Plus de règles, que de la destruction

287 21 0
                                    

"Fermez là bordel!!"                                                                                                                                                        

Cyril, soufflant sur une mèche de cheveux rousse qui tombait sur son œil, debout sur une table, criait à présent sur les centaines de personnes qui se trouvait à ses pieds.

"Faut réagir ! Vous avez vu l'affiche qu'ils ont fait, ces cons ? Ils ont vantés les mérites des agents sur des affiches à l'entrée de Paris, et hier ils en ont sortis une nouvelle pour nous démonter !

- Mais ils ont écrit quoi exactement ?"

Tout au fond, on entendit une voix grave masculine que Cyril reconnaissait bien. Il dirigea son regard vers Julien. Les bras croisés, l'ancien Grand JD se tenait là, avec son sweat à capuche gris et son plastron de police noir caractéristique des hyènes, sur lequel était fièrement tagué en vert le logo des hyènes. Coincé dans une de ces genouillères, son vieux téléphone grâce auquel il continuait de consulter les réseaux émettait une faible lumière. Cyril regarda fièrement son conseiller. Avant qu'il ait le temps de répondre, à sa droite, une autre voix s'éleva :

" Je cite : Les hyènes forment une sorte d'immense famille chaotique, comptant plus de 10000 membres dans tout le pays. En effet, en cette période de survie, il est plus facile de contourner les règles, de penser d'abord à soi, à ses besoins alimentaires... Les hyènes respectent toutes une tête de faction, mais sinon le plus fort fait la loi, et les membres sont parfois amenés à se battre entre eux. Ils n'hésitent pas, pour les plus vicieux, à éliminer ceux qui entravent leur route. Ils refusent les principes de la division qui est leur ennemie jurée. Ils se retrouvent en bande pour piller, revendre à prix d'or, faire d'étranges expériences, prendre des gens en otages...

- Moi jtrouve que ça aurait pu être pire, Mastu."

Julien regardait à présent Théo. Le métisse portait un t-shirt à manches longues blanc recouvert d'un autre t-shirt gris plus court et du fameux plastron noir des hyènes. Un vieux foulard rose poussiéreux autour du coup, il haussa les épaules.

Cyril était plutôt inquiet pour lui. Avec son regard noir et son visage inexpressif, il ne lâchait plus un sourire, plus un rire, il se contentait d'approuver ou de nier, comme s'il était mort de l'intérieur. Or, Théo prenait beaucoup de décisions parmi les hyènes, et sans lui Cyril se demandait bien comment il maintiendrait un minimum d'ordre et de contrôle sur son ''immense famille chaotique''.

"Peu importe, on peut pas se laisser faire!

- On a qu'à taguer leurs affiches avec nos logos. On s'en fou que les gens aient peur de nous !

- Faut lancer une attaque sur leur base!

- Faudrait déjà savoir exactement où elle est...

- Alors on part en mission de repérage !

- OK, ON SE CALME, J'COMPREND PLUS RIEN !!"

Cyril, d'un mouvement de bras, ramena le silence:

"Vous avez qu'à vous diviser, et chacun des groupes s'occupe d'une des tâches."

Il sauta de la table et dans son dos le brouhaha repris. Il entendit les pas de Théo derrière lui.

Il sortit de l'immense hangars de réunion dans lequel il vivait également. Il s'assit, calé contre un arbre mort, regardant l'ombre de Théo se rapprocher. Quand il arriva à sa hauteur, Cyril se racla la gorge :

"Ca va comme tu veux vieux ?

- Ouai

- Tu t'occupera de taguer leurs affiches ?

- Ouai

- T'es pas un peu chelou en ce moment ?

- Ouai... de quoi ?

- On dirait t'es en dépression.

- Pas du tout.

- Tu mets max quatre mots dans une phrase que tu marmonne sans expression et tu te casses tout seul dans ton coin!

- Et ?

- J'ai l'impression que je te saoule tout le temps !

- Non

- Regarde, tu vois ! Si t'en a marre, t'as qu'à te barrer chez les agents !

- Arrête un peu de tout ramener à eux sans arrêt, ok ? C'est toi qui devient chiant, là ! Tu veux savoir, hein ? Hein ? Figures toi qu'au début de la pandémie, ma mère est tombée malade ! Elle avait aucun moyen, j'ai tout donné pour elle, tout ! Figures toi que ce putain de gouvernement, en voyant que les hôpitaux craquaient, ont choisis de privilégier les plus jeunes ! Elle est morte, c'est bon pour toi ?! Et ensuite y a eu les quarantaines des malades. J'avais tellement donné pour ma mère que quand ma copine Louise l'a eu, j'ai rien pu faire et ils m'ont séparés d'elle ! Et tu sais quoi ? Elle est morte !! Et devine qui l'a chopé après ! Thomas, Hctuan, mon meilleur  pote ! J'étais tellement détruis qu'il m'a rien dit jusqu'au bout parce qu'il savait que je tiendrait pas, et il est MORT !"

Ses yeux brillaient. Il tourna les talons et se dirigea vers le hangard.

"Désolé, mec."

Et le puissant chef se retrouva seul, assis contre un arbre mort, au milieu du brouillard.

Désolé pour le retard (même si je m'impose pas vraiment une régularité), avec les cours faut trouver le temps ! J'espère que vous accrochez toujours, n'hésitez surtout pas à parler de cette fiction autour de vous ! Biz :)

DivisionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant