Un nouveau vent de panique souffla dans le groupe. L'information mit du temps à monter au cerveau de Matthew. Théo était manquant. Théo n'était toujours pas sorti de l'eau. Il avait plongé pour chercher Alicia mais n'était pas remonté à la surface.
Théo était peut-être en train de se noyer.
Alors qu'il comprenait enfin ce qu'il se passait, il découvrit que Léo et les deux garçons du groupe d'Alicia étaient repartis dans l'eau. Klaus, lui, était livide. Il tourna le visage vers celui de Matthew avant de s'approcher de lui.
— J'ai tué Théo, lui dit-il.
— Ne raconte pas de bêtise Klaus !
— J'aurais jamais dû proposer de faire du surf !
— Tu pouvais pas savoir que le temps changerait. Tu pouvais pas savoir qu'il y aurait un accident.
— Mais ... et si ...
— Si rien du tout ! Ce n'est pas de ta faute ! Et Théo ... Théo ... les garçons vont vite le ramener.
— Ils sont là ! cria Carla.Matthew et Klaus se retournèrent et aperçurent Léo avançant vers eux, Théo dans les bras. Quelque chose semblait bizarre. Le corps du jeune homme ressemblait à celui d'une poupée. Le cœur de Matthew sembla s'arrêter quelques secondes. Il vit son petit-ami poser Théo sur le sable et s'immobiliser. Les autres se précipitèrent sur eux et commencèrent à hurler tous ensemble des choses incompréhensible. S'ils continuaient, Théo ne se réveillerait pas. Il fallait que quelqu'un prenne les commandes. Il fallait des secouristes. Il fallait ...
— Dégagez de là, cria Matthew à plein poumon.
Cela eut au moins le mérite de les faire taire. Matthew lui, se précipita à son tour sur Théo, poussant tous ceux qui se trouvaient sur son passage.
— Comment ... commença Alicia.
— Toi, tu la fermes ! Que quelqu'un appelle le 911. Il faut que deux personnes aillent chercher un secouriste plus loin, ils ont peut-être un moyen de faire venir les secours plus rapidement. Carla, regarde l'heure qu'il est et retient la bien.Il ne regarda pas si les autres l'avaient écouté. Son corps et son cerveau étaient entrés en pilotage automatique. Il savait ce qu'il devait faire et à aucun moment il ne songea au fait que ce qu'il s'apprêtait à faire, il ne l'avait fait que sur des mannequins qui ne risquaient rien.
Il contrôla la respiration _ ou plutôt le manque de respiration _ de Théo et les battements de son cœur. Une fois vérifiés, il attrapa le menton de Théo et le releva un peu pour mieux avoir accès à sa bouche. Il boucha son nez et posa ses lèvres sur les siennes avant d'insuffler deux fois de l'air dans les poumons du français. Il posa ensuite ses mains sur le thorax et commença à masser.
Il entendait les autres parler autour de lui mais ne les écoutait pas. Il devait se concentrer et réussir. Une fois trente compressions faîtes, il recommença le bouche-à-bouche puis le massage.
Le temps passa d'une lenteur affreuse et Matthew commençait à sentir ses bras lui brûler. Puis un bruit ... et de l'eau que l'on évacuait avec force. Il vit le torse de Théo bouger frénétiquement au rythme des toussements qui lui permirent de faire sortir l'eau de ses poumons. Sans perdre une seconde, Matthew le mit en position latérale de sécurité et veilla à ce que son ami reprenne bien conscience.
— Théo ... Théo !
Il vit le jeune homme papillonner des yeux avant de perdre connaissance. Matthew vérifia qu'il respirait correctement et son rythme cardiaque avant de le recouvrir des affaires qui l'entourait pour le réchauffer.
Moins de dix minutes plus tard, les secours arrivèrent enfin. Ils se précipitèrent sur Théo pour l'examiner tout en posant des questions à Matthew qui fonctionnait toujours comme un robot. Ils mirent Théo sur un brancard et l'emmenèrent avec eux. Le plus jeune vit Léo se lever à son tour pour les accompagner. Alors qu'il passa à côté de Matt, il l'attira à lui et l'embrassa comme si sa propre vie avait été en jeu ces trente dernières minutes.
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Le temps d'un été
Roman d'amourMatthew a passé ces quatre dernières années à mettre des barrières entre lui et les autres. Rien n'importait plus que ses études. Mais désormais, l'été arrive et il est grand temps pour lui de commencer à vivre. Jamais cependant il n'avait prévu que...