hateful • kv/vk

𝐯 𝐢 𝐧 𝐠 𝐭 - 𝐬 𝐞 𝐩 𝐭

Tout était devenu fade pour tous les deux.

Plus rien ne se démarquait à leurs yeux, plus rien n'avait d'importance, plus rien ne semblait valoir le coup de se battre.

Ils s'étaient séparés sèchement, presque férocement, ils s'étaient tous les deux arrachés le cœur inconsciemment, s'infligeaient d'horribles tortures mentales sans s'en rendre compte, parce que l'un souffrait et que l'autre déniait.

Ils avaient chacun beaucoup pleuré à vrai dire, après qu'ils se soient décidés à tout stopper.

Taehyung essayait de se dire que ce n'était pas grave, qu'il allait réussir à vivre sans lui et Jungkook tentait de comprendre pourquoi pleurait-il pour un vulgaire plan cul.

Un plan cul qu'il traitait pourtant avec tout l'amour de monde, bordel.

Un plan cul qu'il savait ne pas en être juste un.

Pourquoi c'était si dur d'accepter ?

Les rideaux de leurs chambres respectives déroulés, tirés jusqu'au bout, ils avaient passé une nuit glaciale à fixer le plafond sans pouvoir ne serait-ce que somnoler.

Jungkook luttait. Ça le démangeait. Toujours, il avait cette envie de se ruer à sa fenêtre, de sauter, de courir, de grimper, d'entrer et de rejoindre la chambre de Taehyung pour goûter à nouveau au plaisir de sa chair.

Il le voyait, il le visualisait sous ses paupières tant il l'avait admiré, il connaissait tous ses traits par cœur, toutes ses manies, toutes ses mimiques.

Pire, il le ressentait. Il frissonnait en ayant l'impression que ses mains étaient posées sur lui. Il les sentait lui tirer les cheveux, s'enfoncer dans la peau de ses hanches, griffer son dos. Il sentait son corps, son odeur, son poids, comme si Taehyung était là et qu'il l'écrasait et l'oppressait.

Mais il n'était pas là.

Il était de l'autre côté des palissades du jardin qui d'un coup, lui parurent beaucoup trop loin et trop dures à escalader.

Il n'avait même plus de courage.

Il se renfermait, se figeait et niait tout en bloc.

Il faisait des millions de listes de tout ce qu'il n'aimait pas chez son voisin avec tout ce qui lui passait dans la tête, mais il se rendait compte qu'il aimait tout.

Qu'il l'aimait lui, et ce que ça, c'était dur à accepter.

Alors il restait là, à fixer le plafond, à chercher toutes les solutions à son problème, à essayer de haïr Taehyung pour finir par vénérer le magnifique regard qu'il possédait.

Et peu à peu, il s'enfermait dans une bulle dont les parois étaient faites d'une épaisse couche de déni, il se calfeutrait dans le mutisme et ne pensait plus qu'à une chose : essayer d'oublier Kim Taehyung.

[...]

Taehyung était devant lui.

Il était devant lui et n'avait pas oublié d'emporter avec lui ses beaux cheveux châtains, ses magnifiques yeux marrons, sa mâchoire serrée et son corps élancé.

Il était putain de parfait, s'en était aberrant.

« Salut Jeon. » avait-il gratifié de sa voix naturellement grave, abordant un air neutre que Jungkook détestait par-dessus tout.

C'était le Taehyung d'avant, ça. C'était un Taehyung qui n'avait plus existé depuis qu'ils avaient eu un début de relation ensemble.