Liés / Tome 2 [Drago Malefoy]

Chapitre 10

 "Tu m'as même comparé à Lucifer"

- Drago ! Emma ! Venez dire bonjour ! annonce Narcissa en bas de l’escalier central du manoir.

Nous descendons à la hâte suite à l’appel de la mère de Drago.

La grande salle est déjà bondée de monde. Je survole les têtes présentes du regard, les saluant pour la plupart. Aucune personne ne m'est connue pour le moment, et ce n’est pas plus mal.

- Je te laisse deux minutes, je vais nous chercher quelque chose à boire, ok ? me demande Drago.  

J’acquiesce en silence et le regarde partir vers le bar.

J’avoue que je ne me sens pas vraiment à l’aise dans ce genre de repas, où tout le monde discute avec tout le monde sans se connaître intimement pour autant.

Alors que je regarde les gens parler entre-eux, je reconnais enfin une tête qui m'est familière.

- Papa ! dis-je en lui sautant dans les bras.

Ce dernier me serre contre lui et commence la discussion.

- Comment vas-tu ? Et comment se passe ta vie ici ? Tu te plais au moins ?

- Eh doucement avec tes questions ! Sinon oui je vais bien, je me plais beaucoup ici et je suis très heureuse d’être de retour, lui réponds-je calmement.

Mon père rigole et me reprend dans ses bras.

- Tiens regarde, il y a Zabini là-bas si tu veux, me dit-il en le montrant du doigt (à ne pas reproduire, ce n’est pas poli).

Je le remercie et me dirige vers le basané, suivi de près par Drago.

- Emma ? C’est bien toi ? me demande-t-il après que je l’ai salué.

- Oui, c’est bien moi. C’est une longue histoire, je te raconterai plus tard, d’accord ?

Il acquiesce en lançant un regard perçant vers Drago.

Alors que je m’apprête à réagir, une voix féminine m’interrompt.

- Tiens tiens tiens, mais qui voilà… Tu n’es pas censée être morte, Snow ? Ou devrais-je dire, Rogue ?

Je me retourne vers mon interlocutrice et manque de recracher le contenu de mon verre préalablement apporté par mon copain.

- Je te pensais morte, un peu comme tout le monde à vrai dire, continue-t-elle.

- Lâche là, intervient Drago en posant sa main sur ma taille, comme pour marquer son territoire.

La jeune femme pose son regard sur ladite main.

- Mais ce n’est pas ce qui m’étonne le plus. En réalité, c’est le fait que tu sortes toujours avec Drago qui me surprend. Tu portes sa chevalière en plus, ça doit être sérieux.

Son ton est perçant, moqueur et menaçant.

- Tu n’as donc pas changé… arrivé-je à articuler.

- Moi ? Non je ne change jamais. Par contre j’avoue que toi… Tu as changé physiquement je dois dire, par contre mentalement je crois que tu es toujours aussi imbécile. Mais ça, ça vient du sang, ne t’inquiète pas. Quand on retrouve une mutation chez le père ou la mère, on retrouve le même chez le gosse. C’est pas de ta faute Sno… Rogue.  

Zen Emma, zen. La seule chose qu’elle veut, c’est une réaction, ne lui fais pas ce plaisir.

Je détourne le regard vers mon copain et lui souris l’air de dire « tout va bien, je gère ».

Voyant que je ne réponds pas à ses attaques aussi puériles soient-elles, elle rétorque :

- Oh d’ailleurs, comment va ton bras ? Tu as toujours une cicatrice ? Oh non je suis bête, elle doit être recouverte par la marque des Ténèbres désormais. Je suppose que tu ne l’as pas faite retirer.

Ses paroles pleines de venin viennent de provoquer une énorme haine en moi. Mais je ravale ma colère et fais mine de rien, ne voulant pas lui donner ce qu’elle souhaite, c’est-à-dire, une réaction.

- Pansy, je crois que l’heure est venue pour toi de partir, annonce Blaise, qui vient de remarquer que Drago allait sûrement craquer d’un moment à l’autre.

Elle rit d'un air choqué.

- Quoi ? Partir ? Oh non je ne crois pas, on commence justement à s’amuser…

Drago serre ma taille un peu plus entre sa paume. Je crois qu’il ne va pas tenir encore longtemps.

Je me tourne vers lui et lui prononce quelques mots à l’oreille, très discrètement.

- Tout va bien, ne réagis pas, elle cherche justement une réaction de notre part, ne lui donne pas ce qu’elle veut, s’il te plaît.

Alors qu’il s’apprête à me répondre, l’autre gourgandine prend le dessus.

- Ah non pas de messe basse, Drago. Aucun secret entre nous, on se l'est promis.

- Ah oui, tu crois vraiment que j’ai envie de te dire toute ma vie ? intervient-il sèchement.

Oh non… Je crois que ça va partir en cacahuète...

- Oh mon chou, je crois que ça ne te dérangeait pas pourtant quand tu me sautais dans les dortoirs de l’école. 

J’ai bien entendu ce que j’ai entendu ?

Je me tourne vers Drago, légèrement offusquée par cette découverte. Quoiqu’en vrai, ça ne m’étonne pas vraiment de sa part.

Drago lâche ma taille brusquement et fait atterrir sa main dans le si joli visage de Pansy (notez l’ironie).

Je le regarde la bouche ouverte, il vient de frapper une fille ?
Ne prenez pas cette phrase comme sexiste, loin de là, c’est juste que ce n'est pas dans les principes de Drago d’être violent avec des filles.
Pour lui, c’était inimaginable de ne serait-ce que penser à lever la main. Il a toujours eu un énorme respect, que ce soit envers moi ou envers les autres personnes féminines de l’école.

Enfin bref, Pansy vient de s’en prendre une belle dans la gueule et j’avoue que ça m'a fait un bien fou.
Toutes les personnes de la salle nous regardent, ce qui rend la situation encore plus gênante.
Drago croise le regard de sa mère et part en trombe en direction de sa chambre.

Ne sachant que faire, je le suivi mais m’arrête quelques secondes devant Narcissa.

- Excusez-le, mais elle l’a vraiment mérité… Ne soyez pas dur avec lui, s'il vous plaît.

Sans attendre de réponse, je lui décroche un léger sourire rassurant et rejoins Drago dans sa chambre. 

- Je peux rentrer ? demandé-je en passant ma tête dans l’encadrement de la porte après avoir frappé.

- Viens, répond-il en se tournant dos à moi.

Je me rapproche de lui doucement et pose ma main sur son épaule. Je le tourne délicatement de sorte à ce que je puisse voir son visage.

Il a les cheveux en bataille, ce qui n'est pas vraiment habituel chez lui, il a retiré sa veste et sorti sa chemise de son pantalon. On aurait dit un hystérique, je l’avoue.

- Eh, je suis là, calme-toi, dis-je sur un ton rassurant en le serrant dans mes bras.

-  Je vais la tuer, je jure sur Merlin que je vais la tuer, me chuchote-t-il à l’oreille, tout en pleurant de rage.
 

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