* S T U D Y *

스물아홉

•Interlude•

Qui a déjà réfléchi à ce qu'était la mort ?

Pas juste une petite réflexion de rien du tout, non, y passer un journée entière à se l'imaginer. Voir toute une vie à y réfléchir.

Mourir, c'est un peu ne plus être dans ce monde. Nous vivons un certain nombre d'année, et puis il ne se passe plus rien, dans les décennies suivantes, nous ne serons plus là, vide, sans pensée, sans âme, rien.

Rien du tout.

C'est effrayant de savoir que le monde continuera sans nous, que jusqu'à que la terre explose, nous serons sous terre, en cendre ou jeter dans la mer.

Et à 15 ans déjà, cette pensée me tarifiait.

Ma mère était en train d'arranger mon Hanbok, ma coiffure, ajoutant des tonnes de fausses roses en or et une couche de perruque à la tonne de fausses roses d'or et de perruque déjà présentes.
- C'est vraiment le plus beau jour pour notre famille Liseong ! Ton mari est un riche homme d'affaire, sa fortune est incommensurable, il n'est plus tout jeune mais il est plein de vie, tu auras beaucoup d'enfants avec lui !

Je laissais ma mère, mon père, mes tantes, mes oncles, mes cousins et mes cousines s'extasier, parce que ce jour devait être beau et heureux vu de l'extérieur. Mais mon coeur, lui, était vide. Vide parce que mon amant m'avait promis de venir me libérer et de m'emmener à l'autre bout du monde, sauf qu'il se marie demain avec une riche héritière, lui aussi.

Mon seul espoir avait disparu avec lui, tel un papillon apeuré, s'envolant avant que l'on ai pu distinctement l'apercevoir...

J'étais sur le quais, à l'attendre, ma valise à la main, un hanbok blanc très simple. J'avais coincé entre mes doigts le bout de papier que m'avait écrit Jeonku.

Je t'enlève à tout ça.
Gare de Séoul, à 4h du matin, ce sera le premier train pour un nouveau monde.
Je t'attendrais.
Je t'aime.

Jeonku.

Mais il n'est jamais venu.

Un employé de la gare est venue me voir, hésitant.
- Excusez-moi, vous êtes mademoiselle Kim Liseong ?
Je me suis tournée vers lui.
- Oui, c'est moi.
- Une lettre pour vous.
C'était après que le troisième train soit parti.

Liseong,

Nous ne pouvons pas vivre comme ça, dans le risque, sans argent et sans abri.
Il faut être raisonnable, profite de cet homme riche qui pourra, j'en suis sûr, t'aimer de tout son cœur. De mon côté, je trouverai aussi le bonheur, stable et plus sur.

Adieu,

Jeonku.

Jusqu'à là, j'étais joyeuse, émotionnelle, montrant facilement mes émotions, comme une enfant basique, normale, comme tout le monde.

Mais c'est cet événement qui a fait la transition entre l'enfant que j'étais l'adulte que je suis devenue.

C'est cet événement qui m'a fait perdre chaque once de sentiment voyant. J'ai alors toujours gardé un visage froid, ferme.

Mes frères m'ont rattrapé à la gare, je n'ai pas pu prendre mon train... Ou plutôt, je ne l'ai pas pris.
Je l'ai vu, sifflotant ce nuage de fumée, s'en aller vers le vent, vers un nouveau monde que je ne verrais jamais.