La voiture nous fait rouler trop longtemps. J'ai eu le temps de m'assoupir en moins de dix minutes, et de me réveiller en me sentant plus ou moins reposée. Il m'a fallu une bonne vingtaine de secondes pour me rendre compte que je suis tranquillement posée contre G. Puis trente secondes pour remarquer et réaliser qu'il a également sa tête sur la mienne.
Je n'ose alors pas ouvrir les yeux. J'essaye d'ordonner à mon cœur d'arrêter de battre aussi fort, malheureusement, je n'ai aucun contrôle là-dessus. Comment fait-on pour se calmer, déjà ?
Ne pas trouver la réponse, qui me semblait pourtant accessible et simple il y a quelques mois, n'est pas à ma portée à présent, ce qui a pour conséquence de me faire paniquer encore plus.
Je mets alors en marche tout le self-control qu'il me reste et me tiens raide et totalement immobile. Je peux sentir son torse se soulever puis s'abaisser doucement. Je suis sous le charme...
Ma gorge se noue quand je me remémore mes aveux, à propos de Chara. Me voit-il différemment, depuis qu'il sait que la meurtrière de son frère, son ennemie jurée, est abritée par mon corps ? Et qu'elle me possède petit à petit ?
Après, s'il me détestait vraiment, m'aurait-il laissée m'appuyer contre lui pour dormir ? Ça n'a pas de sens.
La voiture s'arrête soudainement. Ce léger choc suffit à réveiller le squelette. Il ne se redresse immédiatement. Il prend son temps, je sens contre mon oreille son souffle se modifier, son corps se tendre. Pour un squelette, il est plutôt confortable.
Il se redresse dès que la porte s'ouvre. Je me remets immédiatement droite, si vite que ma tête tourne, et évite son regard. Il ne se tourne pas vers moi.
Je ne sais pas si je suis déçue ou soulagée. Rien n'empêche pourtant mes joues de virer au rouge écarlate.
On nous sort de la voiture. Cette fois-ci, nous savons tous les deux que le moindre geste, une unique parole, et on nous fera peut-être taire immédiatement. En tout cas, c'est ce que l'atmosphère lourde et sérieuse nous laisse penser.
Nous entrons dans une salle de...réunion, on dirait. Tout est blanc. Il y a une grande table au milieu, avec des chaises noires autour. Mettaton trône tout au bout, habillé en roi. On nous installe de part et d'autre de lui, et on nous sert également des cocktails.
Je m'apprête à sauter dessus, puis je vois G, du coin de l'œil, le repousser fièrement. Je m'abstiens donc en me reprochant ma naïveté.
- Bien, mes chers compagnons, mes chers lovers ! s'exclame Mettaton. Je vais à présent vous expliquer nos magnifiques intentions.
Il se lève et prend une sorte de baguette métallique. Un diaporama s'affiche sur le tableau blanc derrière lui : une photo de G et moi, en prison.
- Vous êtes célèbres ! Vous avez de la power drama en vous. Je veux entendre votre voix !
- Pardon ? lâche G d'une voix froide et désagréable.
Je tressaille.
Mettaton "sourit".
- Je veux que le monde entier découvre votre histoire. Le Prince, qui s'occupe lui-même de faire arrêter deux criminels ? Impossible ! Il doit y avoir quelque chose derrière tout ça. Et vous allez le révéler !
Je suis partagée entre les larmes de stress et de fou rire. Son ton dramatique est incroyable, et je me croirais presque dans un film. Sans vraiment m'en rendre compte, je saisis le cocktail qu'on nous a servi un peu plus tôt et bois une gorgée. Mon cerveau a besoin de sucre.
- Pardon ? marmonne G.
Il me jette un coup d'œil. Je repousse immédiatement le cocktail loin de moi. Ma gorge est tellement serrée à cause des émotions contradictoires que je ressens que je m'étouffe.
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Echotale - Undertale : G!SansxEchotale!Frisk
FanfictionÇa fait 3 ans. 3 ans qu'elle le voit régulièrement en rêve. Qu'elle entend sa voix, qu'elle entend cet appel déchirant. Même sans le connaître, Frisk veut l'aider. Elle ne le connaît pas, il ne la connaît pas. Lorsque tout s'intensifie, elle n'en p...