Chapitre 10 ~ Dario Anconetti

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Année 2150

Plan C : essayer d'empêcher la situation de l'intérieur

Quincy n'a pas arrêté d'essayer de me recontacter depuis hier soir, mais j'ai bloqué toutes ses tentatives. Il connaît le plan C, et il sait qu'il ne pourrait rien faire pour nous aider. Je ne lui dirais rien. Question de sécurité.

Everleigh à trafiquée le système de classement de points, système où les soldats sont notés et choisis pour différentes missions, en me rajoutant des points et en enlevant à ceux susceptibles de me battre. On ne peut pas faire grand chose de plus, à part attendre.

Je ne sais pas si cela va servir à quelque chose, je ne serais pas seul là-bas, et même si j'arrive à empêcher mon coéquipier de réaliser sa mission, ils nous retrouverons bien un jour. Et ça ne se passera extrêmement  bien. Nous serons sûrement emprisonnés, ou envoyés à Abtractia avec les autres bandits...

Attendez une seconde...

Je ne m'étais jamais demandé où ils avaient placé mon fils, et tous les enfants trop spéciaux comme lui. Je pensais qu'ils les tuaient, pure et simple barbarie. Mais... peut-être qu'on les retient quelque part. Peut-être qu'on les retient dans un endroit évident, car on les considère comme des hors-la-loi ?

Peut-être qu'on les retient à Abstractia.

Akio est à Abstractia. Oh mon dieu... Je pense que je vais me mettre à pleurer. Je vais le revoir un jour.

Si je me fais arrêter pour trahison, on m'enmènera là-bas. Même s ils effacent la mémoire de chaque rebelle envoyé à Abstractia, je serais avec mon fils. Même si je ne me souviens plus de lui...

Mais la mission... Toujours cette foutue mission ! Je m'y suis engagé sans savoir ce

qui m'attendait, fier de "sauver le monde", d'aider des gens. Et me voilà prêt à tout quitter pour un enfant que je ne connaissais pas treize ans auparavant. Mon enfant.

Je ne peux pas abandonner la mission, je le sais. Mais je peux faire passer un message à mon fils par le biais d'un des enfants de Quincy...

C'est un peu opportuniste et égoïste de faire ça, mais j'en ai désespérément besoin pour mener à bien cette mission.

Je me décide enfin à faire ça, et à ne prévenir ni Everleigh, ni Quincy, car ils me jugeraient pour ça, et ils ne comprendraient pas pourquoi je fais ça.

Mais je devrais bien leur parler de mes suppositions sur la destination des enfants trop spéciaux, on ne sait jamais, j'ai peut-être fait une grande découverte.

J'attends le reste de la journée, à surveiller des portes, patrouiller dans les couloirs, je mange une sortie de bouillie verte à midi, censée avoir le goût des légumes d'antan, accompagné de fruits secs. La journée est loin d'être finie, mais je trépigne d'impatience de savoir si oui ou non je pourrais sortir dehors.

Car ce n'est pas que pour essayer d'empêcher l'enlèvement que je veux sortir, j'en ai vraiment besoin. J'ai besoin d'air, de marcher autre part que dans ces couloirs lugubres où tout se ressemble. Voir le ciel, sentir la terre sous mes pas. Respirer.

La journée se termine lentement, et je passe la plupart du temps à rêvasser sur les retrouvailles que j'aurais avec mon fils, sur le vent qui sera présent dans mes cheveux lorsque je sortirais dehors. Je retourne à la salle commune pour prendre mon ticket de paie et monte les escaliers menant à l'étage de ma chambre. Je fais quelques pas, repère la pièce qui m'est attribuée, et remarque un homme en vêtements de soldat, combinaison bleu et argent comme la mienne, m'attendre devant la porte.

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