Amitié

146 9 6
                                    

Maxime n'était plus là. Jordan sentit son cœur s'emballer, la panique s'emparant de lui. Il tourna la tête de tout les côtés. Le temps semblait avoir ralentit, la balle qu'il avait entendu siffler n'avait encore décroché aucun cri. Comme un automatisme, il la suivit du regard. Elle arrivait droit sur Cyril. Elle irait se loger dans son cœur. Le tireur avait parfaitement calculé la trajectoire. Plus que deux mètres environ. Un mètre. Le chef des hyènes ne l'avait pas vue.

Une pensée traversa soudain son esprit. Non. C'était impossible. Il ne pouvait pas avoir vu juste. Puis il entendit Valentin hurler de toute ses forces le nom du chef des hyènes.

Non. C'était impossible.

Et bien, nous y voilà. La fin n'a jamais été aussi proche. Quelle aventure! Vous avez devant vous l'avant dernier chapitre. Et je vous dis au revoir ici, car je ne veux surtout pas intervenir dans le tout dernier chapitre. J'espère que la fin ne sera pas trop frustrante pour vous, mais surtout qu'elle sera à la hauteur. En tout cas, moi, j'ai vraiment kiffé écrire tout ça! Je crois que c'est l'essentiel. Et puis, ce n'est surement pas la dernière. N'hésitez pas à me donner un avis constructif sur ce que vous avez pu lire ici, même si vous avez pas aimé (après je suppose que si vous êtes toujours là après tout ces chapitres c'est que ça vous a plut)...

Oh, et merci.

"MAX!!"

Ça y est, il l'avait repéré. Et il courait bel et bien vers Cyril. Jordan se mordit la langue de toute ses forces. Pourquoi il ne bougeait pas? Pourquoi il n'essayait pas de le rattraper? Il était surement trop tard. Et au fond de lui, il savait que Maxime avait prit sa décision, et qu'elle ne changerait pas. Mais pourquoi?! Après toutes ces années de guerre, de mort, de lutte constante pour leur survie, pour garder espoir, après toutes les erreurs et les horreurs que Cyril avait commises, tout ceux à qui il avait ôté la vie, privé de liberté, terrorisé... Comment était-ce possible qu'à cet instant précis Maxime courait droit vers la mort pour le sauver, lui qui n'avait fait que détruire?

Jordan ne pouvait plus décrocher son regard de la scène. Il vit les pieds de son chef décoller un à un du sol afin qu'il puisse se propulser juste assez. Une fraction de seconde. Cyril leva pour la première fois les yeux. Juste à temps pour voir une ombre passer devant lui. Puis retomber lourdement à terre avec un cri sourd. La paralysie de Jordan cessa brusquement, et ses jambes l'entrainèrent d'elles même. Derrière lui, le combat avait cessé. Il entendit un bon nombre d'agents. Même quelques hyènes. Quand il arriva devant quelques secondes plus tard à peine, une infirmière et deux autres agents spécialisés étaient déjà là.

"IL NOUS FAUT PLUS DE SOIGNANTS!!

- IL EST TOUCHE AU VENTRE! IL FAUT STOPPER L'HÉMORRAGIE TOUT DE SUITE SI ON VEUT LE RAMENER!"

Le souffle de Maxime était dur et saccadé. On lisait dans ses yeux sa souffrance. Jordan s'accroupit tout près de sa tête. Il l'entendit murmurer difficilement.

"Eh... on en aura... on... on en aura vécu... des choses... hein...

- On va en vivre d'autres! Pleins d'autres encore! On a pas fini! Max! Il faut que tu revoie ta fille! On va te soigner! Tiens le coup Max, t'en es large capable, hein?"

Il le vit fermer les yeux. Puis les rouvrir avec difficulté. Puis les plisser, pour les empêcher de se refermer. Une boule obstruait la gorge de Jordan. A côté de lui, Théo venait d'arriver, tremblant, horrifié. Jordan serra son poing et frappa le sol de toute ses forces. Puis il se releva brusquement. Il allait faire la peau à Cyril. Tout ça c'était sa faute. Tout. Depuis toujours. Il se précipita sur lui, le soulevant par le col, une pierre à la main.

"Toi... TU MERITES MEME PLUS DE VIVRE!!"

Il leva les yeux vers lui avant d'abattre son coup. Puis tout ses muscles se relâchèrent.

Cyril pleurait.

Une larme tomba sur la main de Jordan. Etait-ce la peur? Le choc? Il le lâcha. Puis il le vit s'écrouler à genoux devant le corps pâle de Maxime. Valentin eu un mouvement de rage, mais Jordan le retint en silence.

"Qu'est-ce que... pourquoi tu..."

Maxime ferma les yeux et repris ardemment sa respiration.

"Y'a certaines amitiés... je... quand on était gosse... on disait à nos amis... qu'on crèverait pour eux... même après la fin du monde... même si t'es mon pire ennemi... je crèves pour toi... c'est comme ça..."

Cyril ferma à son tour les yeux.

"Alors pourquoi... les hyènes... et les agents

- Pas d'importance... les factions... maintenant regardes... autour de toi... qui a fuit... qui est resté...

- Tout ça pour...

- Et toi... tu fuis... ou tu restes..."

Il semblait plus perdu que jamais. Une infirmière écarta sèchement Cyril.

"L'hémorragie s'est arrêté. Il va s'en sortir."

Elle regarda froidement Cyril.

"Tu repensera j'espère à tes actes plus tard. Mais là tu fait que gêner. Et pour moi tu restera à jamais impardonnable. Mais c'est pas à moi qu'il faudrait t'excuser."

Maxime rouvrit enfin les yeux et s'adressa à Cyril encore une fois.

"On se retrouvera quand je serais sur pied alors... sur la grande avenue... prends une arme... moi aussi... et quand t'auras décider... en même temps... on tirera... sur l'autre... ou vers le ciel... définitivement... ce serait stylé...

- Mais Max!! On fait tout pour te garder en vie! Et tu veux aller te faire tuer?!

- Qui m'en empêchera...? Crois pas que j'ai pas peur...

- Et..."

Mais Maxime s'était évanoui de fatigue. Et Cyril avait disparu.


DivisionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant