Chapitre 15 : "Ce jour est à marquer d'une pierre blanche"

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Reuf - Nekfeu

"Mon reuf a toujours couvert mes arrières"

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Pdv Lyla

Mardi 24 Novembre 2015

Je fais partit des gens avec une supposée "vie parfaite". Franchement, je remplis tous les critères. Physiquement, j'ai des cheveux longs blonds, des yeux bleu et je ne suis pas très grande, un mètre 60. J'ai ce qu'on appelle des formes où il faut, même si je déteste cette façon de dire. Je m'habille généralement avec des jupes ou des robes, très rarement des pantalons. Les gens me trouvent gentille bien qu'un peu timide. Généreuse, mature et je ne sais quel autre adjectif. À l'école, j'ai de très bonne notes sans trop travailler. J'ai également une famille parfaite avec des parents qui m'aiment. Un père PDG d'une chaîne de banques qui gagne beaucoup et une mère au foyer aimante.

Bref, une vie parfaite. Mais la réalité et tout autre.

Je déteste mes cheveux que je trouve trop claire et mes yeux trop grand. Je mets tout le temps des talons, car je ne supporte pas ma petite taille. Mes "formes" et mes vêtements m'ont valu un bon nombre de remarques, que ce soit à l'école ou dans la rue et je complexe énormément par rapport à ça. Si je suis timide, c'est parce que je suis complètement paniqué à la simple idée qu'un homme me touche. Mes bonnes notes m'ont valu une réputation d'intello n'écoutant que de la musique classique, et ce, depuis la primaire. Quant à ma famille, dois-je vraiment m'étendre dessus ? Oui, mon père gagne beaucoup d'argent et oui, il me bat régulièrement pour un oui ou pour un non. J'ai fini par avoir, disons, "l'habitude". Ma mère ne travaille pas car elle est alcoolique. On fait comme si personne ne le savait, mais ce n'est un secret pour personne. Je pense qu'on peut revoir la définition de "parents aimants".

Malgré ça, j'ai une vie plutôt heureuse. En grande partie grâce à Gabrielle que je considère comme ma sœur et plus récemment grâce aux garçons. Spécialement Diabi, qui m'apporte un peu de calme dans ma vie et Ken qui me comprend mieux que personnes au point où ça en devient presque flippant.

Le pauvre va vraiment mal en ce moment. Je n'ai pas pu venir à l'enterrement d'Alya, chose que je regrette profondément. J'aurais aimé être là. Mais je suis allé à celui de la sœur de Hugz. Il était effondré et j'ai pris sur moi pour le serrer dans mes bras. Avec toute cette bande, je découvre une autre manière d'appréhender le contact avec les autres et spécialement les hommes.

Il est devenu compliqué de respecter notre rendez-vous du samedi avec le Feu Tour, mais on s'y tient aussi fidèlement que possible. J'ai de moins en moins de mal à accepter le monde dans le studio et maintenant, j'y vais aussi souvent que me le permet mon emploi du temps chargé et mes parents. Pour le coup ils s'en fichent un peu de savoir où je suis, mais parfois mon père pique une crise pour rien et je me retrouve projeté dedans sans rien n'avoir pu faire.

Deen m'a dit qu'il allait venir me chercher au lycée aujourd'hui. Apparemment, il va chercher Gabi et passe me prendre direct après parce que j'ai fini à 18 heures aujourd'hui. La joie d'avoir l'option latin...

Je suis donc assise sur le banc devant le lycée à l'attendre, mes écouteurs me déversant un best of de David Bowie dans les oreilles.

Je suis interrompu dans mon écoute par un klaxon. Je me tourne vers l'origine du bruit. Deen me fait des grand signe depuis le siège passager de le même Prius que la première fois. Idriss est au volant me souriant légèrement et Gabrielle, l'air complètement excédée me lance des regards fatigués depuis les sièges arrières.

A Rocket to the Moon // NekfeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant