Année 2155
J'entends la porte de ma chambre s'ouvrir doucement alors que je dors tranquillement dans mon lit. J'entrouvre les yeux afin de voir qui vient me déranger à une heure aussi matinale.
Un homme aux cheveux bruns bien rasés habillé en soldat se tient à l'entrée, un petit papier à la main. Je baille et remonte la couverture sur moi afin qu'il ne me voie pas en pyjama, ce serait assez gênant.
« Que faites-vous ici ? » Je lui demande, la voix fatiguée et sèche de ne pas avoir bu récemment.
Il vient me donner son papier et repars à l'entrée, attendant que je le congédie.
Je le remercie doucement et le fait partir, soulagée de ne pas devoir sortir de mon lit moelleux pour une urgence. Je prend le morceau de papier du bout de mes doigts manucurés et lis lentement l'ordre que l'on attend de moi.
Monsieur Felix vous attend ce matin à 9h15 dans la salle 57 bis, pour le petit-déjeuner.
"Monsieur Felix", ou l'homme le moins captivant du monde. Il a l'art de parler d'une chose intéressante et de la rendre la plus ennuyante possible. C'est le fils d'Aris Reed, celui qui nous gouverne tous en silence. Et j'imagine que je suis assez importante pour que ce "fils modèle" s'intéresse tellement à moi qu'il me réveille plus tôt que mon horloge biologique. Mais c'est un ordre, alors je dois bien y aller.
Felix à dix-huit ans, bientôt dix-neuf dans quelques mois. Ce qui fait que nous avons presque trois années d'écart. Mais il n'est pas pour autant plus intéressant que s'il avait mon âge. Il reste toujours collé à son père, le vénère et le copie dès qu'il en a l'occasion.
Je me lève en évitant bien de regarder le miroir au-dessus de mon armoire, imaginant bien que je n'ai aucunes chances d'être bien coiffée dès le réveil. Je me dirige directement vers ma salle de bain privative et me prépare afin d'être la plus belle et faire regretter à Felix de ne pas avoir de lunettes de soleil. Enfin satisfaite de mon maquillage et de mes cheveux d'un châtain brillant à la lumière, j'enfile un top sans manches rose et une jupe noire, n'ayant rien à faire de sortir du lot des ensembles ternes de soldats.
Je mets les premières chaussures qui me passent sous la main et prend une veste noire à la volée en ouvrant la porte.
J'arrive dans un couloir assez sobre, celui que je vois tous les jours depuis quatre ans. Rien n'a changé depuis, j'ai toujours la même chambre, les mêmes gardes qui me surveillent, le même Felix Reed qui m'ennuie profondément.
Et ça depuis quatre ans, c'est dire !
Je me dirige directement vers la salle 57 bis, j'ai déjà deux minutes de retard. Mais il n'a qu'à attendre, il n'a que ça a faire, de toute façon.
J'arrive dans le bon couloir, mais aucun soldat ne surveille la porte menant à mon rendez-vous.
Étrange. D'habitude, il y a toujours quelqu'un pour "nous protéger".
Mais qui nous voudrait du mal alors que nous sommes dans l'endroit le plus sécurisé de l'Eden ?
J'ouvre la porte d'un coup sans toquer et je vois la tête blonde de Felix se relever d'un seul coup vers moi.
« Ava... Tu m'as fait peur ! » S'exclame-t-il en me voyant débouler dans la pièce sans avoir prévenu.
Je hoche la tête et examine la pièce. Elle est assez grande et à l'air d'être une salle de réunion à la base. Felix - ou un de ses larbins - à sûrement dû faire sortir tous les meubles pour changer la pièce en ce qu'elle est devenue maintenant. Une table est disposée au centre de la pièce et est apprêtée comme pour le petit-déjeuner, même si aucune nourriture n'est déjà présente sur les assiettes. Un bouquet de fleurs colorées est posé sur la table et je me surprend à détester encore plus cet homme de cueillir ces fleurs rares pour me les offrir. Mais une partie de moi est émerveillée par toutes ces magnifiques couleurs.
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Le Test De L'Eden
Ficção CientíficaAprès l'épisode de la Guerre des Espèces, l'Eden à prit les choses en main. Les retombées chimiques ont rendues la plupart des humains incapables d'avoir des enfants, mais certains y arrivaient; c'était le début d'une magnifique grossesse. Et certai...