Chapitre 26

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Matthew avait fui. Pourtant tout avait vraiment bien commencé. Il était parti voir Léo, comme prévu dans sa tête. Il lui avait même dit ce qu'il avait à dire. Mais ce fut à partir de ce moment que tout avait dégénéré. Il s'était attendu à toutes les réactions possibles. Pourtant, lorsque Léo avait écarté les bras en lui disant de venir quand il voulait, il était parti en courant. Tout simplement.

Et il courait encore. Il faisait le tour de l'auberge et en était bien à son cinquième tour. Il était bon pour une nouvelle douche et pour une recherche de cachette.

Puis il s'arrêta. Pourquoi aurait-il besoin d'une cachette ? Pour avoir dit au mec qui était son petit ami qu'il voulait lui faire un suçon ? Enfin non, il lui avait dit qu'il devait lui en faire un en échange, mais au fond, c'est qu'il le voulait. N'est-ce pas ?

Oui.

Bien sur que oui il le voulait. Et s'il voulait être honnête avec lui, il y avait bien des choses qu'il voulait mais dont il ne se sentait pas forcément prêt. Mais un suçon ... possible ? Impossible ?

Possible.

Très largement possible.

Il en avait envie. Déjà parce que c'était à charge de revanche et aussi parce que ... voilà quoi. Et puis Léo semblait ne pas être contre. A moins que son geste ne signifiât uniquement qu'il ne le pensait pas capable de le faire. Et Matthew avait fui. Directement. A tous les coups, Léo était maintenant en train de se foutre de lui et de son incapacité à faire quelque chose demandant un minimum de rapprochement.

Mais ça n'allait pas se passer comme ça.

Peut-être que c'était dû à l'adrénaline de cette course, mais Matt se sentit pousser des ailes et surtout une volonté de fer de montrer à Léo qu'il pouvait prendre les choses en main. Il reprit donc le chemin de la salle de bain, au cas où le français s'y trouvait encore. Sans trop d'étonnement, il n'y était pas. La course de Matthew avait duré un petit moment. Il devait donc se trouver dans la chambre. Sans perdre une seconde supplémentaire, le jeune homme fonça dans la pièce. Il voulait profiter de l'entrain qui l'envahissait avant que l'adrénaline ne retombe et qu'il commence à remettre en doute ce qu'il voulait faire.

Il entra dans la chambre, ne se préoccupant de rien d'autre que de Léo, allongé sur son lit, son téléphone à la main. Matthew avança droit vers lui, attrapa le portable pour le jeter quelque part et posa ses mains sur ses joues avant de fondre sur les lèvres de son petit ami. Rapidement, il le sentit répondre à son baiser voire l'intensifier alors que ses doigts venaient caresser ses hanches. Il sentait ses propres mains remonter le visage de Léo pour venir se glisser dans ses cheveux.

C'était comme si chaque nouveau baiser qu'il partageait avec Léo était différent. Il était aussi intense que celui qu'ils avaient échangé plus tôt dans la journée et pourtant, il paraissait aussi beaucoup plus intime dans leur manière de se toucher. Doucement. Comme si leur volonté pour le moment était de ne pas brusquer ce moment et surtout de ne pas l'interrompre.

Ils se séparèrent lorsque l'air finit par leur manquer. Leurs nez se frôlant doucement, comme pour éviter de rompre trop brutalement le baiser qu'ils avaient échangé. Loin derrière lui, très loin, Matthew entendit Klaus s'exclamer. Il était tellement dans l'adrénaline du moment qu'il n'avait pas fait attention à si Léo était seul dans la chambre quand il était arrivé.

Une main se glissa dans sa nuque et le poussa à enfouir son visage dans le cou de Léo. Il l'entendit même intimer _ à sa manière bien sûr _ les garçons de ne pas faire de commentaires.

Mais Léo fut rapidement coupé par un gémissement sourd.

Le sien.

Une secousse agita le corps au-dessus du sien, inquiétant Théo et Klaus.

Le temps d'un étéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant