L'arrivée & Glorus : Chapitre Vingt

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Ils volaient à nouveau. Depuis leur départ de l'arbre vert-luisant, le paysage n'était plus le même. Les pics montagneux laissés derrière, c'était des plaines mêlées de forêt éclaircies qui décoraient ce qu'Aurore appelait Le Val Fleurie. Crépuscule était une île assez fine et allongée sur des centaines de lieux. Passer outre les pics de montagnes entravant l'accès au centre herbeux de l'île n'était pas simple, mais lorsqu'on le faisait, l'essentiel de la vallée se contemplait enfin.

Avant que le Soleil en soit à son comble, un amas de tentes de tissus et de matériaux locaux, disposées par patterns circulaires, se faisait apercevoir. Quelques instants après, ils atteignaient le centre pavé. Autour de ce cercle de pierre, des allées organisées de tentes se formaient. Directement, deux éveillés vinrent les réceptionner.

- Mademoiselle Aurore, nous vous invitons à nous suivre. Le Parfumeur Glorus vous attend dans sa tente, dit en s'avançant l'un des deux messagers.

Xiev emboita le pas d'Aurore quand l'autre messager lui soufflait que sa présence ne sera pas accepté, mais que Parko et un ami à lui attendaient sa venu dans une tente de l'autre côté du campement circulaire.

En suivant l'indication du messager, Xiev couru sans perdre une seconde rejoindre R'ren. Les tentes défilaient – tout comme les piétons qui se bousculaient à son passage –, toutes du même tissu blanc délavé recouvert de feuilles tropicales; aucune n'importait à Xiev. La seule qu'il reconnu fut celle qu'il cherchait. Le drapeau jaune juxtaposée devant l'entrée réservait – et prévenait – la tente des éclairés. Le drapeau ondula, et Xiev accouru. Les toiles de l'entrée béaient, et s'écartèrent au passage du jeune homme. Sur un sofa dans un coin large, R'ren reposait. Un soupir de soulagement imprégné de regret accompagna Xiev lorsqu'il s'aplatit au sol, à genoux et les mains jointes. Il s'excusa. Il demandait pardon à son ami. Le moment intime qui s'ensuivit encouragea Parko, qui veillait tendrement sur R'ren jusque là, à prendre congé. Xiev et R'ren discutèrent comme ils ne l'avaient plus fait depuis leur départ de Nirvanium. Ils retrouvèrent leur amitié disparue sous la pression du raid, et rattrapèrent le temps perdu, sans ni manger ni boire, le temps d'une après midi complète. Une bougie au chevet du convalescent leur fournissait l'unique source d'éclairage – ils n'en avaient jusqu'alors pas besoin, puisqu'ils clairvoyaient à travers l'obscurité sur Divinia, mais cette capacité s'en fut disparue une fois sur Crépuscule.

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La nuit leur parvint annoncée par le palpable vent qui secoua la toile. La cire mordue par la flamme vibra. Xiev regarda par dessus son épaule, Aurore passait sa tête entre la toile.

-Nous n'allons pas tarder à manger. Parko et moi, pouvons-nous nous joindre à vous ?

-Mangeons ensemble ! ( Accepta R'ren qui était très heureux de l'offre.) Nous en avons tous besoin.

-Je reviens avec nos assiettes. À tout de suite.

Les toiles retombèrent, et les deux amis se regardèrent à nouveau. R'ren avait pardonné Xiev et ils semblaient à cet instant plus proche et conciliant qu'ils ne l'eurent jamais été.

-Tu n'es un éclairé que depuis quelques mois, et n'as pas assez d'expérience historique. Je tiens à affirmer que ce qui se passe actuellement est capital. Ceux qui choisissent un camp n'en auront plus jamais le loisir. C'est un tournant. A partir de maintenant, nos actions et le sort décideront si nos volontés et idées devront perdurer. Si nous ne remportons pas cette guerre ni ne mourrons pas sous l'épée, sache pertinemment que le Nirvanium saura comment nous châtier. Notre vie immortelle et notre guérison naturelle seront nos pires ennemies. Prépare-toi à l'envisageable, mais plus que tout, impose-toi l'inenvisageable.

L'Ordre de la Pénombre : Eclipse ou L'HorizonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant