« Il a du répondant le petit Amerloque, s'exclama Théo en riant. J'aime bien ça ! Je compte sur toi minus pour continuer à répondre comme ça à Léo ! »
Matthew serra les dents. Ok, avec son mètre soixante-dix il ne pouvait pas être qualifié de très grand, mais la moindre des politesses restait quand même de ne pas le faire remarquer dans chaque phrase qu'ils prononçaient.
« Maintenant que vous vous êtes bien foutus de moi, peut-être que vous pourriez reculer.
– T'es trop drôle, lâcha Klaus en tapotant la tête du jeune homme avant de s'éloigner et s'asseoir sur son lit. »
Avec un petit rictus identique, les jumeaux s'éloignèrent aussi pour regagner leur chambre. Dépité, Matthew y entra à son tour et leur lança son regard le plus noir. Cela n'eut forcément aucun effet, mais au moins, il se sentait mieux. Arrivant à son lit, il se rappela enfin dans quel état il se trouvait et se souvint de son téléphone portable qui avait fait un bain imprévu. Il soupira. Ces vacances ne commençaient pas de la meilleure des manières. Il baissa la tête, dépité, quand il sentit quelque chose se poser sur celle-ci. Il leva ses bras pour tirer la chose en question et se retrouva avec une serviette dans les mains.
« Sèche toi avant de chopper la mort. Après on va essayer de trouver les cuisines. Ils doivent bien avoir du riz pour y mettre ton téléphone. Et si ça fonctionne pas, je t'en achèterai un neuf pour me faire pardonner. Il paraît que c'est moins cher ici en plus ! »
Choqué, Matthew observa l'allemand fouiller dans ses affaires à la recherche d'un vêtement de rechange et sûrement d'une seconde serviette. C'était idiot. Matthew avait ses propres serviettes, Klaus aurait très bien pu garder la sienne. Le geste de l'autre homme le laissa perplexe. Il rendit sa serviette à Klaus, fouilla dans ses affaires avant d'annoncer qu'il allait dans les douches de l'auberge se réchauffer un coup et en profiter pour enfiler des vêtements secs.
« A tout de suite. Enfin ... Bien sûr vous pouvez sortir. Vous n'êtes pas obligés de rester là. Vous pouvez sortir ... visiter la ville ... enfin, voilà ... à plus tard. »
Mais quel idiot. S'ils avaient voulu ne serait-ce que l'espace d'une seconde apprendre à le connaître, sa petite scène du roi des loosers allait forcément leur faire changer d'avis. Lui qui voulait faire de nouvelles rencontres, vivre de nouvelles aventures, on ne pouvait pas dire que l'abandon de ses colocataires faisait initialement partie de ses projets pour ces vacances.
Puisqu'il n'y avait plus aucun risque _ ou plutôt chance _ pour qu'on l'attende quelque part, Matthew prit son temps. Déliant ses muscles sous l'eau chaude, il se permit quand même de souffler un bon coup. Il n'était peut-être pas le mec le plus sociable de l'auberge et sa relation avec ses colocataires de l'été commençait sur les chapeaux de roue, mais ici au moins, il n'avait plus à penser aux études et rien que pour ça, il était heureux. C'était les vacances !
Il fallait qu'il aille à la plage. Enfin pour autre chose qu'un plongeon imprévu vêtu des pieds à la tête. Cette fois-ci il mettrait son maillot de bain ... et ne porterait que ça dans l'eau. Ce serait déjà beaucoup mieux. Puis il pourrait visiter un peu la ville. Manger un morceau aussi. Après tout, il avait sauté le repas du midi et son estomac commençait à se manifester. C'était le moment pour découvrir les spécialités de Floride. Enfin ... ce n'était que son premier jour. Mais si l'état recelait d'une tonne de plat à découvrir, il n'était jamais trop tôt pour commencer l'investigation.
Matthew se mit à rire alors qu'il sortait de la douche. Il devait encore manquer de sommeil pour se prendre pour un agent secret de la nourriture. Ou alors il avait bien plus faim qu'il ne le pensait. Il s'habilla rapidement, bien décidé à aller chercher son porte-monnaie et s'octroyer un moment gourmand ... oui, il fallait vraiment qu'il aille manger.
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Le temps d'un été
RomanceMatthew a passé ces quatre dernières années à mettre des barrières entre lui et les autres. Rien n'importait plus que ses études. Mais désormais, l'été arrive et il est grand temps pour lui de commencer à vivre. Jamais cependant il n'avait prévu que...