Chapitre Dix (2)

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La nuit tomba et tous étaient dans le salon de réception. Le reste de la journée avait été calme pour Xiev et ses compagnons. Les habitants craignent les malfrats sévissant en ville. Les chantages, les meurtres font parti du quotidien. Cependant, les habitants ne sont pas familiers avec les pillages de caravanes et les problèmes des carrières. Voilà leur principales informations. Quant à R'ren et Zikaria, Arän les a conduit sur le site de la dernière caravane pillée. Quoique retourné sur le côté, aucun dégâts, même mineurs, n'ont été visibles, que ça soit sur le bois, ou les alentours. R'ren expliqua que les chevaux ont été relâchés et sont retournés jusqu'aux écuries d'Astrale par eux-mêmes.

- Il est étrange de ne pas garder les chevaux pour les vendre au marché noir par la suite. Cependant, il ne reste plus une seule ressource. Les minéraux ont tous été volés.

Outre les ressources, le sort des conducteurs importa Xiev :

- R'ren, qu'en est-il des conducteurs, ou des personnels étant dans les caravanes ?

– Disparus. Tous, sans exception. Aucun cadavre, ou traces de luttes n'ont cependant été repérés.

Zikaria ne semblait pas écouter la synthèse, concentré à autre chose. Xiev pensa qu'il était sur une piste. Zikaria était une tête. Plus logique et perspicace n'était pas possible. Cependant, il ne disait rien. Laissant la discussion se poursuivre.

R'ren proposait d'aller à la carrière le lendemain. Tandis que Xiev voulait poursuivre les bandits, continuer dans les ruelles les plus craintes, espérant tomber sur les ressources volées. Arän proposa de changer la composition des groupes. Orion restera avec Xiev et ils iront avec Zikaria. Sans pistes supplémentaire, il serait bon à Xiev de fouiller plus loin grâce à Zikaria. Quant à R'ren, il aura le soutien de Nevus pour se préparer à toutes éventualités à la carrière. Le don de Nevus est un don protecteur. Il sera parfait pour soutenir R'ren et sa force brute. Tout le monde approuva les changements. Discrètement, Zikaria soupira. Lui seul se doutait qu'une chose plus grave que prévus se tramait secrètement.

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Xiev et Orion soupirèrent, Zikaria perdait l'esprit. Leur groupe était supposé trouver des bandits et remonter à leur planque. Cependant, le jeune éclairé insistait pour changer de plan. Il y avait réfléchi, Xiev le savait. Zikaria ne perdait pas la raison, peut être même que lui seul avait la raison nécessaire afin de remplir à bien la quête. Orion se questionnait encore.

-Pourquoi ne pas avoir exprimé tes doutes hier soir, à la synthèse?

- Si mes prévisions sont correctes, l'avoir exprimé hier aurait réduit mes chances à néant.

-Que te faut-il Zikaria? Je te suis.

Zikaria confia ses pensées à ses coéquipiers. La première chose dont il avait besoin, était de vérifier les registres des personnels présent dans les caravanes pilées. Ils filèrent ainsi chercher ces registres à l'hôtel des transports. Zikaria sorti des dizaines de feuilles d'un grand bureau qu'un agent lui indiqua être celui qu'il cherchait. Certaines transcrivaient la listes des passagers des caravanes allant à la mine, et d'autres notaient les passagers revenant de la mine. Les pillages avaient commencés trois semaines auparavant; Zikaria cherchait des noms qui serait potentiellement incohérent quant à leurs déplacements, permettant de saisir une piste. Avec les multiples voyages par jour, et les vingt-et-un jours à ratisser, il fallut du temps – et de la concentration – avant que, quelques heures plus tard, Zikaria ne se lève. La feuille dans sa main se frisa légèrement et ondula au contact du vent sortant d'une des fenêtre de la pièce.

- J-je... J'ai trouvé un homme parti pour la carrière il y a maintenant trois semaine, mais il n'est mentionné nul part son nom sur les fiches de retour... Ce qui veut dire qu'il est soit resté à la mine, sans rien pour vivre, soit revenu par ses propres moyens. Ce qui me parait irréaliste vu la distance et les heures de marches en comptant les bandits. Donc, si il n'est pas resté là bas, j'estime haute les chances qu'il fasse parti des bandits. Oui, je l'ai trouvé. Je suis certain que c'est lui, ses yeux, illuminé, pointèrent un nom.

- Masius. Ce me parait être, expliquant alors ma dernière théorie, un nom Sangorien.

- Sangorien? Tu veux dire... nos ennemies, n'est-ce pas? »

Xiev palpitait, Zikaria semblait avoir trouvé un indice tangible. Orion acquiesça également. Les Sangores sont réputés pour avoir des noms barbares, aux syllabes sauvages. Une idée loufoque passa un instant à travers Zikaria, sortant du bureau des registres, laissant en plan les feuilles maintenant inutiles, il demanda à l'agent le plus proche:

- Connaissez-vous un certain Masius?

-Parfaitement monsieur, Monsieur Masius est un proche du capitaine de la Garde, Nulthag.

- N-nulthag? Une expression d'horreur parcoura les trois enquêteurs amateurs. Ils se retournèrent, se concertant à l'écart.

- Je pari que Nulthag est un Sangore ! S'écriait Xiev.

- Oui Xiev, si Masius et Nulthag sont des Sangores, cela voudrait dire qu'Arän est entouré d'ennemies. M et N sont les abréviations de leurs noms! Pour de simples humain, cela ne veut rien dire mais pour des éclairés, ces noms sont directement incriminant! Les sangores n'ont pas accès aux technologies minières, ça expliquerait pourquoi des pillage ont lieux.

Sortant du bâtiment des correspondances de caravanes avec la ferme intention de mettre un terme à cette quête, Xiev s'arrêta et stoppa ses camarades. Juste devant les baies vitrées donnant sur la rue, Masius passait devant les trois éclairés abasourdis. Quelle était la probabilité pour que leur premier suspect arrive au même moment? Alors qu'il s'éloignait en direction de la capitainerie minière, Zikaria annonça qu'ils allaient aussi à la capitainerie. Aussitôt dit, aussitôt Masius fut suivi. Orion s'inquiétait néanmoins, redoutant une erreur de jugement.

- Comment savoir que nous n'avons pas tort? Nous ne pouvons pas enfermer des gens à Nirvanium – ou les tuer – sans être certains des preuves! Enfin, les noms ne font pas tout...

-Il n'y a qu'un seul moyen. La vérité est une chose bien étrange, mais on peut la feindre. Orion, Xiev, suivez-moi. J'y vais.

Courage et détermination se rassemblèrent autant dans son regard que dans sa démarche. Zikaria, l'intellectuel Zikaria, ne doutait pas de son raisonnement. Ils arrivèrent, suivant à distance Masius, au fond de la grande rue, principale artère de la ville. Ils montèrent les escalier situés entre deux maisons à l'extrémité de la rue, puis entrèrent dans une allée d'arbres et de fleurs. Un véritable parc faisait office de cour à la capitainerie dressé au centre. C'était un bâtiment humble, presque étroit, comme construit hâtivement, pourtant à l'apparence usée. La porte, éclairée par le lumineux soleil s'ouvrit brusquement alors qu'Orion, Zikaria et Xiev s'approchaient. Le capitaine, Nulthag, semblait en colère. Derrière lui, caché à l'intérieur se trouvait Masius, qui se savait suivi et venait de le prévenir. Sans plus attendre, Zikaria fit ce qu'il avait préparé, il bluffa.

- Nous n'avions pu y croire, mais les preuves sont contre vous. ( Il parlait théâtralement, mais ses bras croisés lançaient de la suffisance.) S'il vous plaît, Sangores, rendez-vous et soyez emprisonnés à Nirvanium, ou mourrez !

L'Ordre de la Pénombre : Eclipse ou L'HorizonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant