Chapitre 5

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"All the good girls go to hell"

Tout mon corps se fige. Je n'arrive même plus à bouger.

Je prends le temps de détailler les moindres détails du blond en face de moi.
Ses chaussures parfaitement cirées (qui ne le resteront pas longtemps s’il reste ici), son costume noir taillé à la perfection, ses cheveux bien coiffées.
Il est tellement parfait à côté de moi.

Je porte un débardeur un peu sale (merci Idaho), un pantalon d’équitation et des chaussettes montantes jusqu’aux genoux.
Mes bottes sont pleines de boue et mes cheveux sont attachés dans une queue de cheval très négligée.

- Emma ?

Bah oui c’est moi, imbécile

- Bah oui, tu crois que c’est qui ? demandé-je avec un ton légèrement moqueur.

- Je ne sais pas, tu as vraiment changé...

Ah oui c’est vrai, je n'ai pas la même coiffure que la dernière fois qu’il m'a vu, je porte des vêtements moldus et des lunettes. C'est vrai qu'il ne doit pas vraiment me reconnaître, accoutumée comme ça.

- Désolé de te gâcher autant la vue, je m’en vais, dis-je en sortant du club house.

Avant que je ne puisse sortir, Drago rattrape mon bras et me retourne vers lui.
Sans que je ne puisse faire quoi que ce soit, ses lèvres se collent aux miennes.
J'ai envie de le repousser, de lui en foutre une, mais mon corps me crie l’inverse.
La seule chose que je peux faire, actuellement, c'est enrouler mes bras autour de son cou et approfondir son baiser.

Mais quelle conne, je vous jure.

Après quelques secondes, je le repousse en arrière.
Drago me retient et plonge une fois de plus sont regard métallique dans le mien.
Mais je n'arrive pas à la soutenir.
Je m'écarte de lui, exigeant un peu d'espace.

- Emma, je suis vraiment désolé, commence-t-il. Je ne voulais pas te perdre, j’ai fait ça pour ton bien, tu sais.

Je baisse le regard afin qu'il ne voit pas toute la haine qui s'y cache.

- Pas un jour ne passe sans que je ne pense à toi. Mais jamais je n’ai regretté mon geste, parce que je sais que tu es sauve grâce à moi et c’est tout ce qui compte à mes yeux.

L’entendre dire ça est comme un baume pour mon cœur, une partie de moi est tellement contente de le retrouver.

- Putain tu m’énerves, commencé-je en faisant de grands gestes, rooooh tu m’énerves !

Drago semble totalement confus de ma réaction, mais je crois qu’il a vite compris mon arrière-pensée.

- Oui tu me saoules, je n’arriverai jamais à te faire la gueule, ce n’est pas possible !

Drago esquisse un sourire en coin.

- Donc… je suis pardonné ? me demande-t-il.

- Non. Faut pas abuser. Je veux prendre le temps de digérer tout ça, ok ?

Drago acquiesce, apparemment heureux que je ne le rejette pas.
Je crois qu’il s’attendait à pire venant de ma part.
 
- Bon, je te fais le tour du Ranch ? lui proposé-je gentillement.

- Oui bien sûr ! répond-il, visiblement joyeux.

Je le regarde de haut en bas avant de lui annoncer :

- Alors par contre, je crois que ce n’est pas une bonne idée de visiter le Ranch aussi bien habillé. Tes chaussures vont rendre l’âme et ton pantalon aussi.

Il rigole doucement. Ce son m'a tant manqué.

- Je ne compte pas changer de chaussures alors tant pis, j’en racheterai.

Je roule les yeux, je le reconnais bien là.

- Aller viens, dis-je en saisissant sa main pour l’amener dehors.
 

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Après presque une heure à faire le tour du propriétaire, je fais entrer Drago dans ma maison.
Personne n'est rentré ici depuis que j'ai retapé toute la maison, enfin mis à part mon père…
Tout simplement parce que mes objets magiques traînent un peu partout.

- Et voilà c’est fini, tu en penses quoi ? demandé-je à Drago.

Ce dernier s’assoit sur le canapé de mon salon avant de répondre.

- C’est magnifique ici. Pas aussi luxueux que mon manoir mais c’est vraiment sympa.

- Oui bien sûr, dis-je en roulant des yeux une nouvelle fois.

Un blanc commence à s’installer, bizarrement, ce n'est pas du tout gênant.
C'est même... agréable?

- Un café ? proposé-je au blondinet.

- Un quoi ? demande-t-il, perplexe.

Zut, j'ai oublié que les sorciers n'ont pas l’habitude de ce genre de boisson.
Sa réaction me déclenche un petit rire.

- Ahahah, tu verrais ta tête ! Un café, répète après moi, Ca-Fé.

Oui, je me fous de sa gueule.

- Nianiania café, c'est bon j’ai compris.

- Bon sinon j’ai du jus de citrouille, ça te dit ? proposé-je.

Ce dernier acquiesce et je pars dans la cuisine pour lui préparer son met.

- Drago, comment m’as-tu retrouvé ? demandé-je en sortant de la cuisine, deux jus à la main.

Cette question me pique la langue depuis qu'il est arrivé.
Drago attrappe le verre et en bois une gorgée.

- Je suis passé chez toi, le mois dernier. Je pensais te trouver là-bas, mais non. J’ai demandé des informations à ton père mais il n'a rien voulu me dire, apparemment c’est toi qui ne voulais pas qu’il m’aide à te retrouver.

Je me redresse sur mon siège, soudainement un peu honteuse.

- Je me suis alors rappelé ce que tu m’avais dit, avant de… Bref. Tu m’avais dit que tu avais un ranch en France et que tu voulais faire des balades sur la plage à cheval. J’ai donc fait mes petites recherches. Des ranchs en bord de mer en France, il n’y en a pas des masses. Après, j’ai passé des coups de fils à tous ceux qui rentraient dans les critères. Quand j’ai téléphoné ici, tu as répondu au nom de Claire, j’avoue que je ne comprenais pas, je pensais que je m’étais trompé.
Cependant, ta voix ne trompe pas Em’. Je savais que j’avais trouvé ton Ranch, enfin.

Je reste perplexe. Il a vraiment fait tous ses efforts juste pour me retrouver…

- Alors c’étais toi… L’appel inconnu qui ne disait rien au bout du fil…

- Oui, c’était moi, avoue-t-il.

Il m'a fait peur, cet appel.

- Et tu as fait tous ça juste… Pour moi ?

- Je ferais tout pour toi, Emma.

Drago attrappe mes mains et les fait glisser dans les siennes.
Ce contact, aussi futile soit-il, m'a créé des milliers de petits papillons dans le ventre. La seule chose que je réussis à faire, c’est de me jeter dans ses bras et de lui faire un énorme câlin.

Le blondinet me serre plus fort encore, émanant tout le bonheur qu'il éprouve de me retrouver.

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