numéro inconnu (11)

437 38 2
                                    


- Elle dort profondément ! m'écrie-je en voyant que la mère de Loïs allait rentrer dans sa chambre.

- Ah... je lui en parlerais plus tard alors. fait Carole avant de détourner les talons.

Avant de commencer ma journée, je suis passée déposer un gilet qu'avait oublié Loïs le vendredi soir dans ma chambre. En entrant dans la sienne pour lui rendre son bien, je l'ai trouvé encore au lit avec au moins une personne. Il y avait beaucoup de cheveux, alors je n'étais pas sûre de ce que je voyais... Gênée de les avoir dérangés, j'ai jeté le sweat et suis ressortie aussitôt. Sauf que sa mère passait dans le couloir à ce moment là. Je viens d'éviter à Loïs une scène embarrassante ! Habituellement elle est levée à l'heure des poules pour nous souhaiter une bonne journée quand on prend notre petit-déjeuner. Enfin... ça a du arriver deux fois sur une semaine. Elle a d'autres choses à faire après tout, c'est les vacances. Et tant mieux si elle s'amuse !

- Tu faisais quoi ? me demande Aymée quand je m'installe à côté d'elle dans le camion.

- J'ai rendu un truc à Loïs qu'elle avait oublié dans notre chambre.

Diego manque de s'étouffer, ce qui fait rire Tom. Le teint d'Aymée devient blafard d'un coup (je l'ai vu à ses traits tendus, parce qu'il difficile qu'elle ait une peau plus claire qu'elle n'a déjà).

- Vous êtes tous des obsédés ! Elle est restée à peine deux minutes vendredi soir tellement j'étais crevée. expliqué-je.

Tonton monte dans le camion et on décolle.


La journée a été fatigante ! Le retour des courbatures de la mort qui tuent,toutefois un peu moins fortes qu'aux premiers jours. Après avoir dîner avec tout le monde, je monte au ralenti jusqu'à ma chambre. Je m'affale sur mon lit.

- Bonne nuit. dis-je à l'intention d'Aymée qui pianote sur son téléphone.

- Ouais.

Je n'ai pas revu Loïs de la journée ni l'air toujours joyeux d'Aymée. Pourtant à l'habitude, sa gaieté de vivre ne la quitte jamais... peut-être que quelque chose va mal dans sa vie. Je lui demanderai demain. Je l'entends se coucher. Je tourne et me retourne dans lit. Soudain, mon téléphone vibre. J'ai oublié de le mettre en mode avion ! Je l'attrape et vois que j'ai reçu un message d'un numéro inconnu.

Sors de là, je t'attends devant le hangar.

Qui ça peut bien être ?

C'est moi, flippe pas !

Je me redresse dans mon lit et écrie :

Loïs ?

J'ignore pourquoi c'est elle qui m'est venue à l'esprit.

Oui, grouille Maelle !

Je vérifie qu'Aymée dort à poings fermés puis me lève. J'enfile un jogging et un pull puis sors en douceur de la chambre. Elle veut me tuer cette fille ! Elle m'attend effectivement devant le hangar à véhicule. Quand j'arrive à sa hauteur, elle fait demi-tour. Elle disparaît dans le noir de l'entrée du hangar. J'allume la torche de mon tél et la suis. Tout à coup, j'entends un moteur s'activer et des phares briller. Je sais pas si j'aurai du me lever en fin de compte...

- Elle te fait tant peur que ça ma voiture ? parce que tu hésites toujours à y monter. souffle Loïs en m'ouvrant la portière du côté passager.

- C'est toi qui me fais peur. rétorqué-je.

A ce moment là je me rends compte que depuis le début je suis en infraction de politesse ! Loïs est une adulte, et moi son employée en quelques sortes, et pourtant je ne l'ai jamais vouvoyé... Auquel cas elle se serait certainement encore plus sentie pousser des ailes. Depuis le début, notre proximité est atypique. On sort du domaine. La nuit est en train de tomber, il n'est que 22h30.

Au domaine d'amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant