La larme qui fait déborder le vase

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La nuit était déjà tombée quand ils prirent le chemin du retour. Jordan aurait voulu quitter ses amis plus tôt, mais quand Valentin avait proposé une bière à chacun, ce qui était très rare ces temps-ci, il avait choisit après l'accord de sa copine de rester avec eux pour en profiter. Une heure plus tard, Maxime leur avait conseiller de retourner chez eux, car trainer en ville la nuit était beaucoup plus dangereux que le jour, d'autant plus en ce moment.

Après une quinzaine de minutes à pied, Jordan aperçu enfin au loin la porte de son appartement. Ou plus tôt ce qu'il en restait. Il prit fermement la main de sa copine et se plaqua contre un mur. Au même moment, on pointa une lampe tout droit sur eux. Puis un bruit de pas se fit entendre et la lumière disparut. L'agent entraina rapidement sa copine vers le bâtiment, d'un pas assuré mais tous ces sens aux aguets. Un bruit étouffé lui parvenu, comme si on venait de sauter au loin, puis un autre. Il s'approcha enfin de l'entrée.

Jordan se tenait là, sa copine apeurée collée à lui. Il avait sentit le regard de Théo et leva les yeux vers la fenêtre, juste à temps pour voir les mains du métisse se détacher de la bordure.

Puis plus rien.

Trop de trucs à faire ce week-end, du coup je vous sors ce chapitre dans la nuit. En vrai, ça vous change pas grand chose. A part de savoir que je fais une nuit blanche. Pour que vous puissiez avoir de quoi lire. Retenez bien ce geste amical de ma part. C'est rare.

(PS: j'ai glissé plus ou moins discrètement (j'avoue y'a des fois où j'ai juste repris une phrase entière et alors? et oui je fais bien une parenthèse dans la parenthèse y'a quoi) des refs aux précédents chapitres dans celui là, à vous de me dire ce que vous avez remarqué...)

"Alors, ils ont pris quoi?"

Jenny, un stylo à la main, regardait Maxime pensivement. Elle devait noter tout ce qui pouvait avoir disparu, on ne savais jamais. Il y a une heure environ, Jordan avait lancé un appel à l'aide au QG. Elle s'était empressée de rassembler une poignée d'agents, dont leur chef, Valentin et trois autres gars qui étaient de garde autour de sa caravane. Sans plus d'informations, ils avaient tous craint le pire. Mais l'agent et sa copine étaient bien là, sain et sauf. Et cela faisait maintenant quelques minutes que chaque agent vérifiait la moindre petite chose appartenant à Jordan, notamment ce qu'il stockait sous une trappe secrète, inconnue des agents avant ce soir, pour que personne ne trahisse son existence. Elle renfermait, apparemment, des documents précieux.

"Ils n'ont touché à rien ici. Mais Valentin viens de remonter du sous-sol, et vu la tête qu'il fait, ça doit pas être une bonne info qu'il s'apprête à lâcher."

En effet, il s'approcha d'eux d'un air totalement perdu.

"Ils ont pris le... le dossier.

- Le quoi?

- LE DOSSIER!

- Calmes-toi et explique de quoi tu parles...

- Mais Max bordel le dossier où on a tout les trucs pour mettre le feu à leur putain de stock d'armes! Y'a plus rien, que dalle! Ils savent tout! Faut s'attendre à une grosse contre-attaque! Et on avait tout les plans de l'entrepos dedans! On est fini!"

Maxime déglutit difficilement. Les autres agents s'étaient tournés pour écouter Valentin. Il fallait garder son calme... Mais comment dans une situation pareille? Que fallait-il faire? Pourquoi fallait-il que tout tombe toujours mal? Il regarda Jenny noter dans son petit carnet tout en s'adressant à Valentin.

"Et... euh... quoi d'autre encore?

- Rien qui est une véritable importance, ils ont apparemment pris une photo d'un des albums familiaux de Jordan pour une raison inconnue et...

- Et la vie de mon chat."

Le silence se fit dans la pièce. Tout le monde tourna le regard vers Jordan. Il venait de revenir du salon. Dans la nuit mal éclairée, on pouvait clairement voir ses yeux imbibés de larmes. Son expression était d'une tristesse qui n'aurait pu laisser même la pire hyène du monde indifférent. Il serrait les poings pour se retenir de frapper dans le plus proche objet à sa portée.

"Jsuis vraiment désolé mec, c'est pas ta faute hei...

- Nevada. Ils lui ont tiré une balle. Pour s'amuser sûrement. Et ils l'ont laissé se vider de son sang sur le sol. Pour se venger sûrement. Se venger de MON chat. De NEVADA. Qui n'avait rien dût faire d'autre que miauler. Sûrement."

Valentin, qui s'était excusé le premier, n'était pas très doué pour réconforter les gens dans ces cas là. Alors Maxime s'avança vers Jordan et lui fit une accolade, en soutient. Il sentit une larme s'écraser sur son épaule. C'était la goutte qui faisait déborder le vase. S'en était trop pour le jeune agent, Maxime le savait bien. Lui-même n'avait pas d'attachement particulier pour les animaux, il préférait les robots, mais il connaissait trop bien Jordan. Nevada comptait réellement comme un membre de la famille pour lui.

En se décollant de lui, Maxime échangea un regard compréhensif. Le chagrin et la haine semblaient mener une rude bataille au fond des yeux du jeune agent. Maxime vit les lèvres de Jordan se décoller lentement, et il l'entendit lui dire quelque chose:

"Tu sais que si ils tuent des notre par vengeance de ce qu'ils ont trouvé ici je pourrai jamais m'en remettre."

Maxime se souvint alors de ce que Jordan lui avait répondu lorsqu'il s'était un jour livré à lui:

"Ça n'arrivera pas."

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