convictions (9)

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Je me pose quelques questions... Aymée est en couple avec une Léna. Mais elle a des gestes envers moi que j'aurais pas aimé que ma copine fasse avec une autre fille. Peut-être qu'elles sont en relation libre ou polygame... Ou juste il se peut qu'Aymée soit très tactile avec ses amies.

- Ça va comment tes douleurs aujourd'hui ? demande t-elle.

- Très bien. Enfin, je veux dire que j'en ai presque plus ! expliqué-je.

- Tant mieux.

A la fin de chaque rangée, on s'attend avant d'en recommencer une autre. Les employés permanents ne nous disent rien, ils discutent entre eux ou écoutent de la musique. La famille patronne ne nous surveille plus. Peut-être sont-ils cachés à une trentaine de mètres derrière un arbre, qui sait ? Je pense qu'on est assez efficace, même si je ne suis pas une experte en la matière pour l'affirmer. Notre groupe est chargé d'effeuiller. Et pour le moment, 8 hectares sur 30 le sont. Les autres, ils font du relevage et posent des agrafes en plastic. Me demandez pas ce qu'ils font techniquement ni quel est le but. Je ne pourrai pas plus vous éclairer qu'un lampadaire éteint dans la nuit.

D'ailleurs je n'ai pas reparlé avec la tribu de leur réaction quand j'ai avoué que Loïs m'avait embarqué pour effeuiller la parcelle privée. On s'en fout au pire nan ? On va dire que oui.

- Tu vas faire quoi ce soir ? lance Diego à mon intention.

Tom est dans la rangée à côté de Diego, qui est dans celle à côté de la mienne et même schéma pour Aymée. Ce qui nous permet de parler.

- J'en sais trop rien. Me mater une série après avoir manger en ville. je répond alors que je n'y ai pas encore réfléchi.

- Je suis sûre que si tu demandes à manger avec les Duroy ils vont t'accueillir à bras ouverts. ajoute Tom.

- Tu crois ?

- Non c'est pas une bonne idée. intervient Aymée. Mélanger travail et vie privée... C'est tes patrons, même si ce n'est que pour un mois. Je t'enverrai des messages pour que tu te sentes moins seule au camp.

L'hébergement est gratuit pour moi, grâce à Rodolphe. En revanche, pour les autres,il en est déduit du salaire. C'est pratique qu'un gîte soit à disposition je trouve, ça évite de gâcher de l'essence le matin et le soir pour venir ou rentrer du boulot. La sonnerie retentit !Je vous explique. Seb le rigolo a programmé un réveil à l'heure finale de la matinée et de l'après-midi. Et ce réveil est une sonnerie de lycée américain. On en a fini pour la matinée. Dans le camion, Aymée se met à côté de moi (comme à chaque fois).


14:32, vendredi


J'espère que je vais gagner un max ! C'est mal de penser ça ? Disons que je m'ennuie quand Aymée n'est pas dans une rangée à proximité de la mienne. Du coup mon esprit vagabonde et je n'aime pas ça car je pense à des trucs que je ne devrais pas. Il en faut peut pour faire démarrer mon cerveau et qu'il s'imagine des choses. Qu'il s'attache et qu'il espère... Durant ces heures d'ennuis à arracher feuilles,chardons, et entrecoeur, je pense mais je réfléchie aussi ! Et ma décision est prise, je dois juste me concentrer durant encore trois semaines et deux jours pour contrôler my mind and my thinks. Ça paraît plus possible quand je le dis en anglais ! Et puis après ça, il me restera quelques semaines pour préparer ma rentrée à la fac. J'ai tellement hâte et en même temps je suis effrayée. Allez, cerveau je te demande de te focaliser sur l'université.Comment tu imagines que ce sera ? Comment seront mes camarades ? Vais-je rencontrer the love of my life ? Ce sera un nouveau départ, une entrée dans un nouveau monde : celui des adultes.Dont je ne me sens pas du tout appartenir ; mais Armel sera à mes côtés. Dommage qu'on soit tous les deux attirés par la même chose et pourtant une chose à l'opposé de ce que je désire ;sinon on aurait formé le couple parfait qui dure toute une vie. Enfin, les choses sont ainsi, et ce n'est pas plus mal !


Au moment de partir, Aymée m'a fait un bisou sur la joue. Chose tout à fait normale somme toute, mais sa copine l'attendait dans une voiture à quelques mètres. Cette dernière avait le même regard qui cache bien des choses, que celui de Loïs au moment même. Les deux nous observaient. Et oui, patronne junior nous regardait partir un à un. Sauf moi, puisque ce n'est pas encore mon heure.

- Tu ne pars pas ? demande t-elle.

- Demain matin.

- Cool.

- Cool ?

Le sourire amusé qui connaît si bien ses lèvres vient de s'y dessiner.

- Cette semaine a été vraiment très fatigante. Je vais me reposer dans ma chambre. dis-je en me dirigeant vers le camp.

- Je peux venir ?

- Me regarder dormir ?

- Et surveiller que Mousse ne fasse pas de ravages dans ton lit.

Finalement mes convictions risquent d'être dures à tenir...

Au domaine d'amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant