Le Début de la Fin

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Vous avez peut-être compris avec le chapitre précédent, qui était en fait l'introduction du «chapitre» final, mais on approche du but. Oh non, ne vous affolez pas, quand je dis chapitre final, appelez ça dernière partie si vous préférez (en vrai je pense qu'il reste 3 ou 4 chapitres, en comptant celui-là, avant la véritable fin). Accrochez-vous bien. Ca va être incroyable. J'espère. 

Lorsque Maxime mit un pied hors de la caravane où il écrivait son rapport, un courant de panique le saisit au tripes. Tout le monde courait partout, certains criaient, et déjà plusieurs agents étaient agglutinés autour de lui, le pressant de donner des ordres. Il regarda à l'horizon: aucune hyène n'était encore visible. Pourtant, tout semblait flou au delà d'une cinquantaine de mètres. Elles avaient dû commencer à envoyer des bombes lacrymogènes pour faciliter l'attaque.

Soudain, comme si la foudre venait de s'abattre sur lui, le visage de sa femme et sa fille apparurent devant ses yeux comme un mirage.

"MAX! T'ENTENDS?

- On fait quoi ?!

- Eh oh!! Réponds! Maxime! Chef! LES HYÈNES SONT A NOS PORTES!"

Au milieu des cris, Maxime esquissa son premier mouvement. Mais sans ouvrir la bouche. Il sauta de la caravane et commença à courir au milieu des agents, en poussant quelques uns. Ceux-ci se turent, complètement déboussolés par cette réaction. Seul Théo, parmi eux, s'élança derrière lui.

"Que... qu'est-ce qui se passe?

- Je crois que Théo a saisit un truc qu'on a pas compris..."

Théo rattrapa le jeune chef au milieu des agents et le saisit par le bras pour le forcer à s'arrêter.

"LÂCHES MOI!"

Théo fit rapidement le tour pour se placer dans la direction que prenait Maxime, afin de l'empêcher de passer.

"Tu peux pas t'enfuir comme ça!! Les gens ici ont besoin de toi!!

- LAISSES MOI PASSER! C'EST UN ORDRE!"

Maxime donna un coup d'épaule à Théo mais celui-ci resserra encore son emprise.

"Tu peux pas comprendre que j'ai des priorités... TU PEUX PAS COMPRENDRE!!

- Si, figures-toi que j'ai bien compris!! Mais tu te rends compte..."

Maxime, poussé dans ses retranchements, eu le réflexe de plaquer, comme on lui avait appris, la nouvelle recrue. Le regardant une seconde, il reprit sa course. Théo resta agenouillé au sol. Il poussa un soupir, démuni, puis cria:

"TU TE RENDS COMPTE QUE TU VIENS DE DIRE DEVANT TES HOMMES QUE T'AVAIT D'AUTRES PRIORITÉS?! T'AS L'IMPRESSION D'ÊTRE DIGNE DE TON RÔLE DE CHEF LA?!"

Maxime s'arrêta brutalement, toujours dos aux autres.

"Arrêtes d'être égoïste cinq secondes! Ta femme et ta fille vont bien! Tu sais qu'elles sont assez loin de la base! On va envoyer une escouade les cacher, mais comme on le fera pour les familles des autres! De quel droit elles passeraient avant la copine de Jordan, ou les enfants?!"

Il désigna les agents toujours attroupés.

"Des gens vont mourir aujourd'hui. Mais pas elles. Alors offre au moins une mort digne à ceux qui se sacrifieront pour la Division. Et rends les fières de toi. Arrête de croire qu'elles ne sont capables de rien sans toi. Retournes-toi et donnes nous tes ordres!!"

Il y eu un silence, comme si le temps s'était arrête. Puis Maxime pivota lentement. Deux larmes étaient coincés dans le creux de ses yeux. Il passa sa manche sur son visage. Puis il traversa l'assemblée à contre sens, relevant Théo d'une main robuste, et se cala dans l'encadrement de la porte de la caravane. Il inspira.

"Rassemblez les équipements. Prévenez l'équipe en mission et dites leur de rentrer en urgence. Tant que les hyènes ne lancent pas d'attaque, on ne donne aucun signe d'agressivité. Occupez vous de vos familles et informez les alliés si vous en croisez, ils pourraient être utiles. Malgré que Cyril soit mon ennemi, je sais comment il agit. Il pourrait très bien chercher à prendre des otages. N'ayez aucune pitié envers les hyènes si vous en voyez!"

Un soulagement se fit sentir dans l'assemblée. Alors que chacun commençait à s'éloigner, la voix grave de Maxime s'éleva encore.

"Théo avait tort..."

L'intéressé se demanda avec exaspération s'il allait être critiqué par Maxime sur son résonnement, que tout les deux savaient pourtant juste.

"PERSONNE NE MOURRA AUJOURD'HUI!!"

Plusieurs agents répondirent par un sourire ou un hochement de tête. Le courage et l'espoir de la Division était décidément implacable.

Alors que Maxime s'apprêtait à rentrer dans la caravane chercher ses armes, honteux, inquiet, mais remotivé, un homme au loin attira son regard. Valentin arrivait vers eux, boitant, essoufflé, une tâche de sang sur la joue.

"Elles... attaquent par l'ouest! La patrouille ouest a été dissoute!!"

Un frisson d'effroi parcourut le jeune chef.

"MAX ATTENTION DERRIÈRE TOI !"

Une grenade tomba du toit de la caravane juste devant Maxime. La dernière chose qu'il fut en mesure de voir fut Théo qui fonçait vers lui et l'envoyait valser le plus loin possible de celle-ci, une seconde avant qu'elle explose.

DivisionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant