* S T U D Y *

서른

Une claque.

C'est un peu comme cela que j'ai pris le truc.

Ou non.

Je ne sais pas vraiment comment le définir.

C'était indéfinissable.

Je ne ressentais rien de particulier, c'était curieux, cette révélation ne me faisait pas grand chose. Et ce manque de réaction de ma part la fit rire. Elle qui avait l'air de ne même pas avoir mon âge, et maintenant je savais que ce n'était que sa conscience qui avait gardé cet aspect : celle d'une jeune fille qui aimait beaucoup trop la vie.

Concrètement, je ne pouvais pas lui en vouloir. Elle vivait dans l'attente de conditions meilleures.

On n'a qu'une seule vie, il ne faut pas la gâcher.

Et Liseong avait l'impression jusqu'à là de ne pas avoir vécue.

- Mais, le médecin avait dit que l'implantation avait raté.
- C'est vrai, elle avait un peu raté, sauf que je suis quand même entrée en toi. La preuve, je suis ici, dans ton subconscient.

Et elle s'amusait à voler dans ce désert noir, comme si elle baignait dans la mer en profitant du soleil.

Je ne savais pas quoi dire, j'étais coincée, là, sans bouger, sans parler. Et j'étais un peu gênée de ne pas entamer une discussion, poser un millier de question, car je devrais, n'importe qui dans cette situation aurait des choses à éclair.

Mais pas moi, j'attendais, j'attendais encore et encore, j'attendais sûrement une autorisation. Celle de poser des questions.

Et sans doute cela se vit dans mes yeux, Liseong se reposa sur le sol, s'avançant vers moi pour s'accroupir et être à la hauteur.

- Tu lui ressembles vraiment.
- À qui ?
- À ta grand-mère.
- À ma grand-mère ?
- Tu le sais non ? Elle était infirmière.
- Oui je le s...

Mes yeux s'ouvrir en grand. L'infirmière qui a administré cette piqûre, ce serait elle ?

- Oui, c'est elle, et c'est ton grand-père qui avait inventé cette substance, cette cure de jouvence, ce médicament qui guérissait de la vieillesse. Et après moi, leur premier et leur dernier patiente, ils ont regretté de l'avoir créé. Beaucoup trop dangereux pour le monde si une personne mal intentionnée s'en emparait, si il était utilisé à mauvais escient.

C'est souvent quand on fait une découverte que l'on se rend compte de son côté terrible...

Quand je suis entrée en toi, tu avais perdu le rire, toute forme de joie. S'en était effrayant. Tu regardais les adultes comme si tu les comprenais, que tu savais qu'il ne fallait pas faire de bruit pour les déranger.

Et rien ne faisait plus peur à ta grand-mère que cela.

C'était de moi tout cela, parce que j'étais déjà une vieille femme qui avait vu tant de chose dans la vie. Mais contrairement à ce qui devait se passer, je n'avais pas pris directement les commandes.

C'est effrayant non ? Se dire que son corps devait à la base abriter une autre personne.

Mais heureusement ça ne s'est pas fait, parce que cela ne devrait pas se faire. Le corps n'est pas immortel, il pourrira forcément un jour, s'usant avec le temps. Mais qu'en est-il de l'esprit ? On n'en savait rien, rien avant ton grand-père.

Tu ne dois pas avoir de souvenir de moi, je ne suis apparue que lorsque tu étais tout bébé, dans tes rêves, dans des souvenirs qui n'étaient pas les tiens.