Traitre

134 6 8
                                    

Aussitôt Jordan perçu ce sourire de traitre, aussitôt il bondit sur Théo, bientôt les larmes lui montaient aux yeux. Il lui donna un coup de coude en pleine face.

"COMMENT AS-TU OSÉ?! JTE DETESTE! CREVES!"

Jordan sentit derrière lui deux mains puissantes lui attraper les bras et les tirés dans son dos, de sorte qu'il ne puisse plus bouger, puis ils le poussèrent à s'agenouiller, un flingue sur la tempe. Sans le regarder en face, Jordan s'adressa à Maxime, d'une voix déchirée entre la culpabilité et la déception.

"Jsuis désolé... je... je voulais le croire..."

Maxime regarda son ami au sol sans esquisser le moindre mouvement qui pourrait laisser penser à ses adversaires qu'il allait tenter quelque chose. Non pas qu'il ne rêve pas de sortir Jordan de sa détresse, physique et psychologique, mais il fallait se concentrer sur la situation et bien analyser leurs assaillants. De toute évidence, ils étaient venu bien trop nombreux pour que les agents tentent une attaque. Ils n'étaient vraiment pas en bonne posture. Tout ça par sa faute, il n'aurait pas du accepter. Jordan croyait simplement retrouver son frère de toujours, il aurait du faire passer le rationnel avant le sentimental. Merde.

"Et bien, chef, tu m'as l'air bien crispé!"

Cyril s'approchait lentement de lui. En passant devant Jordan, il prit des mains d'une hyène le flingue collé contre la tempe de l'agent.

"Franchement, j'y croyais zéro à ce plan là. Jme suis même dit qu'il allait falloir que je viennes chercher Théo chez vous. Mais vous êtes si incroyablement crédule! Vous vivez encore chez les Bisounours: tout le monde est gentil et bienveillant, youpi! Et Théo est apparemment un très bon comédien..."

Il se retourna et observa Jordan.

"Tu croyais vraiment qu'il était devenu honnête du jour au lendemain, ton ancien pote? Tu me dépites..."

Jordan se débattit, mais ne fit qu'aggraver son cas. On l'allongea au sol et deux hyènes mirent un pied sur son dos.

"Mais comprends moi, il fallait bien que je me venges... Il t'as dit, Max? IL T'AS DIT QU'IL AVAIT TUE JULIEN, CE FUMIER?"

Maxime regarda son rival dans les yeux.

"Oui."

Cyril sembla choqué. Il s'emporta encore plus.

"Oui? Et c'est tout? OUI?

- Oui. Julien était un exemple pour moi, un sorte de héros solitaire. Il m'avait expliqué ses décisions, sans me faire de mal. J'étais très attaché à lui.

- ALORS?

- Mais Jordan est toujours resté à mes côtés. Il m'a toujours soutenu, tant de fois sauvé, épaulé, soulagé. Je donnerais ma vie pour lui comme il donnerait la sienne pour moi, comme on la donnerait pour Valentin. Parce que c'est ça notre esprit. C'est ça notre monde de Bisounours. Nos proches passent avant tout, et pour eux nous passons avant tout. Tu comprends? Alors non, je ne lui en ai pas une seconde voulu."

Cyril le dévisagea. Il semblait hésiter. Il fit un signe de la main, à l'attention de Théo. Celui-ci disparu dans l'ombre de ce qui semblait être un couloir. Le silence régna jusqu'à ce qu'il revienne... mais pas seul. Il poussait devant lui un autre homme aux mains reliées par des cordes. Maxime pensa d'abord qu'il s'agissait de Germain, mais il reconnu ce visage tout de suite.

"Squeezie?"

Lucas sortit de l'ombre, l'air apeuré, il posa ses yeux sur Maxime, puis Jordan et tout les autres.

"Comment t'as...?

- Puisque tu demandes, Max, Lucas nous à rejoint il y a deux jours! Mes patrouilles l'ont trouvé en train de faire tranquillement ses courses, un peu trop près de chez nous à mon goût...

- Mais c'est un neutre! Pourquoi tu l'as enfermé ici?

- Précisément pour ça."

Il écarta les bras, désignant le souterrain tout entier.

"Spécialement pour votre venue, Max. Quel heureux hasard de tomber sur un vieil ami à nous... enfin à vous, il fallait que je le ramène, histoire que vous discutiez un peu, hmm?

- L'écoutes pas Max!"

C'était Lucas. Il avait décroché de sa bouche le scotch qu'on lui avait collé.

"Il veut vous faire chanter! Max jveux pas mourir! Et jveux pas vous voir mourir!

- De quoi tu parles?"

Cyril était maintenant à quelques centimètres de lui. Il reprit la parole.

"Ceux qui pardonnent celui qui as tué Julien sont aussi coupable que lui, Max. Vas falloir se confronter à la réalité un jour. Faire des choix un peu. Ça suffit de passer pour la personne parfaite, le grand sauveur du monde, le pacifiste sans sang sur les mains. Tout ceux qui un jour ont changé la donne sont passé par la violence. Jvais te laisser ta chance.

- Me laisser ma chance?

- Devant toi t'as un pote qui ''as toujours été à tes côtés''. Celui pour qui tu donnerais ta vie. Juste à côté t'as une ancienne connaissance, un neutre, qui représente pas tant que ça à part des vieux souvenirs. Mais vous avez cette étrange tendance à vouloir tous les sauver pour leur permettre de vivre leur vie avec espoir."

Maxime regarda tour à tour Jordan et Lucas. Son cœur s'emballait dans sa poitrine.

"Vas falloir que tu me dises lequel tu veux garder en vie... lequel des deux... vas mourir.

- TA GUEULE! Tu tueras ni l'un ni l'autre, c'est clair?!

- Oh non, pas moi... ce serait pas assez dur pour toi..."

Cyril déposa l'arme qu'il avait prit à la hyène dans les mains de Maxime.

"C'est toi qui tireras. T'as cinq minutes pour te décider..."

Cyril recula et se plaça face à Maxime, sortant deux autres guns de son pantalon. Il tendit ses deux bras, chargea et visa les deux hommes à terre.

"... avant que je les buttes tout les deux."

DivisionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant