Kidnappée

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Jordan n'avait jamais vu Maxime courir aussi vite, et malgré toute sa détermination il avait du mal à tenir le rythme de son duo. Ils traversaient des places, contournaient de grands immeubles en ruine, s'enfonçaient dans des rues, toujours plus de rues. Le trajet retour paraissait s'éterniser, mais les agents ne ralentissaient pas l'allure. Après avoir traversé une ancienne gare, il virent enfin la couleur du toit de la petite grange dans laquelle vivait Maxime et sa famille. Ils dévalèrent les quelques marches qui les séparaient encore du bâtiment et en arrivant devant la porte, deux autres agents barraient le passage, dont Valentin:

"Max, Jordan, putain vous êtes bien vivants !"

Il se décrispa et s'approcha prudemment des deux survivants.

"Qu'est-ce que vous faites tous ici ?

- On a reçu ton message d'alerte, Max, on a fait au plus vite et le fait que t'es pas fini d'écrire nous a encore plus fait peur, on a rassemblé tout ceux qui pouvaient et..."

Maxime n'écoutait qu'à moitié. Il demanda simplement:

"Où est ma fille ? Et ma femme ?

- Tiens, rentre, il y a du monde dedans et elles doivent y être aussi"

En fixant Valentin, Jordan comprit qu'il était loin d'être sur de ce qu'il venait d'avancer. L'idée que Maxime ne retrouve pas sa famille à l'intérieur lui glaça le sang,  il le suivit donc et passa la porte. A peine rentré, Maxime se précipita sur sa femme qui s'était levé, sanglotante, à son arrivée. Il la prit dans ses bras et ferma les yeux un instant. Puis, se détachant d'elle, il colla son front contre le sien et murmura quelque chose comme "j'ai tellement eu peur putain". Mais sa femme se décolla de lui et se remit à pleurer, plus encore. Elle prit alors les mains de Maxime, et entre deux sanglots articula:

"Je suis dé...désolé, j'ai vrai...vraiment rien put faire... ils on...ont enlevés notre fille..."

Jordan, paniqué, tourna sa tête vers Maxime: il le vit devenir tout pâle, et la seconde d'après le jeune père s'effondra, inconscient.

Coucou c'est encore moi ! Toujours ce petit avant goût, j'ai prit l'habitude et j'espère que vous aussi! D'ailleurs, c'est génial, "Division" est bientôt à 100 vues grâce à vous! Sur ce, je vous laisse avec la suite...

1 heure plus tard, dans la chambre de Maxime

Jordan était assis à côté de Maxime, qui venait d'ouvrir les yeux après une heure sans un signe. Jenny avait expliqué qu'un gros choc émotionnel accumulé avec l'effort physique inhabituel qu'il avait fait l'avait tout simplement vidé de toute son énergie. Milles pensées traversaient l'esprit de Maxime, à en oublier qui il était et comment il se trouvait là. Milles pensées traversaient l'esprit de Jordan, à en oublier ou il était et qui était avec lui. Un silence lourd régnait dans la pièce. En entrant, Valentin le brisa, s'exclamant:

"Max est réveillé ! T'attendais quoi pour prévenir Jordan ?"

L'intéressé sortit son regard du vide et observa Maxime. Il le voyait dans son regard, il venait de trouver un plan. Mais à quel point dangereux ? Max pouvait sembler tranquille, calme et réfléchi, il mettrait sa vie en jeu pour celle de sa fille, et c'est ça qui inquiétait Jordan qui s'assit sur le lit auprès de lui.

"Alors?

- Quoi?

- A quoi tu penses d'insensé là?

- Ma fille c'est insensé pour toi?"

Il était totalement fermé et sortait le minimum de mots possible pour faire ses phrases. Sa lèvre inférieure était serrée entre ses dents pour se retenir de crier, ou de pleurer.

"Mec explique nous on va t'aider ok? Faut agir vite.

- A bon?

- ... Cyril est pas assez cruel pour lui faire le moindre mal...

- Tu sais pas ce que tu dis.

- ...Je peux finir de parler? Ce qui est sur c'est qu'il sait que tu vas venir la chercher. Il t'attend toi.

- Et donc?

- Je penses que ça sert à rien de tenter de rentrer incognito. Faut y aller direct. Et tant pis si on se bat."

C'était Valentin, toujours à l'entrée de la pièce. Il renchérit:

"C'est pas quelque chose de matériel qui est en jeu, c'est une personne et qui plus est ta fille. Faut pas perdre de temps avec les politesses.

- Et qu'est-ce que tu appelles politesses ? Moi je penses que se battre ça sert à rien, faut tenter de négocier. Ils voudront bien quelque chose en échange !

- Je suis d'accord avec Jordan. Qu'ils me prennent moi, je serais plus utile que ma fille pour eux, et elle sera sauvée.

- Mais pas nous. Que ce soit clair, Max, on laisse personne derrière nous. On y va tous, et tant qu'on sort pas tous on reste là-bas."

Un autre agent entra dans la pièce pour tendre un verre d'eau à Maxime, tout en lui disant:

"Je suppose que ça sert à rien de te dire que dans ton état tu devrait rester ici?"

Maxime ne répondit même pas, fixant simplement le mur.

"Si ça t'intéresse, ta femme est juste à côté. Elle s'est assoupie, elle aussi a eu beaucoup à encaisser.

- Alors faut partir maintenant. Si elle nous voit partir elle voudra nous suivre.

- Max, elle est médecin, c'est elle qui t'as soignée et c'est autant ta fille que la sienne donc elle veut forcément...

- Non. Non. Je veux pas risquer sa vie à elle aussi. C'est hors de question."

L'agent hocha la tête et repartit silencieusement. Après tout, Maxime restait le chef des agents, c'est sa décision qui serait retenue. Il sortit du lit avec la seule idée en tête de partir au plus vite. Il enfila rapidement un pull et sa paire de basket.

"Vous venez avec moi?

- On te suis.

- C'est quand tu veux.

- Alors on part à trois. Prenez de quoi vous défendre. On se retrouve à l'entrée dans cinq minutes."

En sortant, Jordan vit Maxime figé au milieu de la pièce, regardant tristement sa femme. Il posa sa main sur l'épaule de celui ci et il l'entendit dire:

"Tu sais que si je les perds je pourrais jamais m'en remettre.

- Ça n'arrivera pas."

DivisionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant