서른하나

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Qu'est-ce qui est le plus fort entre l'amour et la haine ?

Dans les romans, dans les livres pour enfant, dans les films, dans tout ce que j'ai vu, c'était toujours l'amour. Peu importe ce que je voyais.
Et moi, j'y croyais un peu, de manière naïf et enfantin.

Mais maintenant, tout ce qui avait de pur, d'innocent, de naïf et d'enfantin en moi est partie en fumée à ce moment même.

J'étais juste une énorme boule de haine, de vengeance, de tout ce qui pouvait de plus négatif dans la vie.
Je ne voyais aucune lueur, aucune lumière, ou peu être si, un tout petit rayon, juste un minuscule filet de soleil qui traversait une marée de nuage noir. Mais il fut vite englouti, anéanti...

- N'y pense même pas Yinsu.

Je n'avais pas vu qu'il était revenu avec mon plateau de nourriture dans la main, mais je n'avais pas du tout faim. Il l'a posé sur la table de chevet avant de prendre une chaise un peu éloignée et de s'y asseoir.

Les rideaux volaient avec un air frais, la nuit était pourtant loin d'être finie. Le vent venait souffler sous mon pull, chatouillant ma peau, le ciel était juste un peu plus clair, et Yeonjun avait les bras et les jambes croisés, attendant patiemment que je dise quelque chose sûrement. Que je lui confirme que je n'avais pas pensé à ce qu'il croyait que j'allais faire.

- Je vais le tuer.
Ma voix ne m'avais jamais parue aussi terne, aussi froide, aussi vide de sens, de joie, de vie, de toute trace d'humanité. Elle n'était pas dur, elle était déterminée, elle n'était pas fort mais elle voulait tout dire.

En quatre mots, j'ai défini à quoi je pensais le plus en moi.

- Tu ne vas tuer personne.
- Si je ne le tue pas, il va s'en sortir sans aucun représailles. Et ça, je ne pourrais tout simplement pas le supporter.

Ça n'en avait presque pas l'air, mais oui, nous parlions de la vie de quelqu'un. Peut-être qu'un adulte m'aurait prise pour une folle, mais non, ce n'était pas n'importe qui qui m'écoutait, c'était Yeonjun, et il savait à quel point je pouvais être sérieuse.

On ne doit en parler aussi facilement, mais ça n'a jamais été aussi sérieux, aussi réfléchi.

J'étais sûre de moi, de ce j'allais faire.

- Réfléchis à autre chose, tu sais que tu prendras trop cher. Ce n'est pas rentable.
Mes yeux avaient pris une teinte noir, menaçante, quelque de chose qui aurait terrifier les plus courageux. Et cette fois, Liseong n'y était pour rien, ma propre haine de ce monde venait de s'accumuler en moi, et maintenant il allait se libérer.

Et je l'y autorisait.

- Il va regretter d'être né.
- Ne fait rien d'irréfléchi.
- Je n'ai jamais autant réfléchit qu'à cet instant même, je pris une pause. Je vais trouver, Yeonjun, je vais trouver quelque chose qui puisse le faire plus souffrir que moi je ne souffre actuellement. Mais je n'atteindrais pas à sa vie, parce que ce n'est pas à moi d'en décider.
Il avait l'air un peu plus soulagé, juste un tout petit peu.
- J'en ai vu des gens qui voulaient se venger, je n'ai jamais approuvé cette idée.

Ma tête tomba entre mes genoux repliés.    

-J'ai mal...

Et pourtant je ne pleurais pas.

Pourquoi pleurer définirait-elle la tristesse ? On peut être triste sans pleurer, être déchirée intérieurement sans verser une goute de larme, sans que personne ne voit ce qui se passe dans notre subconscient.

* S T U D Y *Où les histoires vivent. Découvrez maintenant