Liés / Tome 2 [Drago Malefoy]

Chapitre 18

"Can you hear me? I'm not comin' home"

Je m'avance prudemment dans le couloir que j'ai vu dans mon cauchemars. Tous les détails sont bien les mêmes, tous les tableaux sont au mur.

- Tu peux me redire comment tu as su ? me demande Severus.

Je me tourne vers lui avant de lui répondre.

- Un cauchemars, j'ai vu les murs, la porte et Emma. Elle m'a demandé de me dépêcher, je crois qu'elle ne va pas tenir longtemps. Je ne sais pas si ce rêve peut nous aider ou si je suis totalement fou, mais on a pas d'autres pistes.

L'homme acquiesce et me demande de les diriger vers le lieu de mon rêve.

Quelques minutes plus tard, on arrive devant les escaliers sombres, et je suis sûr de pouvoir apercevoir la petite porte pour Goblin.

- Ici, annoncé-je aux deux hommes qui me tiennent compagnie.

- Mais, la porte est minuscule, elle ne peut pas être là, annonce le paternel de Pansy.

Severus s'avance et dégaine sa baguette.

- EMPLIFICATUM ! Voilà qui est mieux...

Je souris doucement et m'avance vers la porte. Je m'arrête devant celle-ci, avec la même peur qui me tiraillait le ventre dans mon rêve.
Les mêmes questions dans la tête, la même sensation de noirceur.

Et si je n'arrivais pas à la toucher, comme je l'ai rêvé ?

Severus s'approche de moi, me voyant perturbé, et pose sa main sur mon épaule.
Ce geste me surprend de premier abord, car ce professeur n'est pas le genre à être tactile.

Il remarque mon étonnement suite à ce contact et retire sa main brusquement.

- On va la trouver. Puise dans le peu de courage qu'il reste en toi et pousse la porte.

Merci Monsieur...

Je pousse ladite porte et mes jambes se brisent sous mon poids.

Severus me rattrape de peu et me relève.
Premier réflexe, sans que je ne puisse contrôler mes gestes, je me retrouve à courir jusqu'à la chaise qui se trouve au centre de la pièce.

- Emma, mais où es-tu ?! crié-je en m'affalant sur la chaise vide.

Les larmes coulent à flot sur mes joues ; je suis arrivé trop tard.

Je ne sais pas où elle est, mais elle a apparemment réussi à se libérer de l'emprise des liens qui l'attachait à cette chaise.
Cette pièce ressemble en tout point à celle de mon rêve.

- Drago...?

J'entends cette petite voix très faible, je pense avoir rêvé.
Je tourne la tête de gauche à droite, en cherchant ma bien-aimée.

- Emma ? Emma, tu m'entends ?

On dirait un hystérique à crier comme ça, mais je n'en ai absolument rien à faire.

- Je suis là...

Severus se dirige à la hâte vers un coin sombre de la pièce.

- Ici Drago ! m'appelle ce dernier. 

Je me dirige rapidement vers l’endroit désigné par mon ancien professeur de potion.
Emma est là, devant moi, à moitié morte et beaucoup trop faible pour bouger.
Je m’assois par terre à ses côtés, relève doucement sa tête et la pose sur mes genoux.

- Emma ? Tu m’entends ? Par pitié, réponds-moi.

J'ai peur de sa réaction, peur que justement, elle n’en ai pas, comme dans mon rêve.
Je caresse doucement son visage abîmé, même avec des cicatrices et du sang partout, je la trouve magnifique. 

-  Drago…? demande-t-elle faiblement.

Mes yeux s’ouvrent d’un coup sec et je la serre fort contre moi.

-  Par Merlin Emma, tu m’as fais une de ces peur.

J’embrasse ses lèvres avec passion et retire ma veste pour la lui donner.

- Tu es gelée, prends ma veste, dis-je en la passant sur ses épaules.

- Merci… articule-t-elle faiblement.  

Alors que je caresse doucement le visage de la blonde, j’entends Severus derrière moi.

- Je ne veux pas paraitre... vieux jeu, mais nous devrions plutôt la ramener dans une chambre et la soigner, ne penses-tu pas, Drago ?

Il n'a pas tout à fait tort, Emma est trop faible, on ne peut pas rester là à bavarder.   

- Oui, désolé.

Je me lève et prends la blonde dans mes bras pour la conduire jusqu’à une chambre.
 

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- Dans ma chambre, ordonné-je aux deux hommes.

Severus veut rétorquer quelque chose mais je ne lui en laisse pas le temps.

- Je l’ai perdu une fois, je ne referai pas cette erreur. Je vais veiller sur elle toute la nuit, et ce n’est pas négociable.

Je ne sais pas ce qu’il me prends de parler sur un tel ton à mon ancien professeur, un adulte qui puis est, mais je n’en ai rien à faire. La priorité désormais, c'est de mettre Emma en sécurité et de veiller sur elle.

Et de tuer Pansy, au passage.