* S T U D Y *

스물셋

Un endroit sombre vous coupe la vue, et cela  fait peur.

Mais cet endroit-là vous coupe tous les sens, et ça fait encore plus peur.

Je ne voyais rien, je ne sentais rien, à part peut-être les escaliers sous mes pieds. Je ne connaissais pas la largeur de ce couloir, ni même où il menait. Je n'entendais rien du tout, à part mes propres pas.

J'avais l'impression d'être seule.

Et cette idée me faisait bien plus peur que n'importe quoi.

Je cherchais quelque chose qui me permettrait de me raccrocher à la réalité, de ne pas perdre pied sur Terre. Je voulais m'assurer d'être bien ici, dans la vie réelle et pas un cauchemar. Quoique un cauchemar serait peut-être beaucoup mieux ?

Aller Yinsu !

T'es forte !

Vraiment ?

Quoi ?

Es-tu vraiment forte Yinsu ?

...

Peux-tu vraiment les sortir de là ?
Les délivrer.
As-tu peur ?

Même pas en rêve.

Une main chaude vient m'attraper le bras pour me tirer en arrière. Pendant un moment, j'ai paniqué, mais quand mon dos rencontrant un torse et une odeur familière, les battements de mon cœur se sont faits moins effrénés.

- Ça va ? Tu marchais de plus en plus vite, j'avais peur de te perdre de vue...
Oui car maintenant, ma vision s'était habituée à cette obscurité. Mais ce que je n'avais pas remarqué, c'était que je m'étais mise presque à courir dans ce couloir. Je cherchais désespérément un contact humain ou quel qu'il soit.

J'avais oublié que Yeonjun est là...

Et sa présence me rassurait telle une vague de bienveillance. Mon corps a alors bougé tout seul, je me suis retournée complètement vers lui, le serrant dans mes bras.

- Yin... Yinsu ?
- Ne dit rien, s'il te plaît, Yeonjun.
J'avais fermé les yeux, appuyant mon front contre son torse. J'étais bien là, je n'avais aucune envie de quitter cette chaleur. J'avais froid. Mais plus maintenant.

Il a posé une main hésitante sur mon dos, le caressant doucement, me rassurant. Il a ensuite posé son menton sur le haut de ma tête. Je n'avais jamais remarqué qu'il était si grand.
- Tout va bien Yinsu...
- J'ai peur, et Dieu sait combien cela m'a coûté de le dire.
- Je suis là.

Et croyez le ou non, j'ai resserré encore plus mon étreinte.

Je quittais ses bras à contre cœur, on devait quand même retrouver les jumeaux, et le temps nous était malheureusement compté.

J'ai finis par bien distinguer les marches, je n'avais plus à m'appuyer sur le bord du mur. Ce couloir m'a semblé infini, mais j'en voyais le bout.
- Il y a une porte, murmurais-je, étant devant.
- Elle est ouverte ?
- Oui.
- Il y a de la lumière ?
- Non.
- Ok. On va essayer de l'ouvrir le plus doucement possible, on ne sait pas ce qu'il y a derrière.
J'ai hoche la tête, le laissant passer devant.

Il pris la poignée et commença à doucement la baisser, très doucement, très très doucement, et cette lenteur m'était presque insupportable.

Il n'y avait aucune lumière de l'autre côté, mais rien ne nous rassurait qu'il n'y avait personne. La porte grinçait un peu, mais Yeonjun la poussait tellement lentement qu'elle ne fit aucun bruit.