Souffle

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Finalement, les agents s'en étaient encore sortis. Ils étaient rentrés au QG cinq jours plus tôt, épuisés, mais bien indemnes.

Et avec un nouveau membre dans leurs rangs.

Bon, j'arrête de m'excuser pour le retard (j'ai des exams donc c'est un peu chaud). Toujours autant motivé pour écrire en tout cas, on est plus près de la fin que du début mais rien n'est encore joué... Enjoy!

Théo était bien conscient que depuis son arrivée il n'avait causé que du soucis aux membres de la division. Maxime avait d'abord du expliquer pourquoi il avait ramené une ancienne hyène chez eux, et il partait de très loin. Mais il était le chef, alors on l'écouta.

Le problème principal restait une potentielle attaque des hyènes contre le QG. En effet, tout le monde savait que les traitres chez les hyènes étaient pourchassés et traqués toute leur vie jusqu'à ce qu'on mette la main sur eux et qu'on les tue. Une belle vie qui se profile.

Le deuxième problème, s'était Germain. Ils n'avaient pas pu le libérer. Théo était donc convoqué cette après-midi pour qu'on lui soutire les informations nécessaire: ils ne comptaient pas le laisser croupir dans une des cellules des hyènes.

Alors que le soleil était déjà en train de redescendre dans le ciel, on entra dans la salle où Théo passait la majorité de son temps. Malgré son rang d'agent clairement déclaré, on ne lui faisait pas encore confiance, et il le voyait bien. Pourtant, on lui avait expliqué qu'il n'était pas la première hyène à passer chez les agents, comme certains agents passaient chez les hyènes. La nuit, un agent restait devant le cabanon que lui avait donné Max pour logement, et la journée, quand il quittait cet endroit, chacun le dévisageait, attendant le moindre faux pas pour le dénoncer.

Mais au final, peu lui importait. Même enfermé ici, il se sentait enfin libre comme l'air. Un poids sur son cœur avait disparu, le filtre qui semblait lui obstruer la vue s'était levé. Et au même moment, il s'était mit à détester son "lui" d'avant. Celui qu'il était au sein des hyènes, rancunier, sans plus aucun goût pour la vie. Puis il avait fini par se dire qu'il n'en serait pas la sans tout ce parcours. Enfin non, pas exactement, c'était Jordan qui lui avait dit ça, pour le rassurer, et il avait l'air très convainquant. Jordan n'était d'abord pas venu le voir le premier jour, et était revenu dès le deuxième, faisant mine d'oublier comment il avait voulu terminer Théo ce jour là. Ils ne s'étaient pas vraiment expliqués, ni l'un ni l'autre, ils avaient juste choisis de sauter ce passage, et leur amitié était revenue, presque intacte, au plus grand bonheur de Théo.

On entra donc dans la salle où il se trouvait, et un agent lui demanda calmement de le suivre. Théo se leva de sa chaise bancale, une casquette sur la tête, et enfila une blouse des agents qu'on lui avait filé. En se retournant, il observa son ancien plastron noir. En le voyant faire, l'homme lui demanda de le prendre aussi.

Ils arrivèrent bientôt sous un grand hangar, tout près du QG. Les réunions se faisaient habituellement dans la caravane de Jenny, pourquoi avoir choisi ce vaste lieux ouvert pour discuter de la survie de Germain? Mais Théo ne posa pas plus de questions. On avait disposé des vieux fauteuils autour d'un feu, et il prit place. Autour de lui, une dizaine d'agents, Jenny, Maxime, Jordan et Valentin.

"Tout le monde est là?

- Ouai Max.

- Jcrois bien.

- Ok."

Maxime se leva.

"Plusieurs choses. Premier truc, on a décidé de poster des agents de nuits sur un rayon de 200 mètres autour du QG, pour plus de sécurité.

- De nuit? C'est hyper dangereux! Si un agent voit des hyènes arriver, il aura pas le temps d'aller prévenir les autres qu'il se sera déjà fait descendre! Et puis rentrer alerter le QG leur indiquerait notre position! Et puis on a déjà le cabanon de Théo à surveiller..."

Maxime se tourna vivement vers le petit barbu qui venait de faire cette réflexion.

"Vous fonctionnerez par binômes pour jamais rester seul. Vous aurez une alarme sur vous avec un bouton pour lancer l'alerte au cas où vous ne puissiez pas rentrer discrètement. Et pour ce qui est de Théo, laissez tomber, ça sert à rien de faire la ronde autour de chez lui. C'est mieux comme ça?"

Théo perçut l'ironie dans sa voix. On aurait dit qu'il avait presque fait exprès d'en révéler si peu d'abord, pour qu'on lui fasse une remarque et qu'il ait le plaisir d'apporter les solutions en un éclair. Théo sourit. Max n'avait pas vraiment changé. Mais une question lui trottait quand même dans la tête.

"Max?

- Mouai?

- Qui avait demandé de me surveiller la nuit?

- Moi.

- Et en cinq jours tu t'es mit à me faire confiance?

- Jte fais pas confiance. Mais je fais confiance à Valentin. Et Valentin te fait cent pour cent confiance. Alors je le crois. Et je te laisses tranquille. Me fais pas regretter mon choix."

Théo sentait que Maxime était encore tendu et distant avec lui. Normal, il avait beaucoup de responsabilités, et Théo avait bien compris que Maxime craignait toujours pour sa fille et sa femme. Il ne les avait d'ailleurs pas vu une seule fois. Peu importe, il lui laisserait le temps.

"Moi aussi je t'ai dit de le laisser faire sa vie Max!

- Ouai mais toi Jordan, tu m'as dit la même chose quand Théo à essayer de nous piéger."

Ces mots donnèrent comme un haut le cœur au nouveau.

"Donc t'écoutes plus ton bras droit?

- Bien sur que si, fais pas ta victime... Évidemment que t'influence aussi mes choix.

- J'ai une autre question Max.

- Quoi Théo?

- Pourquoi on est pas à la caravane? J'ai écrit tout ce que je sais sur l'endroit où ils détiennent Germain et à quoi il leur sert, mais ce serait pas plus discret au QG? T'as vraiment peur de moi à ce point?

- Ah, non, on s'est installé là pour ça."

Et Max siffla un grand coup entre ses doigts. Aussitôt, une trentaine d'agents rappliquèrent, ainsi que certains membres de leur famille. Au loin, Théo aperçu la femme de Max. Ils s'attroupèrent tous autour d'eux. Maxime s'approcha de lui.

"Répètes après moi. Je prête serment...

- Euh... Je prête serment..."

Théo sentit que ce qui se passait devenait très important.

"De servir la division au péril de ma vie...

- De servir la division au péril de ma vie...

- Et de m'unir pour la nation...

- Et de m'unir pour la nation...

- Avec ceux qui défendent...

- Avec ceux qui défendent...

- Face à ceux qui détruisent...

- Face à ceux qui détruisent...

- Afin de retrouver la paix.

- Afin de retrouver la paix."

Derrière lui, il vit les agents esquisser quelques mouvements de bouches, comme s'ils connaissaient ce serment par cœur. Maxime s'approcha encore. Il sortit de sa poche un petit couteau. Prit le bras gauche de Théo et découpa un bout de tissu de sa blouse un peu délavée, puis tailla dans la main de Théo une petite entaille. Il tendit ensuite le couteau à Théo, puis sa main à lui, et Théo compris qu'il devait en faire de même. Maxime pressa ensuite le bout de tissu sur sa plaie, puis sur la plaie de Théo. D'un geste de la tête, il demanda à Valentin de jeter au feu le vieux plastron. Puis, à son tour, il jeta le bout de tissu au feu. Théo pensa qu'il n'y avait pas que les hyènes qui avaient des coutumes bizarre, mais il sentit qu'ici c'était la règle et que Maxime se devait de faire ça.

"Te voilà officiellement un agent."

Et à partir de ce jour, plus personne e le dévisagea.

DivisionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant