pas vrai ?

Il me lance un regard triste.

Quillsh : Bien sûr.

Je ne sais pas pourquoi, mais le doute vient s'installer dans mon esprit. Il vient de me mentir ?

Moi : Grand-p...

Quillsh : Je te souhaite tout le bonheur du monde, ( T/p ). Je suis très fier de la jeune fille que tu deviens.

Il se lève sous mon regard hébété. Il part. Je le regarde s'éloigner puis entrer dans sa voiture. Mes yeux le fixe jusqu'à ce qu'il disparaisse au loin. Ce n'était qu'un au-revoir pas vrai ?

Moi : Je t'attendrais ! Le temps qu'il faudra ! Je te le promets !

Kiera ( L x reader ) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant