Chapitre 10 : Les apparences sont parfois trompeuses

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- S'arranger ? Comment ?

Je relève le menton. Je veux avoir l'air confiante et sûre de moi.

- Je t'apporte l'aide dont tu as besoin, tu me protèges et on sort tous les deux de l'Underground.

Chara ricane au fond de ma tête.

Tu me ressembles de plus en plus...

Je frissonne, soudainement envahie d'un malaise intérieur.

Pendant que Chara me parle, l'expression de G change subitement. Elle est étrange. Mais dès que je lui jette un regard interrogateur, il reprend son visage impénétrable.

- Alors ? je m'impatiente.

- Calme-toi. J'y réfléchissais.

- Et donc ?

Il marque un autre temps de réflexion, mais plus court cette fois.

- Pourquoi pas... C'est vrai que tu pourras m'être utile. Par contre, j'ai une condition.

- Je t'écoute.

- En cas de situation d'urgence, tu devras m'obéir aveuglément, sans discuter. Même si tu n'es pas d'accord. Compris ?

- Ça me semble correct, dis-je en lui offrant un bref sourire. Marché conclu ?

- Marché conclu.

Hors de question de lui serrer la main. J'ai beau être heureuse de l'avoir trouvé, ses paroles de tout à l'heure me restent encore en travers de la gorge.

- Alors ? je demande en m'asseyant sur un rocher à côté. Pourquoi es-tu ici ? T'inquiète pas, je ne suis pas le genre de personne à juger les autres.

- Il n'y a rien à juger dans cette histoire.

Il se met dos à moi, et tire un paquet de cigarettes trempé de sa poche. Je peux très bien l'imaginer grimacer en tournant le paquet entre ses doigts osseux.

- Tu n'aurais pas pu éviter de tomber dans l'eau, franchement ?

- Je n'avais pas vu ! je proteste. Et ne change pas de sujet.

Il jette le paquet par terre avec négligence, se tourne un peu vers moi tout en évitant mon regard, rivé sur lui, et enfonce ses mains dans ses poches.

Étrangement, je n'ai pas froid d'ailleurs. Je crois que cette conversation m'a réchauffée d'elle-même.

- Eh bien... d'abord, j'avais un frère... Il s'appelait Papyrus.

Je retiens son emploi du passé pour parler de ce fameux Papyrus. Il soupire.

- C'était juste avant que les monstres soient enfin libérés... Il était si heureux, et moi aussi. Nous allions enfin pouvoir revoir le soleil, admirer les étoiles...

Il rit amèrement.

- Asriel est le fils du Roi des monstres, Asgore, et de la Reine Toriel. C'est le Prince de l'Underground, des monstres.

- J'ai entendu parler de lui, oui, je murmure en essayant de ne pas trop l'interrompre.

- C'est ça, Asriel Dreemurr... Ce qui a été caché, c'est qu'il avait une sœur adoptive, Chara Dreemurr. Une humaine.

Mon cœur rate un battement. Je me redresse vivement.

- Chara ?!

-Qu'y a-t-il ? me demande-t-il en me regardant du coin de l'œil.

Je préfère ne rien dire.

- Rien. Je suis juste attentive...

Je perçois une lueur de méfiance sur son visage avant qu'il ne détourne la tête. Je suis encore sous le choc. Je fais de mon mieux pour ne rien montrer.

- Donc cette Chara... Elle cachait bien son jeu. Aux yeux d'Asriel et de tout l'Underground, elle était parfaite. Pour moi aussi, elle l'était. Pourtant, les apparences sont trompeuses. En vérité, elle était complètement folle. Pour une raison que j'ignore encore aujourd'hui, elle était assoiffée de sang et de mort... Un jour, elle était tranquillement en train de jouer avec Asriel et Papyrus, ils faisaient de la cuisine, je les surveillais, quand...

Il serre les poings.

- Elle a attrapé un couteau, et...l'a planté dans l'âme de mon petit frère...

Ma mâchoire se décroche. Je sens Chara remuer au fond de mon esprit. J'ai envie de vomir...

- J'étais en face d'elle. J'ai vu son sourire sadique. Asriel était derrière elle. J'ai bien vu son expression changer, et devenir fausse quand elle a commencé à pleurer dans les bras de son frère. Elle répétait qu'elle n'a jamais fait ça. Qu'elle ne l'aurait jamais fait. Elle le jurait sur sa vie et son âme.

Je suis en état de choc. Mes pensées s'embrouillent.

- Alors... Asriel m'a accusé. Moi ! Il m'a accusé d'avoir tué Papyrus... Mon petit frère.

Il commence à rire. Je ne sais pas quoi dire.

- Il m'a emmené en prison. Puis, un jour, juste avant la libération des monstres, Chara est venue me voir. Elle m'a dit qu'elle a fait une vidéo d'elle où elle avouait avoir tué Papyrus.

- Mais pourquoi ?! je m'exclame.

- Cette fille était tarée. Complètement folle. Elle délirait. Mais un jour, elle a disparu. J'ai entendu dire qu'elle s'était suicidée. Dix-sept coups de couteau dans le cœur. Asriel m'a de nouveau accusé. Et c'est ainsi que je suis devenu le premier prisonnier de cette prison... Il ne pouvait pas croire que sa sœur était capable de faire une chose aussi...impossible. Il ne la pensait pas comme ça.

Je veux dire quelque chose. Trouver les bons mots. Mais je ne trouve pas. Je suis partagée entre l'horreur de cette histoire, la compassion pour lui, et le soulagement d'enfin savoir ce qui lui est arrivé pour qu'il se retrouve ici.

J'ouvre la bouche. Pendant deux secondes précises, aucun son n'en sort.

- Je suis désolée, je murmure à partir de la troisième.

Il se tourne complètement vers moi et plante ses yeux dans les miens.

- Aucune excuse ne pourra le ramener, ni me faire innocenter, gronde-t-il. Tu vas m'aider à avoir cette vidéo. C'est la seule preuve de la folie de Chara. Ça fera sûrement ouvrir les yeux à Asriel.

- Tu sais où elle est ? je demande, un peu contente que l'instant émotion soit passé.

Je vais enfin pouvoir l'aider.

- Bien sûr. Ça fait trois ans que je cherche. Tu m'as pris pour qui ?

Pour un faible et un lâche, dit Chara.

Je frissonne. Elle est toujours là. Et c'est hors de question que je dise à G que la meurtrière de son petit frère est planquée dans mon esprit.

Une folle est enfermée dans ma tête.

Mais c'est un problème dont je dois me préoccuper plus tard. G reste ma priorité.

- Alors, où est cette fameuse vidéo ?

- Dans l'ancien laboratoire de la scientifique royale, répond-il avec un air extrêmement sérieux. Je sais que tu m'as vu échapper aux gardes, tout à l'heure. J'étais en train d'essayer d'entrer dans le laboratoire quand ils m'ont vus et ils ont donc commencé à me pourchasser.

Je me relève.

- Qu'attends-tu que je fasse pour t'aider ?

- Un, déjà, tu vas m'obéir et rester concentrée. Deux, si jamais tu te fais prendre...

Il baisse la voix.

- ...tu ne révèles à personne ce qu'on était en train de faire. Même sous la torture. C'est clair ?

Je hoche la tête malgré le frisson de peur qui remonte le long de mon dos. Je suis tout de même un peu surprise de voir où je suis prête à aller pour G.

- Du coup, le laboratoire est notre prochaine destination ? A Hotland ?

- Non, d'abord on va à Snowdin pour me trouver des cigarettes. C'est la troisième chose.

Echotale - Undertale : G!SansxEchotale!FriskOù les histoires vivent. Découvrez maintenant