Chapitre 41

378 20 0
                                    

-"j'étais jeune, idiote et naïve. Je ne savais pas clairement pourquoi je tombais toujours sur les mauvaises personnes. Je regretterai toute ma vie d'avoir rencontré ses personnes. La vie ne m'a pas fait de cadeaux mais j'aurais dû écouter ma mère."

Les yeux de Lyn restent figés dans le vide et la fumée se dispersent petit à petit dans la pièce. Je m'assieds sur le lit correctement pour ne pas lui mettre la pression. Et j'ai cette impression que pour me raconter son histoire elle puise toute son énergie corporelle et spirituelle.

-"Je l'ai rencontré en CM2. Jeune fille blonde au visage ovale avec un caractère que je croyais apprécier. On est devenu amies parce qu'elle était nouvelle et que lors d'une bagarre je l'ai défendu et depuis ce jour là notre amitié s'est forgée. Au fil des années ma mère trouvait mon amie bizarre, étrange et me disait souvent de ne pas l'amener dans ma chambre et aussi à la maison. Mais je ne l'écoutais pas car elle ne pouvait me dire le pourquoi de ses avertissements.  Mais putain j'aurais dû l'écouter Christian, j'aurais dû m'éloigner d'elle."

La dernière phrase sort de ses lèvres dans un souffle court. Je me demande alors où est sa mère et ce qu'à fait son amie. Elle allume une autre cigarette en fermant les yeux tout en parcourant de ses doigts son epaisse chevelure et ses grands yeux bleus refusent de me fixer.

-"Je ne la trouvais pas bizarre, elle était comme la soeur que je n'ai jamais eu. Je n'ésperais jamais en avoir une car mon père était mort avant ma naissance et ma mère n'a plus jamais eu de copain car la mort de papa lui a laissé un goût amer dans la gorge en ce qui concerne l'amour. Alors Sandra était mon pilier oui elle s'appellait Sandra. C'était comme si elle m'avait aveuglé car je me disputais avec ma mère pour elle, je m'eloignais de mes amis d'enfance et je ne voulais écouter les rumeurs qui circulaient autour d'elle. Pour tout dire cette fille était comme ma jumelle. Je m'eloignais de ma mère de plus en plus.
À l'université j'ai fait la connaissance de cet homme qui avait à l'époque vingt ans. Le courant éléctrique est passé entre nous, on a passé des mois comme amis avant d'entamer une relation serieuse. Deux années se sont ecoulées, mais il y'avait une chose que je ne remarquais jamais. C'était les regards qu'échangeaient ma meilleure amie et mon copain. Entre eux il y'avait une complicité indescriptible, c'était étrange leur lien amical mais je les faisais confiance c'est la raison pour laquelle je les laissais parfois seuls. Des années plus tard à la remise des diplômes, il m'a demandé de l'épouser alors j'ai accepté. J'ai tout de suite trouvé un travail au même endroit que Sandra car bizarrement elle a appris l'architecture alors qu'elle était plutot douée pour l'agriculture.
Au debut de notre relation, ma mère appréciait mon copain et le traitait comme son fils, mais au fil des années elle a complètement changé avec Marc. Je me disputais avec maman pour cela et un jour je lui ai dit que la raison pour laquelle elle n'appreciait plus Marc c'était parce qu'elle était jalouse de moi parce qu'au grand jamais elle ne sera heureuse comme moi et je lui ai aussi dit que j'aurais aimé qu'elle soit morte et que mon père soit en vie et pour la toute première fois elle m'a gifflé. Et malgré cela je lui ai dit Pourquoi une mère n'etait pas capable d'être heureuse du bonheur de son unique enfant et je lui ai fait comprendre que je la détéstais et depuis ce jour ma relation avec maman a commencé à se détériorer.
Je passais la plupart de mon temps hors de chez moi avec Sandra, Marc et mon travail. Plus le temps pour maman."

Elle prend une pause et respire à fond. Une autre cigarette poursuit la relève entre ses lèvres.

-"Je passais tellement de temps au dehors que je ne remarquais pas son visage fatigué, que je ne voyais pas son corps amaigri, que je n'entendais pas sa voix ensommeillée, que je ne remarquais pas les tremblements de ses membres, et putain Christian."
.
Deux grosses larmes roulent sur ses joues qu'elle s'empresse d'essuyer avec rage.

-"Je n'ai rien vu Christian j'etais une Éspèce de garce, d'ingrate. J'écoutais les conseils de Sandra me disant de ne pas lui parler si elle restait sur la decision que Marc n'était pas bon pour moi. Et bordel j'aurais pas dû car un soir en rentrant, ce soir j'étais prête à lui présenter des excuses je l'ai trouvé allonger par terre près du frigo avec la main tendue vers une petite boite de medicament."

Sa voix s'enroue et pour la toute première fois depuis son monologue, elle me regarde dans les yeux, et dans ses yeux j'y vois des regrets, du chagrin et je sais que les tremblements de sa bouche me prouvent que si depuis le commencent son histoire ne m'a pas plu ce qu'elle risque de me dire maintenant va me laisser la bouche ouverte. Elle tourne sa tête contre la vitre et poursuit la naration de son histoire dans un murmure à peine audible.

-"Et je suis restée devant son corps immobile par peur de la trouver morte. Je me suis avancée d'elle les larmes aux yeux et c'étaitt pour la première fois que je remarquais des cernes sous ses yeux, ses cheuveux devenus grissonants, je ne savais quoi faire. Alors j'ai tout de suite appelé une ambulance. Et dans l'attente de l'ambulance je me suis approchée de son corps presqu'inerte, mes larmes ont roulées sur ses joues et je l'ai embrassé mais le pire s'est que je savais que j'étais l'unique responsable si quelque chose lui arrivait. Mais ce qui me tuait interieurement c'est que j'étais sa fille et que je ne savais pas qu'elle prenait des medicaments et encore moins qu'elle était malade à ce point."

Sa voix tremble et elle se met à arpenter la pièce en tirant fortement sur la cigarette. Elle retourne au même endroit en fixant le ciel.

-"L'ambulance est apparue et les secouristes ont commencé à me poser des questions comme; De quoi souffrait t-elle? Combien de temps avait t-elle par terre? Quels étaient ses malaises pendant ses derniers jours? Et moi qui ignorait totalement l'existence d'une quelconque maladie ou de ses malaises. Je ne savais quoi répondre alors ils l'ont prise en charge. Toute ma vie a basculé d'un coup de pouce, tout était de ma faute et les conseils de Sandra et de Marc m'ont encore plus enfoncé dans le trou dans lequel je me suis mise. Et c'est à l'hôpital pour la première fois j'ai appris que ma mère souffrait d'un putain de cancer du sein."

Elle glisse le long du mur en retenant ses pleurs.  Je ressens ses douleurs et ses peines, ses regrets, ses doutes. Son visage devient blême et sa voix tremble.

-"Elle avait un putain de cancer du sein et moi sa fille j'ignorais tout de cette horrible maladie c'était un cancer incurable. La voir sur ce lit d'hôpital presque sans vie m'a anéantie, la regarder immobile clouée sans pouvoir parler même pour ouvrir les yeux m'a rongé de remords car je savais que j'étais l'unique responsable de son état actuel et c'est à cet époque que j'ai fumé ma première clope."

Mon coeur se déchire à la vue de sa voix pleine de souffrance.

-"Plus les jours passaient plus son état s'empirait. Plus j'attendais son réveil plus j'avais l'impression que ses chances pour se réveiller étaient minimes. Je passais la plupart de mes journées à l'hôpital près d'elle la suppliant de se réveiller et de me pardonner. Marc et Sandra venait souvent me voir et parfois ils venaient ensemble comme s'ils sortaient du même endroit mais cela m'importait peu car seule ma mère était dans ma tête. Un soir ne pouvant rentrer chez moi pour me changer, Sandra et Marc étaient allés chercher des habits pour moi à la maison. Sandra a proposé à Marc de l'accompagner parce qu'elle connait la maison mieux que lui, moi je n'y trouvais aucun inconvenient à ce qu'elle l'accompagne.
Des secondes, des minutes et même des heures s'écoulèrent sans leur arrivée, j'ai donc décidé d'aller voir ce qui se passait chez moi.

FLASHBACK

Débousollée je laisse le chevet de maman après avoir embrassé sa paume. Je me demande bien ce qu'ils font encore. À ma sortie, j'hèle un taxi car je suis trop fatiguée pour conduire ma voiture. Arrivée devant la porte de chez moi, un objet qui se casse me pousse à entrer plus vite à l'intérieur et la dispute que je surprends me laisse perplexe avec le coeur en mille morceaux et pleins de remords de ne pas avoir écouté ma mère.

-"Ferme la Sandra."

Attirance sexuelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant