Chapitre Huit (2)

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 Nirvanium était maintenant dissimulé entre des arbres. Ils avançaient rapidement. Empruntant le sentier perdu au milieux des bois. L'épaisse forêt ne trahissait aucun sons, seuls leurs pas gênaient le repos de l'endroit. Alors même qu'ils étaient tôt dans la journée, la luminosité du silencieux sanctuaire végétal s'opposait à celle du soleil. Sa verte chevelure occupait tout l'espace disponible et rares furent les moments où l'on pouvait examiner le sol afin d'éviter les racines. Celles-ci ne culpabilisaient pas de leurs formes. Couvertes de mousses de champignons et se nouant

à travers tout ce qui semblait à porter de mains, n'hésitant à aucun instant de la direction à prendre.

Le calme qui se présentait indestabilisable se trouva l'instant d'après empli de réflexes et d'inspirations. Des buissons frémirent...

R'ren dressa le poing pour rétablir la coordination dans le groupe.

... sortit alors dans un fracas de sabots un chevreuil. La bête se raidit et s'immobilisa lorsqu'elle prit conscience du danger. Dès que les éclairés se détendirent face à la créature, l'autre se carapata.

Un tintement métallique se fit entendre. La lance de Nevus, le géant triste, tournoya jusqu'à être encrer dans sa main droite. Deux rapides foulées plus tard, l'arme quitta sa paume pour se loger dans un craquement sinistre en pleine tête. L'animal s'échoua contre un tronc dans un gazouillis écarlate en expirant son dernier souffle. Xiev écarquilla des yeux ébahi par la puissante vitesse du lancer. De la mains gauche, Nevus hissa la carcasse sur son épaule et, de l'autre, récupéra son funeste outil.

Sur ces actions le chemin continua. Devant Xiev, la nuque de l'animal pulvérisée et ruisselante semblait se noyer. L'habile chasseur ne paraissait pas se soucier de l'incandescent liquide qui le colorait. Au contraire, depuis son épaule, et dans un continuel mutisme, le sang traçait la route. Le sentier s'éclaira alors.

///

Tandis que Xiev recouvrait une vue correcte, des oiseaux virevoltaient de part et d'autre de la prairie. Il n'était jamais sorti de Forgécaille. En vérité, l'orphelinat dans lequel il a été refourgué et où on l'a éduqué se situait en bordure de la ville. D'aussi loin qu'il puisse se souvenir, il s'échappait et courait, un bâton dans la main, à travers les champs adjacents. Il donnait des centaines de coup dans le vide, pourfendant alors les causeurs de tords, les criminels, et l'injustice. Celle qui à tué ses parents. Vingt-deux ans après leur mort, il se retrouvait champion du Stade. Son errance dans les poussiéreuses rues de la ville, et les combats qu'il eu mené clandestinement dans les égouts lui semble maintenant bien éloignés. Ce qui était immédiat, c'était tout les mystères qui apparaissait devant lui.

Si Forgécaille était surnommé la Ville-de-sable c'est sans-doute à cause de la région sur son flanc nord-nord-est : L'immolavit Terrae. Cette hostile contré n'offrait aucune hospitalité, et personne mis à part des hors-la-loi n'aurai la folie de s'y aventurer. Un désert. Avec son sable orangé si particulier. Où la température hystérique, ne connaissant que les extrêmes, met fin à toute nature ou forme de vie. Des rumeurs locales racontent qu'il fut un temps où des peuples y vivaient, toutefois, ils ne sont plus là depuis un long temps.

La lumière les aveuglait et de tout côtés, ce que l'on appelait la Mer-Verte, les englobaient. Une vaste prairie, infiniment fertile et vivante s'étendait sur l'horizon. A côté de Xiev, Nevus redressait l'animal. Le cadavre ne saignait plus. Il essaya d'engager la conversation :

-Donc.. tu est spécialiste d'empalage de chevreuil ?


-Spécialiste ? Non. Non pas que se soit par plaisir, mais ce chevreuil était destiné à nous servir de repas.

Il tourna la tête et regarda doucement Xiev. Une tranquillité et une empathie à toute épreuve découlaient de son âme.

Naturellement, il retourna fixer la steppe. La discutions était close. Mais tandis qu'il marchait, perdu dans ses pensées, le dénommé Orion fit une tape dans l'épaule de Xiev.

-Nevus parle pas trop, mais on peut pas lui en vouloir.. Ravi de te connaître... Lame-sanglante. C'est comme cela que l'on doit t'appeler ? Le dieu du glaive à ce qu'on dit, Orion parlait d'un air obnubilé par les rumeurs.

– Oui ? Enfin, je ne me suis jamais confronté à un adversaire en dehors des entrainements... Je n'ai pas de Don en plus et...

La face d'Orion se décomposa alors qu'il reprenait de plus belle :

-Attends un peu ! Tu est en train de me dire que personne ne t'a félicité ? Xiev... Ecoute mon vieux, il faut que tu comprennes que personne n'est jamais arrivé à matérialiser son arme en si peu de temps. Tu est un génie ! Il m'a fallu des semaines pour l'obtenir, et puis, je te parle pas du temps qu'il m'a prit afin d'échanger des coups face à un éclairé ! Mais c'est pourtant ce que tu as fait. Avec un Haut-Divin !

Grâce au Stade, Xiev réalisa qu'il était talentueux. Le glaive était l'extension de son bras. L'absence de don était insignifiante et n'affaiblissait en rien ses talents à l'épée. Il apprit aussi que des éclairés à la puissance légendaire n'avaient pas non plus eu de don. Léger, Xiev se senti fier d'être envoyé en mission seulement après un mois passé à Nirvanium. Tandis qu'il se réévaluait, les brises s'accentuèrent, les poussant rapidement vers leur destination. R'ren, qui menait la marche, s'anima à la vu du Soleil. L'après-midi se levait, cédant à la nuit.

La pénombre annoncée, des lumières percèrent l'horizon vert. Des centaines de torches illuminaient magnifiquement un large espace; depuis le ciel, c'était la vision d'une constellation qui s'exhibait devant eux. De l'agitation, non pas celle-là nerveuse, mais bien l'agitation d'un marché se fit entendre. C'est un son semblable en tout point à celui de la zone sous-sable qui parvenait aux oreilles heureuses de Xiev. Ils s'approchèrent progressivement, et c'est finalement un vrai village de campement qui faisait surface. Des torches posées ça et là sur de longs bâtons servaient de lampadaire et éclairaient de grands espaces. Bientôt les croisèrent de petits-êtres à la peau d'un vert jaunâtre, des lunettes collées aux arcades, des capuches et vestes enveloppant leurs petit corps. La plupart, très trapus, faisaient des signes de mains aux voyageurs deux fois plus grand qu'eux. Ils semblaient de tendance sociable, aimant les contacts humains, mais ayant timidement peur de l'inconnu. Malgré les gestes encourageant fait par les marchand; les simples passant cédaient le chemin en terre dégagé de gazon au groupe.

-Je n'avais encore jamais vu de Landeux, dit Zikaria d'une voix basse.

-Qui sont-ils?

-Les Landeux vivent sur les plaines comme sur les steppes glacés du Sud. Nous avons de la chance de les croiser alors qu'ils sont en plein Marché, expliqua Zikaria, l'air savant. Quelques rares nuits, ils sortent de leurs galeries sur des lieux à la ronde et se regroupent à travers une vente générale. C'est souvent l'occasion pour une communauté d'acheter ou d'échanger à une autre communauté qui possède de différentes ressources.

Pendant que R'ren acquiesçait en silence, sachant très bien ce qui était raconté; Xiev observait avec attention les mouvements et les apparences des Landeux. Contrairement à Zikaria, si il n'en avait jamais vu, il savait encore moins que ce peuple existait. Après avoir traversé pendant plus de deux heures l'agglomération de petit-homme, R'ren et Orion se mirent d'accord pour passer la nuit au sommet d'une colline.

Des flammes s'élèvent d'un foyer en pierre construit sur le coup. R'ren et Orion eurent installé le camp aussi vite qu'ils eurent choisi son emplacement. Le chevreuil chassé dans la matinée, empalé sur une broche en bois, reposait à présent au dessus de la fournaise. La chair ne commençait qu'à peine à grésiller qu'une merveilleuse odeur se faisait déjà sentir. Au delà de la chaleur exercée par le brasier, le noir englobait tout. Du brouillard épais se mêlait aussi à l'environnement devenu invisible à l'exception de quelques lumières landeuses. R'ren, invitant tout le monde, s'assit sur une bûche non loin des crépitements. Les autres prirent place. Orion restait simplement accroupie près du feu, l'oreille tendu.


-La ville-âge, Astrale, nous attend. Son diverneur, Arän, nous accueillera demain dans la journée. Nous y sommes envoyé afin de comprendre d'où proviennent les vols quant à la production que le Nirvanium importe. Cette ville minière fourni l'essentiel des ressources minérales. L'Instigation et les Haut-Divin craignent que cela ne soit autre que l'œuvre de nos ennemies: Les Sangores.

L'Ordre de la Pénombre : Eclipse ou L'HorizonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant