Chapitre 31 : Maladie du cœur

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A notre plus grande surprise, le chemin jusqu'à la barrière est dénué de vie. Il n'y a plus personne. Nous restons néanmoins sur nos gardes.

- Que se passe-t-il ? je chuchote.

- Je ne sais pas, c'est très étrange, répond G. Reste près de moi.

Il passe un bras autour de moi. Je rougis vivement.

- Tu n'es pas obligé de faire ça, tu sais, je bredouille en m'écartant.

Il me ramène près de lui.

- Ça me rassure, on ne sait jamais avec toi.

Il appuie sa phrase avec un coup d'œil dans ma direction.

Je n'ose pas rajouter quoi que ce soit. Je le surprends tout de même à me regarder régulièrement, comme pour vérifier que je suis toujours là.

G qui s'inquiète à ce point de ma présence ? Ce n'est pas normal.

***


Personne ne nous arrête quand nous sommes si près de la surface. Je m'arrête net à cet endroit.

C'est là où j'ai commis mon premier meurtre. Je réalise que, juridiquement, j'étais déjà une criminelle à avant cet acte. J'aidais un meurtrier à s'échapper de prison.

Je serre les poings. Je réalise que si je ne réussi pas à innocenter G, je ne vivrais jamais une vie normale et tranquille. Et puis, si nous réussissons, j'aurais du mal à me séparer de lui...je ne veux plus rester loin de lui, à cause de mon amour fou.

Le squelette s'est stoppé à côté de moi et attend patiemment. Se souvient-il de mon acte répugnant et irréversible, en ce lieu ?

Il se tourne vers moi en me lâchant et pose ses mains sur mes épaules. J'écarquille les yeux de surprise.

C'est encore plus inhabituel...

- Écoute...je sais à quoi tu es en train de penser, soupire-t-il. Pourtant, ça ne doit pas te hanter. Ce qui est fait est fait.

- J'aurais pu l'éviter...

- Oui, mais tu ne l'as pas fait, dit-il violemment, soudain l'air impatient.

Mon corps se crispe. Je me dégage de son étreinte et marche fermement vers la surface. Je ressors de l'autre côté avec des larmes coulants sur mes joues.

Je l'entends me rattraper. Je fais face au soleil. Je suis si petite...

- Je suis faible, G, je murmure. Tu devrais faire attendre au poids de tes mots.

Surtout venant de lui, le ton qu'il a employé m'a profondément blessée.

- Je sais. Écoute, je suis déso...

- Pourquoi, je le coupe. Pourquoi agis-tu aussi bizarrement avec moi depuis que tu m'as retrouvée ?

Silence.

Ça me déplaît.

- Tu es gentil, alors que tu te fichais presque de moi avant. Tu es proche, alors que tu étais distant. Je ne comprends pas. Et puis, je n'aime pas ce comportement, pare que...

Je m'arrête net.

Parce que ce comportement me conforte dans ce que je ressens pour toi.

- Je m'en veux, avoue-t-il d'une voix forte.

Il a enfoncé ses mains négligemment dans ses poches et fixe l'horizon.

- Je m'en veux de ne pas avoir remarqué, reprend-il, que tu es tombée amoureuse de moi.

J'ai l'impression de sentir mon corps se liquéfier sur place. Je veux m'enterrer dans un trou, là, maintenant.

- Comment..., je commence à murmurer, stupéfaite.

Il se tourne vers moi. Je n'ose pas affronter son regard, qui me condamne sur place.

- Mais ce que j'aimerais surtout savoir, Frisk, c'est à qui tu parlais, me coupe-t-il. Parce qu'en retrouvant ta trace à travers les fleurs d'écho, je n'ai entendu que toi.

Je tourne un regard horrifié vers lui.

Comment...

Non.

Comment.

Il ne doit pas...

Non.

Pourquoi ?

NON.

Son regard est neutre. Impassible. Ses yeux jaunes me font penser à un félin prédateur, qui a enfin coincé sa proie.

Mon corps tremble de partout.

- Fuis.

J'écoute Chara. Je fuis.

Je détale à toutes jambes dans la forêt. Mon corps est habité par une force inconnue qui me permet de filer à travers le vent, de sauter par-dessus les racines, d'esquiver les branches.

Je fais sans réfléchir.

J'entends G, qui me talonne. Je serre les dents et j'accélère, conduite par la peur.

Chara apparaît soudainement devant moi, ses yeux rouges luisants.

- Plus vite, siffle-t-elle.

Quelque chose heurte mon esprit. Tout mon cœur me hurle d'écouter l'esprit, mais la surprise surgit tout à coup.

Chara me fait peur.

Au lieu de continuer de faire ce qu'elle me dicte, je m'arrête en hurlant de terreur. Je trébuche alors sur une racine en dérapant. Je faillis tomber sur les fesses, mais G arrive derrière moi comme un boulet de canon.

Tout se passe très vite.

Je ferme les yeux en continuant de hurler. G referme ses bras autour de moi, et nous roulons dans les airs. Je sens que nous traversons Chara, avant de nous écraser au sol. Nous continuons de rouler, je suis protégée par les bras de G, ma tête enfouie contre lui.

Enfin tout s'arrête. Je reprends subitement mes esprits et je commence à me débattre.

Le squelette me plaque au sol et se place au-dessus de moi.

Je deviens totalement folle.

Echotale - Undertale : G!SansxEchotale!FriskOù les histoires vivent. Découvrez maintenant