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« Soit fière de notre famille Yinsu, tu en seras la fierté »
« Comment ça 16 en anglais ? Tu ne dors pas ce soir tant que tu n'as pas apprise toutes les règles »
« Soit digne des Chung »
« Mais non pas comme ça ! »
« Tiens toi droite, plus droite que ça ! »
« Ne baisse jamais la tête Yinsu »
« Soit parfaite »
« Ne dit rien, fais que de hausser la tête »

Ma vie n'a été qu'un long apprentissage de toutes ces règles que m'ont imposées mes parents.

Ce soir, il y avait la soirée de Meyun, et je voulais y aller. Il était déjà 18h, je me préparais à ce dîner qui s'annonçait plus qu'ennuyante. Je mis ma robe rose à froufrous, alors que je déteste le rose et que je déteste les froufrous. Mais c'est celle qu'on m'a dit de mettre, alors je l'a met. On m'avait refilé des petits escarpins en verre, comme dans Cendrillon et des rubans à mettre dans mes cheveux châtains.

« Soit féminine Yinsu, les filles aiment le rose non ? »

Je suis métisse, d'une mère coréen et d'un père anglais. De ce fait, je ne pouvais pas avoir de mauvaise note en anglais, d'après la plupart des personnes. Pourtant, je suis née en Corée et je ne parlais que coréen chez moi, mes parents n'étant jamais là, grand mère ne connaissant pas un mot d'anglais, je n'étais pas tes doué dans cette langue. Mais suite à de mauvaises notes en cette matière, mon père est resté toute un semaine avec moi.

C'était du jamais vu.

Le fait qu'il reste avec moi aussi longtemps, mais aussi la rapidité à laquelle j'ai appris.

Je suis devenue bilingue en une semaine.

Je n'avais jamais aussi peu dormi en une semaine.
Je n'avais jamais aussi peu mangé en une semaine.
Je n'ai jamais autant détesté une langue en une semaine.
Je n'avais jamais été aussi fatigué à la fin de cette semaine.

- Yinsu ! Descend vite on va être en retard !
- Oui j'arrive ! Aller Yunsan ne fais pas cette tête-là ! Je ne vais pas rentrer tard je te le promet !
- Tu dis ça à chaque fois...
Elle était au bord des larmes. Kunsan était là lui aussi, il baissait la tête. Il ne le dit pas mais je le voyais, lui non-plus ne voulait pas que je parte. Je dû stopper leur étreinte à contre coeur. Cela me faisait du mal de les abandonner. Même pour une soirée.
Heureusement qu'il y a grand-mère, je suis un peu plus tranquille.
Je descendis quand on m'appela pour la quatrième fois.
- On va vraiment être en retard Yinsu !
- Je sais maman, mais c'est toi qui m'a dit qu'on pouvait se permettre ces retards avec des personnes moins importantes que nous.

Je déteste appeler les personnes comme ça. Mais c'était pour me faire pardonner.

Elle sourie, de ce sourire arrogant que je déteste du plus profond de mon âme.
- Je suis contente que tu t'en souvienne ! Allons on y va chéri ?
- J'arrive.

Mon père était habillé de son habituel smoking noir. Il était grand et blond, avec des yeux verts, sérieux et profond. Ma mère avait sortie sa robe de satin vert qui lui collait à la peau, une fente sur le côté laissant paraître sa jambe. Elle chaussait des talons haut de 15 centimètres, et pourtant, elle arrivait à marcher avec grâce et élégance. Ses cheveux noirs étaient relevés en un chignon très serré avec une pointe de maquillage pour assombrir ses yeux ténébreux.
Moi j'avais toujours mon horrible robe rose à froufrous... On m'a inséré de force des rubans et mes chaussures me font mal aux pieds. Cette soirée, comme toutes les autres d'ailleurs, allait être incroyablement sans intérêt pour moi.

J'avais l'impression d'être une poupée.

Le chauffeur nous déposa devant une très grande demeure une heure plus tard. On aurait dit un palace tant les projecteurs illuminaient toutes les façades richement décorées. Il y avait un tapis rouge qui amenait à l'entrée. On aurait dit le festival de Cannes.

* S T U D Y *Où les histoires vivent. Découvrez maintenant