Chapitre Dix (1)

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Le soleil attendait haut dans le ciel. Le manoir de pierres rouges résonnait des échos de son mutisme. Le banquet c'était avéré extraordinaire. Arän est un homme qui n'a aucune demi-mesure. Pensa Xiev soudain au contact avec la réalité. Emergeant d'une grasse matinée, la tête sourde d'un bourdonnement provoqué par ce même banquet. Xiev se remémora le fameux alcool, constatant, d'après son dernier souvenir, qu'il n'avait pas été de taille dans ce défi à la participation exigée. Il se leva, marchant d'un pas lourd jusqu'à l'évier de la suite le plus proche qu'il puisse trouver. Une fois son visage rafraichi et lavé, au moins symboliquement, des relents d'alcools incrustés à même sa peau, il observa les lits d'Orion et de Zikaria, vidés. « Déjà levés ? » Ses paroles se perdirent dans le néant tandis qu'il quittait à son tour la suite.

-... ne sommes plus dépendant de ces ressources, chuchotaient des voix en contrebas.

Xiev descendait des escaliers, traversait de charmants salons, et surprit une discussion animé mais chuchotée.

- La mission qui t'as été confiée est plus importante que l'accumulation superflue de... La conversation se coupa.

La venue inattendu du visiteur mit fin aux messes basses. Orion rugit soudain tout en riant :

- Xiev ! C'est à cette heure ci que tu décide de te lever ? Pfaa, tu ne boiras plus jamais !

Il avait le tact pour mettre l'ambiance – et l'agitation – partout dans la maison. Arän reprit.

- Nous n'attendions plus que toi, si tu me le permet, je serai ravi de te conduire jusqu'à R'ren et les vôtres. Nous allons nous occuper de cette quête qui vous a menée jusqu'ici.

Ils se réunirent là où Arän les eu convié, lors de leur première rencontre, la veille. Le large espace laissait la place pour les regards se croiser. R'ren, adossé contre un fauteuil résuma la situation.

-Astrale n'est pas une petite ville. Il va nous falloir, afin d'être efficace, se séparer en deux groupes. Un groupe parcourra les rues, en parlant aux passants ; l'autre restera avec Arän, et ira voir la position des caravanes récemment pillées. Je vous rappelle que notre objectif est de récupérer des informations. Nous les synthétiserons à notre retour ici, ce soir et établirons un plan en fonction de ce qu'elles nous apprennent.

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Ils erraient dans la grande rue sous de fortes chaleurs. Nevus n'étant pas fait pour discuter ou aborder socialement, seul Orion et Xiev, tout trois du groupe parcourant la ville, essayaient d'aborder les habitants. Du haut de sa taille, il scrutait néanmoins le moindre évènement digne d'intérêt sur toute la longueur de l'allée. Couverte de passants, la rue s'inondait d'un boucan d'interactions sociales. Dès qu'Orion ou Xiev tentaient le dialogue, les passants s'écartaient vivement. Les accoutrements des éclairés n'avaient pas été conçu pour plaire, mais pour être pratique. En ville, il est certains qu'il se feront questionner par les simples passants. C'est pourquoi, dans un soucis de préservations et de calme, les équipements étaient recouvert d'un capuchon descendant jusqu'aux chevilles. Ils ne passaient ainsi pas pour des bandits mais pour de simples voyageurs. Tandis qu'Orion prenait – d'un grand désespoir – contact avec un vieil homme paniqué, Nevus nerveux, fronça des sourcils. A ce moment là, un cris féminin ce fit entendre, suivit des ricanements de racailles. La foule s'immobilisa un moment. Des rumeurs circulaient d'un peu partout à la manière d'un frisson prenant le corps. Une brise fraîche longea la rue, donnant chair de poule et peur. Il n'en fallut pas plus à Xiev pour bondir vers l'origine de l'altercation.

Une jeune fille se faisait battre, étendue, sur les pavés. Sa fine robe bleu, déjà souillée par la boue était déchirée. Des hommes, visiblement trop jeune pour porter les armes qu'ils avaient à la ceinture, s'amusaient avec elle. L'un, à la mèche rebelle, lui pris son collier de perles et tira d'un coup sec. Les perles chutaient au sol et une ondée douce comme tranchante perla. La fine pluie tachait le silence parcourant la rue. Quelques habitants continuèrent leurs quotidiens, tandis que d'autres, immobiles, regardaient. Venant après de grande chaleurs, l'humidité apporta une ambiance aérienne assez lourde. Le climat, maintenant comme tropicale, fit bouillir Xiev. Une enfant ! Aucun garde ? Je dois la protéger !

L'Ordre de la Pénombre : Eclipse ou L'HorizonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant