Début de soirée. Le soleil était descendu au niveau de l'horizon. Quatre ombres défilèrent sur un vieux mur blanc. Dans une flaque d'eau sableuse, un homme habillé tout en noir fut refléter un instant. Des bruits de pas rapides venaient troubler le silence. Un regard à droite, un regard à gauche, et les quatre hommes se rejoignirent devant une porte en bois mal éclairée.
"Vous êtes sûr qu'il est pas chez lui?
- Non, y'a personne, j'ai checker aux fenêtres."
Celui qui semblait mener le groupe mit un grand coup de pied et enfonça la porte. Il posa un doigt sur sa bouche pour imposer le silence, mais aucun bruit cette fois ne vint le troubler. Il fit alors un signe de la main aux trois autres pour les inviter à entrer. Ils s'engouffrèrent dans le bâtiment. Un dernier rayon de lumière vint frapper le dos de l'homme qui fermait la marche. Un large symbole vert au dos de son plastron noir fut soudainement illuminé. Puis les hyènes disparurent à l'intérieur.
Et le soleil se coucha.
C'est qui ces mecs? C'est quoi ce bâtiment? Et qu'est-ce qu'ils font là? Je vous laisse à vos pronostics... Oh! Devinez quoi? C'est rien de tout ce que vous avez imaginé...
Après avoir gravit quelques marches d'un escalier étroit, Théo s'arrêta devant une nouvelle porte. Celle-ci semblait plus tenace. Il sortit une matraque grise et frappa d'un coup sec sur le loquet qui céda. Il fit un pas à l'intérieur. Tout semblait calme. Une légère odeur de poussière parvint à ses narines, mais on voyait bien que l'appartement était bien entretenu.
"On se sépare les gars. Vous deux à droite, toi tu restes là et moi je vais voir par là-bas. Et bougez-vous, on a pas toute la nuit.
- Ça marche."
Théo savait qu'il avait choisi des hyènes compétentes. Andy les lui avait recommandés. Mais Jordan avait pu installer n'importe quel système de sécurité chez lui, ils devaient rester sur leur garde. Prudemment, il s'infiltra dans une longue pièce, qui semblait être une chambre. Un lit défait trônait au milieu, sur lequel étaient entreposés quelques vêtements. Il fouilla rapidement, mais ses recherches ne menèrent à rien d'intéressant. Ils ignoraient totalement sur quoi ils pouvaient tomber, mais Jordan restait le bras droit de Maxime, il y aurait forcément des informations quelque part!
Une série de miaulements retentirent soudainement. Théo se précipita dans la pièce principale. Au moment où il fit son entrée, un coup de feu retentit. Un grand chat brun s'écroula sur le sol. Un autre, gris, s'enfonça dans le noir et disparut.
"Il aurait pu nous faire repérer, fallait qu'il se taise.
- On avait dit de pas laisser de traces de notre passage!"
La hyène pointa du doigt la porte défoncée. Théo soupira.
"Finissez ce que vous avez à faire."
Une dizaine de minutes passèrent, et les fouilles ne menaient à rien. Tout ça pour rien, super. Cyril allait être content. D'un commun accord, les quatre hyènes s'avancèrent vers la porte par laquelle ils étaient entrés. En balayant une dernière fois l'appartement du regard, Théo vit sur le plancher une forme étrange.
"Personne ne sort! Venez voir."
Ils s'approchèrent et déplacèrent le siège qui cachait la forme. Une trappe. Dans le sol. Évidemment, comment n'avait-il pas pu y penser! Ils crochetèrent le cadenas relativement facilement et le plus vieux d'entre eux souleva la trappe dans un grincement. Devant eux, une échelle semblait descendre dans un puit sans lumière.
"J'y vais, vous vous surveillez."
Théo passa ses jambes dans le trou et entreprit de descendre en s'agrippant fermement à l'échelle. Après quelques mètres qui lui parurent une éternité, il sentit le sol sous ces pieds. Il parcourut le mur humide de ses doigts jusqu'à tomber sur une ficelle, qu'il tira fermement. Une ampoule illumina la pièce: un bureau, recouvert d'un tas d'objets. Il s'en approcha rapidement et jeta un coup d'œil sur tout ce qui était susceptible de l'intéresser. Il vida la poubelle, retourna les cartons, ouvrit chacun des livres. Un grand classeur était rangé dans un des tiroirs. En l'ouvrant, il tomba sur une série de photos. Des photos du temps d'avant. Pas mal de photos des proches de Jordan, avec sa copine, son studio de tournage, des paysages, encore, encore... En le refermant, une photo vola. Théo l'attrapa et l'approcha de l'ampoule. Il avala difficilement sa salive.
D'un côté de l'image, Jordan, une casquette à l'envers, un grand sourire aux lèvres, tendait sa main vers la gauche. Et dans sa main fièrement tendue, une autre main métisse. Et son sourire à lui. Le sourire honnête que Théo rendait à Jordan. Il froissa la photo. En retournant au bureau, perdu, il trébucha contre une enveloppe débordante. Il la souleva. Il était écrit à l'encre bleue "dossier X 3.1". Il en sortit une vingtaine de documents: des plans qui menaient directement... à l'endroit où les hyènes stockaient leurs armes. Des dessins trop précis du bâtiment, et parmi les différents comptes rendus, les mots "essence", "feu", "brûler". Théo n'en revenait pas. Il ne repartiraient finalement pas les mains vides.
Après être remonté, une hyène referma la trappe derrière lui. Alors qu'ils s'apprêtaient cette fois à partir pour de bon, l'un d'eux, partit en repérage, revint en courant:
"Cachez-vous! Il est là! Il revient avec sa meuf! Faut sortir par un autre endroit! Vite!
- Mais ils sont pas armés, si?
- On s'en fou, on nous a dit pas de morts! Bougez-vous, on passe par la fenêtre!"
Théo brisa la vitre. Il savait que maintenant, leur présence ici n'avait plus de secret pour personne. Un premier homme passa dans l'ouverture et sauta au sol, suivi des deux autres. Avant de quitter l'appartement, Théo jeta un dernier regard vers l'entrée.
Jordan se tenait là, sa copine apeurée collée à lui. Il avait sentit le regard de Théo et leva les yeux vers la fenêtre, juste à temps pour voir les mains du métisse se détacher de la bordure.
Puis plus rien.
VOUS LISEZ
Division
General FictionIl y a environ 6 mois, le monde entier a été victime d'une horrible pandémie. Les rescapés ont tenté de survivre malgré le chaos, créant deux factions ennemies, avec à leur tête Maxime et Cyril. Mais lorsque la guerre fait rage, il est difficile pou...