* S T U D Y *

스물하나

Adopter des enfants, ce n'est pas rare bien que ce ne soit pas très fréquant non plus.

Je me suis demandée pourquoi les parents adopteraient-ils des enfants : ils ne peuvent pas en faire ? C'est un couple homosexuel ? Ils ne veulent pas se toucher ?

Mais là, c'était tout autre chose. Oui, totalement différent, ils ont adopté des frères et soeurs pour que je puisse jouer avec quelqu'un.

En moi, quelque chose a disparut, s'est cassé, ou alors s'est envolé. J'aime Kunsan et Yunsan, mais maintenant que je sais que je ne suis pas leur véritable soeur, je les aime moins. Après tout, nous ne sommes pas de la même famille. Je n'ai donc plus besoin de les rechercher. Je n'avais plus besoin de me mettre en danger.

Je suis maintenant là seule héritière. Plus rien ne me peut le freiner, je peux avancer tranquillement, sans rien dans les pattes.

C'est sûrement ce que mon père se disait à l'instant même, goutant enfin le champagne qu'il faisait tournoyer depuis plusieurs secondes. Croyant que ses pensées seraient aussi les miennes.

Grave erreur.

Kunsan et Yunsan représente 7 ans de ma vie pendant lequel je les ai chéris, aimé... Ce lien qui nous unis et beaucoup plus fort que celui du sang, dix fois, cent fois, mille fois, infiniment plus fort que n'importe lequel existant en ce monde.
J'y ai vu un semblant de bonheur, apprenant à être mère avant même d'avoir des enfants.

A l'instant, ma volonté de les retrouver fut encore plus forte. C'est pour cela que j'ai brisé le verre sur le sol, pour lui montrer, lui faire comprendre.

" Kunsan et Yunsan font partis de la famille, point, à la ligne. "

- Qu'est-ce qui te prend Yinsu ?
- Aux échec, il y a un roi, une reine, deux chavaliers, deux fous, deux tours et huit pions. Vous êtes défini comme étant le roi, je suis les 8 pions, et un pion peut devenir n'importe quoi.
Il m'a lancé un regard dur.
- Père, j'irais chercher Kunsan et Yunsan, que vous ne me l'autorisiez ou non.

Je vais traverser l'échiquier du danger pour arrivée à être reine.

J'ai tourné le dos, prête à partir par le chemin que la foule m'avait laissé, attentive à tout ce qui se passait.

- Yinsu reste ici c'est un ordre.

Un frisson m'a parcourut tout le dos.

Cette voix autoritaire, celle qu'il employait quand je n'était pas parfaite, quand je faisais une bêtise, quand je n'étais pas digne d'être des Chung. Mais il ne fallait pas que je m'arrête. Si ça se produisait, alors je vais me retourner puis m'excuser très platement, mon père va me regarder avec un sourire satisfait et la fête d'anniversaire va continuer comme si rien ne s'était passé. Le chantage de Thys ne fera plus effet, ils n'ont pas la moindre considération pour ces deux enfants qu'ils ont adoptés. Donc pas de perte d'argent.

Yinsu...

Résiste !

Ne résiste pas.

Avance !

Retourne-toi.

COURS !

Et par peur de craquer, j'ai courut comme jamais je ne l'ai fait auparavant. Je marchai sur ma robe mais je prenais garde à ne pas tomber. J'entendais mon père m'appeler suivi de ma mère. Ils demandaient aux gardes du corps de le récupérer.