Chapitre 4 : Un monde de fous

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Je me sens parfaitement bien en me réveillant. Je suis allongée sur un tapis de belles fleurs dorées.

Mais ce qui me frappe le plus, c'est...

Le silence.

La voix s'est éteinte. Je me relève vite, un peu déboussolée. Je lève la tête et vois les étoiles, dans le ciel. Puis je comprends. Je sais parfaitement où je suis.

Dans l'Underground.

Je frissonne. J'ai peur. Qu'est-ce-que je vais faire ? Comment vais-je réussir à...

A quoi ?

Je vais rentrer chez moi ? Après avoir enfin sauté le pas ?

Au fond de moi, je sens que ça fait trois ans que je dois être ici. Grâce à mes visions, je connais chaque recoin de l'Underground par cœur. Mais il y aura aussi des complications. Je suis tombée dans une prison, après tout.

Je remarque alors que mon tee-shirt préféré a été déchiré pendant la chute. Il est à présent à manches courtes, et il dévoile un peu trop mon ventre à mon goût. Malheureusement, je n'ai aucun vêtement de rechange. Je vérifie le reste de ma tenue. J'ai toujours mon collant noir avec mon short et mes bottes. Mon sac est aussi là.

Je le mets sur mon dos et me résigne à avancer. De toute façon, je sais que la sortie de cet endroit n'est pas ici...

Le temps ici ne semble pas exister. Je sais que je suis dans les Ruines. Il n'y a personne. Le silence est pesant. Le son de mes pas sur les dalles violettes ne me rassure pas.

Tous les pièges et énigmes ont été désactivés. Des lianes pendent le long du plafond, tout semble mort. Je ne croise personne. Il y a sûrement quelqu'un pourtant, non ? Les gardes qui surveillent les criminels, par exemple.

Grâce à mes rêves et mes visions, je sais qu'il y a des bâtiments qui servent de prison. Mais je pense aussi qu'il y a souvent des évasions. J'ai d'ailleurs assisté moi-même à plusieurs d'entre-elles. Je m'attends donc à croiser n'importe qui. Pourtant, il n'y a toujours rien, ni personne.

Au bout d'un moment, la fatigue rattrape ma détermination. Je ne suis pas vraiment rassurée de dormir comme ça, sans protection et par terre, mais je n'ai pas vraiment le choix.

Je trouve un vieux châle abandonné au fond de mon sac et m'enroule dedans. Je bois un peu d'eau mais m'interdis de manger. Je dois garder des réserves pour plus tard. Puis, je m'allonge sur le sol dur et froid en me servant de mon sac comme oreiller. Curieusement, je m'endors immédiatement malgré mon sentiment d'inconfort.

***

Je suis réveillée par des bruits de pas. Le cœur battant, je me redresse immédiatement. Que dois-je faire ? Me cacher ? Appeler pour qu'on vienne me trouver ?

Trop tard. Les bruits sont trop proches. Deux secondes plus tard, ils me repèrent.

Ce sont des gardes. Je me sens soupirer inconsciemment de soulagement.

Ils sourient en me voyant. Je me relève, mais avant d'avoir pu ouvrir la bouche, ils m'attrapent chacun par un bras et font demi-tour.

- Plutôt jolie, celle-là...

- Ouais.

J'écarquille les yeux d'horreur et commence enfin à me débattre.

- Lâchez-moi ! C'est une erreur !

Quelle situation ironique... Je répète exactement les mots du squelette.

Les gardes ricanent.

Echotale - Undertale : G!SansxEchotale!FriskOù les histoires vivent. Découvrez maintenant