Au domaine d'amour

contre coup (18)

Je suis avec mon Armel préféré. On se balade en centre ville, bras dessus, bras dessous. Il a son bras sur mes épaules comme il est plus grand que moi. Notre programme de la journée est le suivant, on rejoint un vide grenier par la rue Olympe de Gouge de la ville. J'adore les brocantes ! C'est un de mes passe-temps favori. C'est vrai, tout est à des prix abordables, on peut y trouver n'importe quoi. On commence par une première rangée, ou devrais-je dire côté. Parce que les allées doivent se faire en deux fois. Une fois pour chaque côté, sinon on loupe des choses ! Ce qui m'intéresse c'est plutôt les vêtements et les objets de déco. Mais on est aussi là pour les meubles, pour notre futur appartement bien sûr ! D'ailleurs, la contre-visite du premier est cette après-midi.

- Je crois que j'ai merdé... avoué-je à Armel tout en fouillant dans une caisse de vêtements.

- A propos de... ?

- Une fille m'a embrassé. Mais comme j'étais vraiment pas sûre de la véracité de son action je l'ai repoussé et depuis elle est froide.

Armel pousse un cri aigu.Je n'ose pas le regarder, ses yeux doivent être remplis de mille questions. On continue d'avancer pour faire le second côté de la rangée.

- Quoi, comment, qui, quand ça ? s'écrie t-il.

- C'était mercredi et c'est Loïs.

- Oh mon dieu, patronne junior ?

Je rougie, bien que ça ne soit pas vraiment mon habitude. Mon cerveau a du jugé que le mélange joie et amertume le dépassait.

- Excusez moi, combien coûte ceci ? demandé-je à une jeune mère de l'autre côté de la table devant laquelle je suis.

- 5 euros. répond t-elle.

- Je prends, tenez.

Je m'en sors avec un pull nike à 5 euros, c'est merveilleux ! Armel commande un hot dog et frittes au stand de nourriture, tandis que moi je me contente d'une double frittes.

- Tu penses que c'est mort mort ? lance t-il en s'asseyant sur un muret.

- Je pense surtout que dans sa tête, ce n'est pas aussi important que pour moi. Elle veut juste profiter de la vie, pas quelque chose de sérieux, marmonné-je.

- Qu'est ce qui te fait dire ça ? Et qu'est ce qui te dit que toi, tu ne lui changes pas cette vision de l'amour ?

Je réfléchie une minute à ses questions. C'est vrai, peut-être que si elle rencontre la bonne personne, elle voudra se consacrer entièrement à celle-ci. Le seul problème qu'il reste, c'est que je suis déçue d'elle. Les deux fois où elle ne m'a pas distingué des centaines de touristes sur la plage m'ont blessées, bien qu'elle se soit rattrapée la première et qu'elle avait une raison valable la deuxième.

- Embrasse la de nouveau et vois sa réaction. Il n'est jamais trop tard pour te rattraper et t'excuser si tu t'es trompée sur ce qu'elle pense. déclare Armel.

- Oui t'as raison...

Bon il faudrait que je tente quelque chose lundi... ce jour me paraît si loin. Armel part se chercher une bière pendant que je vais aux toilettes. Le vide grenier a beau se tenir dans une ville, les toilettes sont quand même improvisés dans des cabines en plastic... au milieu d'une aire de végétation. Ils sont assez spacieux car ils sont tous les trois prévus pour accueillir des handicapés. Je fais la queue derrière une dizaine de personnes. C'est toujours long cette attente, du coup je sors mon téléphone. Je vois un message de Aymée.

Je l'ai quittée...