Liés / Tome 2 [Drago Malefoy]

Chapitre 28

« You give Love, a bad name » 

 
« 2pm, chemin de traverse devant la boutique d’Ollivander. »
 
Je referme le petit bout de parchemin que vient de me rapporter ma chouette.
Elle n’est pas signée, cette foutue lettre, mais j’arrive à reconnaître l’élégante écriture de Drago.

Un piège ? Peut-être.
Je vais m’y précipiter ? Sûrement.
J’ai peur ? Totalement.
Un hôtel ? Trivago.
 
Je ne sais pas si c’est un réel piège et j’avoue que je n’en ai rien à faire. Pansy est morte, plus personne ne me veut du mal -normalement.
Et au pire, s’il m’arrive quelque chose, je n’ai clairement rien à perdre ; Drago était la seule personne qui me tenait en vie (avec mon père, aussi).

Je vais y aller afin de voir ce qu’il va se passer. De toute façon, qui pourrait s’en prendre à une pauvre jeune femme en plein jour dans les rues pleines du Chemin de Traverse ? Il faudrait être fou pour faire ça, même si c’est un peu ce qu’il s’est passé la fois où je me suis faite kidnappée.
 
Afin de me détendre un peu avant de partir pour peut-être me faire kidnapper, je sors mon vieux mp4 et branche mes écouteurs. Je laisse les musiques défiler et je m'affale sur mon lit.

La musique qui passe en aléatoire résume très bien ma situation avec Drago... C'est ce pourquoi je retire violement mes écouteurs de mes oreilles et finis en larme.
Je suis assez fragile émotionnellement et tout ceci n'arrange rien.
Je prie Merlin pour qu'on se réconcilie le plus vite possible...

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Je porte un jean large noir et un petit top lilas, ainsi qu’une veste en cuir noire et des Doc. Martens plateformes. Alors oui, ce style vestimentaire ne fait pas trop sorcier et je risque de faire tâche dans la rue, mais en réalité, je n’en ai clairement rien à faire.

Je n’oublie pas ma baguette et pars du manoir. J’ai bien prévenu mon père où je me rends, au cas où il se passerait quelque chose qui tourne en ma défaveur...
 

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1pm58.
Je suis à l’heure.

Mon mystérieux interlocuteur aussi, apparement. Je ne m’étais pas trompée...

.PDV Drago.

 
Je suis là depuis déjà dix minutes, arrivé bien en avance, juste au cas où.

Et si elle ne venait pas ? C’est tout à fait envisageable, après la lettre que je lui ai envoyée.
Ni signé, ni amicale, un vrai fou.
Mais j’avoue que je n'arrive pas à écrire mes sentiments, que voulez vous ; je suis un Malefoy.
Seule sa présence peut me faire dévoiler mes sentiments. Sa lettre, je l’ai relue des dizaines de fois, malgré la longueur. Ses mots étaient incroyablement bien choisis et ils ont eu un véritable impact sur moi.
C'est à ce moment précis que j'ai réalisé que je n'étais pas seul. Et qu'elle souffrait autant que moi.

Je la vois arriver au loin, avec son style… Particulier… Pour une sorcière. Mais c’est ce qui me plait chez elle ; son petit côté rock et rebelle. Elle est si belle.

Son regard croise le mien et je m'y perds quelques secondes.
Elle est venue.

Ma première envie : courir dans ses bras et la bécoter comme jamais je ne l’avais fait auparavant.
Évidemment, je me retiens.
Je m’approche lentement vers elle.

- Salut, dis-je timidement.

Oui oui, timidement.
Mais qu’avez-vous fait à Drago Lucius Malefoy ? Demandez à Emma Rogue, et elle vous dira tout.

- Hey, répond-elle.

Son ton n'est pas méchant et plein de rancœur, comme j'aurais pu le penser. Il est doux et timide également. J’avoue que je ne m'attendais pas réellement à ça, mais je ne suis pas déçu le moins du monde.

Mon regard se pose rapidement sur sa main. Elle la porte encore, ma chevalière. Je crois qu’elle y est vraiment très attachée, presque plus que moi on pourrait dire.

Alors qu’elle ouvre la bouche pour -sans doute- dire quelque chose, Monsieur Ollivander sort de sa boutique, le sourire aux lèvres.

- Les enfants ! Comme je suis content de vous voir tous les deux ! Vous avez tellement grandis! Vous voyez, j’avais raison pour le lien. Il est tellement puissant que même quand vous vous faites la tête vous ne pouvez pas vous passer l’un de l’autre.

Cet homme est gentil.

Pour réponse, Emma se contente de sourire timidement et je fais de même, légèrement gêné.
Il n'attend pas plus et retourne dans sa boutique, nous laissant de nouveau seuls. 

- Je pensais que tu ne viendrais pas, finis-je par dire en me rapprochant d’elle.

- Je savais que c’était toi.

Cette réponse me chérit bien plus que vous ne pouvez le penser. Car cela veut simplement dire qu’elle savait que c’était moi qui l’attendais ici, et elle est tout de même venue.
Si je n’avais pas signé la lettre, c’est simplement car j’avais peur qu’elle refuse de venir en apprenant mon identité.

Je lui souris, elle fait de même. Un vrai sourire, qui fait ressortir ses magnifiques fossettes.

- Emma je… commencé-je.

Mais elle ne me laisse pas finir.

- Pas ici. Trois Balais ?

Je rigole et acquiesce. Cette femme à le dont de repousser toujours les meilleurs moments. Meilleurs ? Alors qu’on va peut-être rompre pour toujours ? Quel imbécile que je fais...

Elle me prend la main et enlace ses doigts avec les miens. Elle ne me regarde pas, comme si elle n'osait pas affronter mon regard.
Je passe outre et on prend la direction des Trois Balais.
Je serre sa main comme si ma Emma allait s’envoler, comme si, une fois lâchée, je ne le reverrai plus jamais.
Mais au final, ne serait-ce pas ce qu’il se passerait ?
Je ne sais pas, mais je ne me risquerais pas à essayer.