Chapitre 08

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Cela faisait bien dix minutes qu'il s'aspergeait le visage d'eau, tentant de reprendre ses esprits. Il n'en revenait pas d'avoir posé cette question à Léo. Nan mais quelle idée aussi de lui demander s'il avait déjà été mignon avant d'être canon. En plus de cela, on aurait dit une vieille phrase de drague. Mais pourquoi avait-il dit ça ?

« Ca c'est parce qu'il est canon. »

Matthew sursauta et se retourna précipitamment.

« Klaus ? Qu'est-ce que tu fais là ?
– Tu t'es encore barré.
– Je ... désolé ...
– Pas grave ! Je me suis proposé de venir te voir. Je me suis dit que laisser Léo ou Théo qui est son portrait craché venir te mettrait peut-être plus mal à l'aise.
– Tu as raison, ricana Matthew en séchant son visage. C'est tellement gênant ... Je sais même pas pourquoi j'ai dit ça.
– Ça me paraît pourtant logique, lui dit Klaus en s'appuyant contre le mur à côté de lui. Il est canon et en plus il te plaît.
– Quoi ? »

Matthew se retourna vivement vers Klaus, incrédule. Il avait l'impression qu'on venait de lui apprendre qu'il était promu au rang de lutin du Père Noël. Et encore, il aurait sûrement été moins étonné si Klaus lui avait annoncé cela.

« Comment ça il me plaît ? lui demanda-t-il finalement.
– Ah ... tu n'étais pas encore au courant ... Au temps pour moi. Laisse tomber. Tu as dit ça juste parce que personne ne peut nier que les jumeaux sont canons. Bon, tu viens, on t'attend pour continuer à manger. »

Et ainsi, Klaus sortit des toilettes du restaurant laissant un Matthew figé qui comprenait à moitié, voire moins de la moitié en réalité, ce que venait de dire l'Allemand. Il sortit lui aussi pour rejoindre les garçons, oubliant presque la raison de sa fuite. Il s'en souvint légèrement lorsqu'il s'installa face à Léo, mais trop perturbé, il recommença à manger normalement, l'esprit ailleurs.

« On fait quoi après ? demanda Matthew à la surprise de tous.– Un bowling ça vous tente ? proposa Klaus.
– Je suis partant. Mais on vous prévient, commença Théo, il y a des professionnels parmi nous.
– Ça me va aussi. Ça fait longtemps que je n'ai pas joué, avoua Matthew. Et toi Léo, tu es partant ?
– Pourquoi pas. »

Naturel. Matthew avait décidé de rester le plus naturel possible avec les garçons et en particulier avec Léo pour que personne ne puisse penser la même chose que Klaus et surtout dans l'espoir de ne plus vivre de situations aussi délicates que celle qu'il venait de vivre dans les toilettes. Il n'y survivrait pas dans le cas contraire.

« Ok, super ! s'exclama Matthew peut-être un peu trop vivement. Pour le coup, vous savez quoi ? Je paye le repas ! Je reviens !
– At ... commença Théo sans avoir la possibilité de terminer sa phrase. »

Matthew s'élança vers la caisse se trouvant à côté du bar. Il y vit Elliott qui devait être revenu de sa pause depuis un bon moment déjà et lui adressa un petit sourire.

« Tu t'es remis de ton coup de chaud ? demanda Elliott en s'approchant.
– Mon coup de ... ah, oui ... les jalapeños ... on va dire qu'ils étaient extrêmement frais et avaient encore toute leur saveur, dit Matthew en riant.
– La prochaine fois, je veillerai à ce qu'ils ne t'en mettent pas autant.
– Ce serait sympa. Pour moi et surtout pour ma propre santé mentale ! ... Bon, sinon, je viens régler pour notre table. Combien ça fait ?
– Attend, je te dis ça ... »

Pendant qu'Elliott chercha la note de la table, Matthew se mit à l'observer. Il était indéniable que le brun était lui aussi canon. Le soleil de Floride lui avait apporté au teint un hâle qui tranchait avec la limpidité de ses yeux. Oui, Elliott n'avait vraiment rien à envier à quiconque et le fait que Matthew soit capable de se l'avouer était une preuve supplémentaire que trouver Léo canon était naturel. C'était de la simple observation et cela n'engageait à rien. C'était tout à fait ça.

Le temps d'un étéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant