Le calme avant la tempête

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"Chef, les revoilà chef !"

Au loin dans le brouillard épais, Cyril distingua une petite escouade se diriger vers lui. Environ dix hommes, droits comme des piquets, marchant d'un même pas assuré vers l'entrée du grand hangars. Certainement les plus entrainées des hyènes qu'Andy avait pu envoyé chez Maxime pour piller et détruire. Quand ils arrivèrent à hauteur de Cyril et de Thibaud qui était resté avec lui, ils formèrent deux colonnes de quatre et laissèrent un espace au milieu. Une première hyène passa dans cette rangée d'homme, un homme de petite taille qui n'avait pas l'air jeune.

"Nous avons du battre en retraite avec l'arrivée des agents, quelqu'un les a prévenu que nous étions là et ce n'était pas la femme de leur chef que nous avions séquestré.

- Je suis au courant oui...

- Nous avons mit la main sur certains plans, des actions futures et des bases de rapatriement, mais rien sur la base d'origine.

- Ils cachent trop bien leur jeu.

- Mais on a pensé qu'on pourrait peut-être prévoir de quoi les faire chanter.

- A oui?

- Une sorte de monnaie d'échange qui marcherait à coup sûr...

- Et qu'avez vous trouver de si intéressant, dites-moi?"

L'homme laissa place à un grand gaillard qui traversa à son tour la rangée de hyènes portant quelque chose dans ses bras. Quelque chose... ou quelqu'un. L'homme tourna de force la jeune fille qu'il tenait pour la montrer à Cyril. Une petite blonde encore en pyjama, le teint rouge et les yeux remplis de larmes. Elle répétait doucement:

"Je veux voir mon papa, je veux voir ma maman, je veux voir papa, je veux voir maman..."

Cyril avala difficilement sa salive ce qui provoqua chez lui un léger toussotement. Aussitôt, elle riva ses yeux noisettes vers lui:

"Je veux... tonton ?"

TADAM! Me revoilà avec mon intro de film un peu relou pour vous et surtout... le cap symbolique des 100 lectures dépassé! Merci à vous, je suis sûre que vous pouvez m'exploooser ce record en un rien de temps (donc faites-vous plaisir surtout) et que dans un an quand on reviendra lire ce chapitre on se dira tous que bah premièrement vous étiez vraiment les best, les anciens quoi, et qu'en plus on aura parcourut un chemin de ouf: road to 1k ! (après vous me dites si je m'y crois trop hein)

L'hésitation se lisait à présent sur le regard du costaud qui tenait dans ses bras la fille de Maxime. Oui, avant l'apocalypse, ce dernier avait choisi Cyril comme parrain de sa fille. Il s'en souvenait comme si c'était hier. Une soirée banale, la nuit bien avancée et avec elle les discours philosophiques qui sortent de nulle part, et une simple proposition que Max avait faite à laquelle il avait immédiatement répondu par un "ok!".

Mais tellement de choses avaient changé depuis. Que fallait-il faire de ce gosse maintenant? L'enfermer? L'utiliser comme véritable monnaie d'échange? Et avant toute chose: se présenter comme un oncle ou une hyène? Il n'en savait trop rien. Le premier homme le fit sortir de ses pensées:

"Vous...elle...vous connais?"

Cyril ne répondit pas et se contenta d'ôter la jeune enfant des bras du second homme et de s'en aller avec elle, suivit par Thibaud. Il gravit quelques marches poussiéreuses et arriva sur une sorte de balcon qui donnait sur l'intérieur du hangar. Il franchit une porte en fer cabossée qui menait à son appartement tout en demandant à son garde du corps de se préparer à une potentielle attaque des agents. Il posa la fillette sur son lit, s'écarta et se mit à réfléchir à voix haute:

"Je leur avait demander de les blesser si nécessaire ou de les prendre et de les lâcher dans un coin paumée de Paris, pour faire perdre du temps aux agents, mais pas de me ramener cette gamine ici.

- Tonton?

- Qu'est-ce que je vais faire d'elle maintenant putain, j'attends de pouvoir faire chanter ces cons depuis des lustres et quand j'ai la solution sous les yeux je bloque...

- Ton-ton?

- Jpeux pas la tuer et de toute façon ça ferait qu'attirer des ennuis, faut que j'en fasse bon usage... Mais si ils arrivent nombreux ils vont nous détruire! C'est déjà certain qu'ils sont en route, ça sert plus à rien de demander du renfort hors de ce périmètre.

- Tonton! Tonton!

- On doit être une trentaine sur place, c'est faisable...

- Ton...

- TA GUEULE! SILENCE!"

C'était partit tout seul. Mais voilà qu'elle commençait à pleurer. Il avait lu dans son regard qu'elle avait compris. Elle avait juste trois ans mais il ne lui en fallait pas plus pour remarquer que personne ici ne lui voulait du bien. De chaudes larmes dégoulinaient sur son visage quand elle entreprit de descendre du lit, d'en faire le tour et de s'y cacher, en boule. Au moins, elle ne parlaient plus.

"Je sais. Je sais!"

Il sortit en trombe de son appartement et ferma à double tour derrière lui, laissant l'enfant la. Il n'avait pas fait trois pas qu'il entendit des cris venant de l'extérieur. Il se dépêcha de descendre les marches et, sans surprise, trouva sur ce vaste parking où était le hangars une trentaine de hyènes, sifflant l'arrivée d'assaillants.

Mais, étrangement, il ne distinguait que trois corps qui venaient vers eux. Qui s'approchaient...très vite...trop vite. Il reconnu d'abord Valentin qui s'accroupit à une dizaine de mètres devant eux, un sniper sur l'épaule. Pas très loin sur sa droite, Jordan se mit dans la même position, une petite arme chargée entre ses deux mains, clignant d'un œil pour mieux viser. Les hyènes commençaient à s'affoler, mais n'ayant reçu aucun ordre n'attaquèrent pas. Maxime avait disparu.

"Où est la fille de Max?!

- Valentin! Ça fait bien longtemps que je ne t'avais pas vu. Pas très actif comme agent, non?

- Répond bâtard!

- Et.. oh! Jordan! Décidément, on ne fait que se croiser aujourd'hui. Ou peut-être tu me suis comme un fan?"

Au moment ou il termina sa phrase, il perçu sur sa droite une ombre rapide. Avant même de tourner la tête, il cria en pointant du doigt:

"Attrapez-le!!"

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