Au domaine d'amour

récompenses (32)

Après le concours, on va chacun enlever nos tenues de combat pour des vêtements plus festives. Un apéritif d'adieu est organisé à 18h. Et oui, c'est déjà fini... On va aussi recevoir notre chèque ce soir, youhou ! Je me change tranquillement dans ma chambre.

- Tu viendras à ma rentrée de fac, en septembre ? lancé-je à Aymée en allant me laver le visage.

- Je serai déjà installée en Espagne, ma belle... regrette t-elle.

- Oh nan !! Pour la peine je viendrai te voir pendant tes vacances.

- Tu y seras même obligée !

A 18 heures , comme prévu, on est tous réunis dans le jardin, au même endroit que se tenait le po d'arrivée. Vaneck et Carole distribuent des sacs dans lesquels se trouvent les prix des vainqueurs et le chèque. On est presque tous des gagnants, c'est sympa. J'ouvre mon sac en papier, dans lequel je découvre un porteclé en bois d'une grappe de raisin. Je l'adore, en plus il a l'air d'avoir été fait par un menuiser, il a trop de charme. Et il y a aussi deux bouteilles de jus de fruit maison, alors que les autres ont une bouteille de vin. Mais ça me va, j'ai top aimé ceux de Loïs.

- Tu aimes bien tes cadeaux ? demande cette dernière en s'approchant de moi.

- Que si c'est toi qui a fait ce jus, rétorqué-je.

- Personnellement oui. Avec des bons fruits de notre verger.

J'écarquille les yeux.

- Je n'ai pas vu de verger dans votre immense jardin... dis-je.

- Normal, il est dans celui de mes grand-parents, répond t-elle avec un adorable sourire.

Je ne m'en lasserai jamais ! Loïs jette un coup d'œil autour de nous, puis se rapproche un peu de moi.

- J'ai hâte de te le faire visiter, murmure t-elle.

Là tout suite j'ai envie de l'embrasser... mais je me retiens.

- Dans combien de temps ça sera possible ? demandé-je.

- Dès que je t'aurai présentée à mes grand-parents.

Un sourire sincère se forme sur son visage. C'est dingue, je n'en reviens toujours pas d'avoir trouver cette personne. Vaneck tape avec une cuillère dans son verre pour réclamer de l'attention.

- Je tenais à tous vous remercier pour le travail de qualité que vous avez effectué. Vous avez chouchouté nos bébés alors je suis sûr qu'elles seront généreuses à la fin de l'été. D'ailleurs, quand vous voulez, vous savez que vous avez toujours une place ici. Et pour terminer, merci d'avoir vaillamment participer aux Vine Games !

On applaudit tous le discours de Vaneck. Puis vient le tour de Carole de faire ses remerciements. Ensuite on passe à l'apéritif. Je me régale avec ces petits fours et toasts.

- Maelle ? m'appellent les parents Duroy.

Je m'approche d'eux, timide.

- Je l'ai fait savoir à tes parents, commence Vaneck, c'est avec grand plaisir qu'on te réembauche l'année prochaine si tu le désires. Ça t'a plu cette première expérience dans le domaine professionnel ?

- Oui, c'était très enrichissant sur tous les plans. J'ai appris énormément de choses et rencontré de magnifiques personnes, je réponds en déviant inévitablement mon regard sur Loïs qui parle à la tribu.

- Tant mieux dans ce cas, ajoute Carole.

Loïs vient auprès nous.

- Maelle repart demain matin, alors elle va dormir dans ma chambre, plutôt que seule dans le gîte.

Les Duroy acquiescent face à la suggestion de Loïs. Je sens quelqu'un me tirer la main, c'est Aymée.

- On va danser ? propose t-elle.

Les parents rentrent dans la villa tandis que les employés à l'année prennent leurs voitures pour repartir chez eux. Il ne reste plus que la tribu, Loïs et moi. Il doit être 22h. Aymée est déchaînée, elle bouge son corps dans tous les sens. Loïs diffuse de la musique grâce à une grosse enceinte. Heureusement qu'il n'y a pas de voisins trop proches de la maison. Aymée saute et bouge ses bras, tandis que moi je fais des mouvements plus softs. Loïs est à ma droite, elle danse avec Diego et Tom. Une musique plus douce passe, alors Aymée dépose ses mains sur mes épaules. Une trentaine de secondes plus tard, elle pose l'arrière de sa tête dans mon cou, son regard est sur l'extérieur. Je suis assez mal à l'aise étant donné que Loïs est juste à côté. Je bouge mon épaule et la tête d'Aymée se relève pour me regarder.

- Je peux te parler Maelle ? C'est par rapport à demain matin, déclare Loïs qui est maintenant entre Aymée et moi.

- Tranquille Loïs, j'allais pas te la piquer... marmonne ma colocataire de chambre.

Et là j'ai un très mauvais pré-sentiment. Je regarde aussitôt Loïs qui me fait un coup de tête pour m'indiquer de s'écarter du groupe. Je la suis en silence jusqu'à l'endroit caché, derrière la parcelle privée.

- Merde Maelle t'as pas compris ?! On peut pas faire ce qu'on veut et le dire à qui on veut ! Comme je tiens énormément à toi, je préfère que rien ne soit gâché. Alors on ferait mieux de sortir vraiment ensemble dans un mois.

Puis Loïs me tourne le dos et s'en va. Mon cœur se serre, mes intestins se tordent et une larme dégouline de ma joue. Je l'ai dit à Aymée avant qu'elle ne me prévienne à propos du danger de notre couple... Je sors mon téléphone pour plaider ma cause.

Loïs... J'en ai parlé à Aymée avant d'avoir cette discussion avec toi, à propos du potentiel danger qu'on représentait...

Ça ne change rien Maelle. Aymée représente une menace du moment qu'elle te voudrait pour elle, et pas avec moi. Elle pourrait nous ruiner, elle est bien au courant de ce que ça provoquerait.

A la lecture de ce message, mon souffle se coupe. Loïs a l'air d'avoir une dent contre Aymée et ça me rappelle ce qu'elles ont vécu ensemble...

Il faut avoir un peu confiance en notre entourage dans la vie... Je sais qu'elle ne dira rien.

Après ce message de ma part, Loïs ne me répond pas. La déception est une très mauvaise chose, elle nous fait imaginer n'importe quoi. Je repense à ce qu'Aymée m'a dit quand je lui ai avoué pour Loïs et moi. Elle ne croyait pas en ce que pouvait ressentir Loïs à mon égard... Elle avait peut-être raison, cette peur à ce que notre relation se sache vient peut-être du fait qu'elle ne m'assume pas. Et Klara alors ? Pourquoi elle, a eu le droit d'être aimée au grand jour ? Ce qui est sûr, c'est que rester un mois dans le doute n'est même pas envisageable.