que c'est bon (5)

449 41 1
                                    


Je sirote un diabolo fraise tout en discutant avec la tribu.

- La dernière fille que j'ai présenté à ma famille, elle m'a trompé avec mon frère ! Alors crois moi que la prochaine fois que j'en rencontre une, j'attends qu'il soit macqué ce crevard avant de la lui présenter.

Diego nous fait part de ses malheurs après que Tom nous ait raconté son dernier coup d'un soir. Ça me va, on parle de fille.

- Et toi Maelle, t'as quelqu'un dans ta vie ? m'interroge Aymée.

- Dans mon lycée je n'ai jamais trouvé chaussure à mon pied, alors la fac ne peut que raviver mes espoirs !

- Ah oui c'est vrai que tu sors du bahu toi ! s'exclame Diego. D'où ton diabolo au sirop !

- Bravo petit génie ! pouffe ma colocataire.

Diego a 23 ans, Tom 27 et Aymée 20. Je regarde mon téléphone et constate qu'il est vingt heure. J'ignore à quelle heure ils veulent rentrer mais j'espère pas trop tard. J'aurai besoin de deux mois de sommeil, or je vais devoir me contenter de 8h seulement.

- Maelle tu viens avec moi chercher des pizzas ? On en ramène pour tout le monde ce soir.

Au sortir du bar, on prend à droite pour se diriger à pied vers la pizzeria. Le domaine est situé dans une petite ville sympathique où sont localisés un bar-restaurant, une pizzeria et que sais-je d'autre. On commande 6portions, puis on attend dehors, profitant de la chaleur agréable. Aymée me regarde en souriant. Je l'interroge en levant un sourcil.

- Tu peux me le dire à moi.

- De quoi ?

- Si quelqu'un t'intéresse. Je ne dis pas que tu aimes, juste t'intéresse.

Je réfléchis un instant mais personne au grand personne ne me vient à l'esprit. Le chef nous appelle puis on repart avec des boîtes sur les bras.

Au camp, tout le monde nous accueille avec un élan de joie. De rien les gars, mais c'est pas moi qui ai payé parce que j'ai pas encore reçu ma carte bancaire... Ensuite, on mange, on rigole.

- Tu faisais quoi cette après-midi ? me demande Tonton.

- J'effeuillais le jardin privé. répondis-je naturellement.

Un blanc s'ensuit où tout le monde se jette des regards incompréhensifs.

- Quoi ? dis-je, un peu perdue.

- Non rien. répond Tom.

Je vois bien qu'ils me mentent, mais je ne comprends pas pourquoi... A 21h30 ceux qu'ils restent en bas se lèvent des bancs où on mangeait. Je me dirige vers Giliane, qui était restée plutôt muette de la soirée.

- Pourquoi tout le monde paraît surpris de ce que j'ai fais cette aprem ? demandé-je tout bas.

- Parce c'est... surprenant qu'ils aient confié à une nouvelle ce terrain là. M'enfin, j'imagine qu'ils deviennent moins capricieux avec le temps. Bonne nuit jeune fille.

Je dis au revoir à Aymée, ne sachant pas si j'allais revenir de la soirée. Rebelote, je vais sonner à la villa. Carole m'ouvre, surprise, encore, de ma venue.

- Je suis vraiment désolée mais il se trouve que votre chat a uriné sur les draps... Mais vous inquiétez pas, je les ai mis à la machine du gîte.

- Malheureusement j'en ai pas d'autres à te prêter puisque je les ai donné à des employés. répond t-elle, embarrassée.

- Je gère, suis moi Maelle.

Loïs qui était arrivée dans mon dos, passe à côté de moi et monte les escaliers. Je souris timidement à la mère puis suis sa fille. Cette dernière ne m'attend même pas, comme si j'avais l'habitude de me rendre jusqu'à sa chambre. Heureusement cette fois j'avais pris de quoi me changer, ce que je fais. Puis je me glisse avec peine dans mon lit. Loïs s'était installée dans le sien, et me regardait amusée. Moi je reste concentrée sur mes efforts douloureux pour ramener le draps jusqu'à mes genoux. J'inspire et commence à m'allonger.

- Attends ! intervient Loïs.

- Quoi ? Je suis pas en forme pour faire quoi que ce soit là. soufflé-je.

- Je sais.

Puisque son regard se voulait insistant, je me lève avec peine.

- Enlève ton t-shirt et allonge toi sur le ventre sur mon lit.

Un rire narquois m'échappe. Qu'est ce qu'elle veut encore ? Comme elle ne me lâche pas du regard, je fais ce qu'elle dit.

- Je vais te faire un massage, d'accord ? dit doucement Loïs.

- OK...

Elle attrape un flacon d'huile et vient se poser à califourchon sur le bas de mon dos. Je l'entends frotter ses mains puis je la sens les poser délicatement sur moi. Un frisson m'échappe, cela fait bientôt six mois qu'une fille ne m'a pas touché ! Elle commence par faire des gestes simples : elle passe doucement ses mains de bas en haut de mon dos. Puis cinq minutes plus tard, elle appuie avec ses pousses le long de ma colonne vertébrale. Une sensation de bien-être empare tous mes nerfs. Ses mouvements sont lents et doux.

- T'aime bien ? demande t-elle dans un murmure.

- Oui... beaucoup. je répond à peine audiblement tant je suis sur un petit nuage.

Elle change de geste : elle se concentre sur mes épaules qu'elle triture de ses pousses. Quand ses mains délicates passent à ma nuque je ne peux m'empêcher de me mordre la lèvre quand un petit soupir sort de ma bouche. Je suis relaxée comme jamais je ne l'ai été auparavant. Mes yeux sont fermés et mes sens profitent de ce plaisir. Ses mains descendent lentement jusqu'au bas ce mon dos. Mon cœur accélère son battement, mais finit par ralentir quand je m'endors.

Au domaine d'amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant