Chapitre 28 : Atteindre le fond de l'océan

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Je repense à tous ces moments partagés avec G. Parce qu'au final, on s'entend plutôt bien, non ?

Je me souviens de mes rêves de lui, au début. Qui remontent à une éternité. Puis au bal, quand il m'a pris le bras.

Je remarque qu'il a souvent eu des attentions envers moi, tout de même. Je n'ai plus l'habitude que l'on s'occupe de moi.

G avait été mon seul pilier.

Mais il est parti. Il m'a abandonnée.

Je rouvre les yeux et me relève brusquement. Chara continue de me suivre. Je sens petit à petit la colère monter en moi...

- Arrête de le nier... Tous ces souvenirs te font te sentir...étrange, non ?

Je serre les dents.

- Arrête, Chara... Laisse-moi en paix avec ma douleur.

Elle rit sauvagement.

- Jamais je ne te laisserai en paix.

Des larmes de rage perlent au coin de mes yeux.

- Pourquoi tu me parles de G ? Tu penses que je ne suis pas suffisamment perdue comme ça ?

- Je n'en aurai jamais fini avec toi, Frisk. J'ai vu cet amour...

- ARRÊTE DE ME PARLER D'AMOUR ! IL M'A LAISSÉE, ABANDONNÉE...

J'essaye de marcher plus vite, en évitant de trébucher à chaque pas. Tout mon corps bouillonne.

Elle obtient toujours ce qu'elle veut.

J'obtiens toujours ce que je veux.

- Laisse-la exploser. Tu es seule, ici...

Son sourire est à présent carnassier. Elle est transparente, dans le paysage.

La colère explose. Le sol est tâché de sang. Je me griffe les bras, parce que je sais que je ne peux pas la blesser, elle.

- Laisse-la sortir...

Je hurle de toutes mes forces. Je suis à bout.

- J'en ai marre...

Mes sanglots me déchirent. J'ai l'impression de me décomposer.

Je deviens folle.

Je pense que je suis folle, en effet.

Mes pleurs doublent d'intensité au moment où cette pensée me percute. Elle sonne vraie.

- La folie est une délivrance, Frisk.

- JE NE VEUX PAS ÊTRE FOLLE, je hurle à la mort.

- C'est moi qui décide si tu es folle ou pas.

Je me raccroche à l'image de G. Je ne veux pas sombrer...

Son image attise aux premiers abords ma haine, ma souffrance. Pourtant, il y a quelque chose, enfoncé au loin, qui inspire...confiance, paix...et autre chose...

Cette image disparaît soudainement. Je crie comme si on m'avait arrachée une partie de moi-même. Les ténèbres recouvrent de nouveau mon esprit, sans cette lumière que je perçois habituellement au bout du tunnel.

Chara apparaît devant moi. Son sourire carnassier ne quitte toujours pas son visage.

- Quel est cet autre chose, Frisk ? ricane-t-elle. Cette chose que je viens de t'enlever...tu connais déjà la réponse, non ?

Elle approche son visage de moi. Ses yeux rouges ne sont qu'à quelques centimètres des miens.

- L'a...

Je me couche au sol et plaque mes mains sur mes oreilles.

- ...mour...

Mais cela est inutile.

***

Oui, j'aime G. Je suis profondément amoureuse de lui, je pense. Et pourtant, je viens de le découvrir.

Les gens disent que lorsqu'on est amoureux, on le sait pertinemment. On a des papillons dans le ventre, on pense sans arrêt à la personne, on en devient dingue.

Mon amour à moi était bien présent, depuis quelques temps. Cependant, quelque chose l'a profondément enfoui, afin que je n'ai pas accès à cette vérité.

J'imagine que c'est Chara. Petit à petit, elle me dévore. Elle prend le contrôle de mes pensées, de mes émotions, de mon corps. A-t-elle contrôlé mon amour pour G, afin de me le révéler au dernier moment ? Au pire moment ?

Cependant, en me le dévoilant à présent, ça a débloqué un coin de ma tête, pour moi seule, où elle ne peut pas encore s'étaler. Tout devient un peu plus clair.

Puis quand elle voudra que je revienne, la souffrance reprendra son droit sur tout. Je suis de toute façon détruite...

***

Tout d'abord, mon cœur se brise. Il ne peut supporter tant de poignards, qui le font saigner jusqu'à la mort.

- L'amour, je souffle. G m'a abandonnée...

Je me relève.

- On dit que l'amour triomphe toujours, Chara. Mais, là, il me semble qu'Asriel a gagné...

Mon corps est si lourd... Je me traîne jusqu'à un point d'eau. Mon cœur se brise encore plus quand je reconnais cet endroit.

C'est là où j'ai vu G pour la première fois. Je le revois encore, à courir vers moi...

Le G de mon souvenir s'immobilise de l'autre côté de l'eau. Il a les yeux écarquillés, le visage fou. Un reflet de moi-même.

- Frisk ! crie-t-il, l'air paniqué.

- Tu me parles...? Pourtant...

Mes larmes me brûlent quand elles glissent sur mes joues.

- ...tu m'as abandonnée...

- Non...Frisk...

- Même si tu n'es pas réel...je peux au moins te dire au revoir...

- Arrête ! Je suis bien là !

Ma vision se trouble.

- C'est faux...je suis folle.

Je me laisse tomber dans l'eau.

Echotale - Undertale : G!SansxEchotale!FriskOù les histoires vivent. Découvrez maintenant