A mon réveil, je sens un poids sur mon ventre. Le bras de Loïs m'entoure pour me rapprocher d'elle. Hormones du calme, cerveau on se détend ! Je suis sur le dos et n'ose pas tourner la tête pour voir si elle dort. Sa respiration est régulière alors j'en conclue que oui. Je prends délicatement sa main que je pose sur le matelas. Je crois que j'ai jamais fait un mouvement aussi lent de toute ma vie ! Puis je m'assoie au bord du lit et me frotte le visage. Je passe ma main dans mes cheveux courts, pour les décoller de mon crâne et les coiffer plus ou moins.
- Coucou.
Je sursaute et me tourne vers Loïs. Son sourire est déjà sur ses lèvres et ses yeux bleus bien ouverts. Ses cheveux noirs sont tout emmêlés mais ça lui va bien.
- Bien dormi ? demande t-elle.
- Pas autant que quand tu m'avais massée, mais ça peut aller.
Loïs sort du lit. Oh gosh ! Elle porte uniquement un t-shirt et une culotte. J'inspire et expire lentement, tout en regardant par la fenêtre. Je vois les camions quitter le domaine. Ils vont pas me manquer aujourd'hui !
- Si tu veux prendre une douche, tu peux utiliser ma salle de bain. m'annonce Loïs, le nez dans son dressing.
- Oui, merci.
J'entre dans la spacieuse salle de bain. Une grande baignoire, ainsi qu'une douche à l'italienne se trouvent dans le coin de la pièce. Un grand miroir est suspendu au-dessus d'un lavabo en pierre. Je les trouve plutôt honorable les Duroy, pour des vignerons, ils ne vivent pas dans le luxe. Du moins, ils se contentent d'un environnement très confortable tout en ne dépassant pas la limite du caprice. Je me déshabille et me mouille. En sortant de la douche, je me rends compte que je n'ai ni serviette, ni affaires propres. Bien Maelle, qu'est ce que t'as dans le crâne des fois ?! Pas les choses essentielles en tout cas ! Je suis tentée de prendre celle de Loïs qui est posée sur un radiateur à barreaux, mais me résigne. J'ouvre alors une porte d'un placard et à mon soulagement découvre des serviettes. Puis je remets les affaires de la veille, j'irai faire un saut au camp plus tard. Quand je sors, je découvre Loïs avec un débardeur violet, et un short en jean très court.
- Tu as faim ? demande t-elle.
- Toujours !
On descend à la cuisine. Le frère de Loïs prend un café tout en regardant sa tablette. Il lève les yeux quand il nous entend arriver. Il me regarde de haut en bas, avec une expression étrange sur le visage.
- Tu veux que je t'aide Antoine ?! s'exclame sa sœur.
Ce dernier se lève et s'en va sans un mot. Je souris intérieurement au comportement de Loïs. Elle prend des trucs dans un placard et me fait signe de remonter dans sa chambre.
- J'ai dit à ma mère qu'on rentrait dans la matinée, alors vaut mieux pas qu'elle nous voit en bas.
Je lâche un petit rire.Elle me tend une tartine de pain au beurre et au miel.
Après avoir déjeuner,je me lève du pouf où je mangeais.
- Je dois aller à ma chambre. annoncé-je.
- Déjà ?
- Je reviens vite.
Loïs se lève et m'ouvre la porte de sa chambre. Son regard est très intense, comme souvent, c'est vrai, mais là je le remarque particulièrement. J'ai du mal à m'en défaire, mais ma raison revient au galop. Je dévale les escaliers. En ouvrant la porte d'entrée de la maison, je tombe nez à nez avec Carole.
- Oh, bonjour madame.
- Bonjour Maelle. Comment ça va depuis ton intervention ?
- Euh... je vais bien. Dès 8 heure, les médecins ont dit que je pouvais quitter l'hôpital, alors sans attendre, Loïs m'a récupéré. Mais j'ai un pansement à faire matin et soir.
- D'accord. Et jeune fille, si tu as le moindre soucis, n'hésite pas à t'arrêter sur le côté ou à demander congé.
- Pas de soucis madame. Merci et bonne journée.
Je joue la comédie en rentrant jusqu'au camp, je marche lentement. Ils sont vraiment adorables dans cette famille sauf Antoine, et Loïs est... spéciale. Je me change et me brosse les dents. Je vois sur mon téléphone 10messages de la part d'Aymée. Oups. Je tapote alors une réponse.
Je suis rentrée,ne t'inquiète pas, tout va bien. Toi aussi tu me manques. Pressée de vous revoir !
Je me regarde dans la glace, et me mets du parfum. Quand je me trouve de nouveau devant la porte de chambre de Loïs, je l'entends parler au téléphone.
- ... m'en fou qu'elle soit partie en Australie ! J'ai pas envie de te revoir pour ça. On a bien profité, maintenant stop. Bon je te laisse, je suis occupée.
J'entre, car j'en déduis qu'elle a fini son appel. J'ai rien compris à la conversation, mais ça ne me regarde pas alors je ne cherche pas plus loin.
On a passé le reste de la journée à jouer à sa PS4, et à parler de tout et de rien. Il est 17h et les camions reviennent des vignes. Je me précipite dehors pour les accueillir.
- Coucou toi !! s'exclame Aymée en me sautant dans les bras.
- Doucement ! Elle a eu le bide découpé je te rappelle. intervient Diego.
- Ça va mieux. rétorqué-je.
On va s'installer sur l'espace de pelouse libre dans le jardin. On s'allonge dans l'herbe, profitant de l'ombre de la maison.
- La nuit elle est tout le temps barrée, à se demander si elle est pas batwoman en secret ! lance Aymée.
- Oh nan, tu m'as démasquée ! plaisanté-je.
Loïs passe à quelques mètres de nous. Elle me lance un sourire, que je lui retourne aussitôt.
- Ça a été aujourd'hui ? C'était la journée la plus chaude de la semaine, mes pauvres, vous avez du griller. dit-elle à l'intention des trois personnes allongées à côté de moi.
- Heureusement qu'on avait fait le plein de myster freeze dans la glacière du camion ! partage Diego.
- Je vois. rit Loïs. Bon je vous laisse.
- Salut. fis-je avec un petit sourire.
Puis elle repart. Aymée se tourne vers moi.
- Tu l'apprécies ou quoi ?! demande t-elle sur un ton de reproche.
- Bah oui je l'aime bien.
Je tourne la tête et regarde Loïs au loin.
- Pas vous ?
- Bah si, ça passe. répond Tom.
- Ah nan, moi je peux pas. souffle Aymée avec un regard noir à l'intention de Loïs.
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Au domaine d'amour
Roman d'amourJ'ai 17 ans et je m'apprête à effectuer mon job d'été dans un grand domaine viticole de Bourgogne. Il y a tout un tas de personnes très sympa qui m'accueillent chaleureusement : Vaneck le patron, Aymée une fille adorable, Diego et Tom ses potes, Ton...