You sent me flying

189 10 0
                                    

Je me sentais terriblement mal dans ma peau, mal dans cette ville, mal dans ma vie. C'est ce qui m'avait décidé à partir. 

A chaque instant, je craignais que Miles retrouve la mémoire et qu'il sache à quel point j'avais trahi sa confiance. 

Je craignais qu'Alex ne retrouve pas toute sa mobilité. 

Entrainée dans cette spirale infernale, je suffoquai. Il m'était impossible de m'arrêter pour sortir la tête de l'eau ne serait-ce que cinq secondes...Tout ce qui m'entourait me rappelait cette situation intenable dans laquelle je m'étais fourrée. De mon appartement à chaque recoin de cette satanée ville. 

Je n'étais restée que pour Miles. Alex m'avait fait découvrir la ville. Je l'avais parcouru en long en large et en travers avec eux.

Impossible de faire taire ce sentiment, impossible de faire taire ces voix qui me criaient que je n'étais bonne qu'à rendre les personnes que j'aime malheureuses. 

Je me levais de mon lit, les yeux yeux bouffis d'avoir trop pleuré. En allant prendre une douche, je croisai mon regard dans le miroir.

Confrontée à moi même, je faisais peur à voir.
Ce sourire que je m'imposais en journée disparaissait en même temps que j'ouvrais la porte de mon domicile, ou que je me levais. J'avais devant moi une femme fatiguées, aussi bien mentalement que psychologiquement.

Je n'en pouvais plus de ressasser...

Je surfais sur internet lorsque je vis une pub pour faire de l'éco-volontariat. 

"Mouais, faire de l'éco-tourisme...."... Mas à y bien réfléchir, peut-être que si je m'occupais d'autre personne que moi, je ferais sortir ces pensées de ma tête.

C'est ainsi que j'avais fait la connaissance de l'éco-volontariat, une manière de voyager en soutenant et en participant à des projets de protection de la faune et de la flore. 

N'arrivant pas à dormir, j'avais fini par prendre ma décision et les billets le soir même et en avait informé ma mère au détour d'une conversation. 


On lit souvent qu'une mère sait quand son enfant va mal, sa présence à mes cotés avait tout de la manifestation de l'instinct maternel.

Lorsque je lui avais annoncé que je m'envolais pour faire de l'éco-volontariat, elle avait insisté pour venir avec moi, au moins pour le premier arrêt au Pérou.

Je ne lui avais rien dit, mais je lui étais tellement reconnaissante de m'accompagner. D'avoir un visage familier qui ne m''en voulais pas, que je n'avais pas déçu

Ma première mission consistait à  participer à une mission de suivi de la faune dans la forêt amazonienne. 

Il y a avait énormément de travail, je n'avais pas le temps de penser à eux, à moi. 

Etait-ce la bonne manière de procéder ? Aucune idée. Ce dont j'étais sûre c'est que c'est celle qui me convenait pour le moment. 

Ma mère avait passé 3 semaines avec moi au Pérou lorsqu'elle décida de rentrer. 

Elle m'appelait généralement tous les deux jours, ou elle essayait. 

Cela faisait déjà deux jours que nous n'avions , lorsque mon téléphone sonna, j'étais persuadée que c'était elle et je sortis mon plus beau sourire. 

- Allô ?

- Savannah, je te demande pardon...

Cette voix... 

- Miles ? M'écriais-je. 

D'un coup, je fus rattrapé par mes démons.

Plus aucun son ne parvenait à sortir de ma bouche. S'il me demandait pardon, c'est qu'il savait...

Il savait. Il savait ce que j'avais fait. Il savait ce que je lui avais fait enduré. Il savait ce qu'il l'avait fait. Il savait. 

- Je te demande pardon pour tout ce qu'il s'est passé. Je...j'aimerais... Est-ce qu'on pourrait se voir s'il te plait ? Quand tu veux... Je dois juste de te voir en personne faire ça au télé...

- C'est pas possible Miles. Lui répondis- faiblement. 

- Si tu n'es pas dispo cette semaine, c'est pas un problème, je peux me rendre disponible, il faut vraiment que je te parle. Je...

- Je suis partie Miles.

- Mais où ? Je peux forcément te rejoindre.

- Je ne suis pas sur le sol américain, et je n'y retournerais pas avant 3 ou 4 mois.

- Pardon ?

- Je... Je me suis engagée auprès d'une ONG Miles

- Je...je..Ou es-tu ? Je peux te rejoindre, je peux...

- ...Miles...je..je pense qu'il vaut mieux qu'on en reste là. Balbutiais-je. S'il te plait, ne me recontacte plus. Je...je suis désolée...pour tout.

- S'il te plait, je.... 

Les larmes commençait à monter. 

- Je suis désolée. Répétais-je. Je suis désolée....C'est de ma faute si tout ça est arrivée... Je suis désolée.


Je raccrochai et m'effondrai dans mon lit en larme. 


Il allait me falloir du temps, beaucoup de temps.



***

Malgré moi, je ne pouvais m'empêcher de suivre leur actualité.  Leur tournée avait démarré depuis 4 mois. 

Je parcourais les vidéo de leurs concerts.

Ils étaient beaux tous les deux... bras dessus, bras dessous.

Leur tournée se jouait à guichet fermés. Ils respiraient la joie, ils respiraient l'amour. 

Je ne regrettais absolument pas d'être sortie de leur vie. J'étais le mouton noir dans leur relation.  S'immiscer entre deux meilleurs amis... 

Je savais à quel point ils avaient bossé comme des dingues sur cet albums, j'aurais tellement voulu les féliciter, les encourager. 

Bien sur, il aurait été si simple de leur envoyer un message.

Seulement... je ne voulais pas relancer la machine. Je me contenterais juste de les féliciter de loin.

Miles semblait avoir une nouvelle femme dans sa vie, j'étais heureuse pour lui. Il avait surement tourné la page. 


Par une chaude nuit d'été, durant laquelle j'avais bu plus que de raison, je ne pu m'empêcher de t'envoyer quelques mots sans penser aux conséquences de mon acte. 

Don't Make Me Do It - Alex Turner FicOù les histoires vivent. Découvrez maintenant