La Couleur De Notre Amour

Chapitre 8

Justin sentit une sourde colère monter en lui. Il n'arrivait pas à croire que cette enflure ait eu le toupet de se pointer à Moscou.

- Il est venu à l'entreprise exigeant de votre part la moitié de l'entreprise, c'est votre mère qui l'exige selon ses dires. Continua Milton.

C'en fut trop pour Justin qui renversa tout ce qui se tenait devant lui. Emily accouru aussitôt, elle était la seule qui arrivait à le calmer convenablement. Il se calma tant bien que mal. Le sort semblait vouloir mettre ses nerfs à rude épreuve. Cette femme osait revenir des années après avoir entraîné son père dans la tombe et en plus elle exigeait de lui le patrimoine que lui même avait bâti avec une main de maître. Il n'était pas disposé à la laisser revenir et s'en sortir comme ci de rien n'était. Il avait son idée sur ce qu'il devait faire.

-  Merci, Milton même si je sais que ce n'était pas nécessaire de me faire venir ici. Je sais très bien ce que j'ai à faire. Tu peux disposer à présent.

Justin remonta les marches rapidement, il était disposé à régler cette affaire le plus rapidement possible mais avant il devait savoir comment allait Olivia car il la faisait suivre par un détective privé.

- Alors , quelles sont les nouvelles Jason ?

- Rien de particulier monsieur, elle vient de rentrer et elle avait l'air très abattu et là elle est en train de parler avec son amie. Répondit le fameux Jason.

-  Et tu ne connais pas la raison de cette tristesse ? Demanda Justin.

- Je sais simplement qu'elle a eu à parler avec une femme au parc et que cette scène avait l'air d'une séance de confession c'est tout ce que j'ai pu constater monsieur Hamilton.

- Merci, continue de la suivre et informe moi de tout ce qu'elle fait.

- D'accord monsieur.

Justin raccrocha, il se demandait bien qui pouvait bien avoir causé tant de peine à Olivia, il se promit alors de tirer cette affaire au clair. Il reposa le téléphone et se résolut à aller prendre une bonne douche avant de rejoindre Emily qui devait l'attendre pour le dîner.

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Olivia avait passé tout son temps à se promener ne sachant quoi faire exactement. Sa rencontre avec sa tante l'avait complètement chamboulée. Elle pensait avoir passé l'éponge sur cette histoire mais sa tante semblait vouloir lui faire rappeler ce qu'elle s'efforçait à oublier plus que tout dans ce monde. Elle se disait que certainement elle était maudite car toute sa vie n'avait été qu'une succession de malheur. Elle pensait avoir trouvé un semblant de sérénité et de tranquillité mais le destin et la malchance semblaient lui coller à la peau comme la mauvaise herbe qui ne meurt jamais.  Sa naissance avait été perçu comme une bénédiction pour certains et une malédiction pour d'autres. Sa mère avait peiné pendant vingt ans de mariage avant de l'avoir, elle était de plus son seul enfant. Lorsqu'elle est née, les gens ont dit qu'elle était maudite, elle était un génie car elle avait la couleur des yeux différentes de celles qu'ils avaient l'habitude de voir. Son père par contre l'avait vue comme une bénédiction de Dieu après tant d'années de souffrances. Sa mère quand à elle avait fait l'effort de lui apprendre à garder la tête haute car elle était comme les autres enfants, elle n'était en rien différente d'eux , sa mère lui répétait sans cesse qu'elle devait plutôt être heureuse puisqu'elle était différente des autres, elle n'avait vraiment pas être triste car Dieu l'avait rendue spéciale.

- Eh oh, Olivia , tu m'entends ? Lui demanda son amie qui tentait de la ramener sur terre depuis plusieurs minutes.

- Oui , bien sûr que ça va, qu'est ce que tu disais ?

- C'est ce que je croyais , tu ne m'écoutais pas du tout. C'est pas grave, dit moi simplement ce qu'il ne va pas, tu sais très bien que je suis toujours là pour toi.

- J'ai revue ma tante, lâcha t-elle en éclatant en sanglots.

Roxy se leva et vint lui faire un câlin. Olivia était très sensible. Roxy se rappela dans quel état elle l'avait trouvé deux ans plus tôt. Elle était à bout de force, complètement déboussolée et extrêmement fragile. Elle se demanda ce qu'aurait été la vie de son amie si elle ne l'avait pas vue ce jour là, à cette heure très précise de la nuit, dans ce froid hivernal. Elle ferma les yeux et la serra encore plus fort. Roxy n'avait jamais connue la joie d'être en famille ni celui d'avoir un frère ou une soeur mais elle était heureuse d'avoir eu Olivia. Elle ne se sentait plus seule car à elle seule, Olivia représentait toute une famille, et en plus sa famille l'avait adopté comme la leur malgré leur différence de race , leur couleur de peau et leur culture différente. Elle se rappela les larmes aux yeux de son arrivée en côte d'ivoire avec son amie un an en arrière. Ses parents l'avait tellement couvé qu'elle ne voulait plus retourner aux États-Unis.

- Elle m'a demandé pardon pour tout le  mal qu'elle m'a fait. Continua-t-elle. Tu t'en rends compte ?

- Là, là , c'est fini, tu ne l'a reverra plus. Maintenant vient prendre un bain et te reposer un peu.

Olivia se laissa faire. Roxy s'occupa de lui faire prendre un bain. Elle l'aida à enfiler son pyjama et elles dinèrent ensemble. Le repas terminé, elles allèrent se coucher.

Le lendemain, Olivia se réveilla avec l'envie de ne rien faire. Elle avait demandé un jour de repos et cela lui avait été accordé. Elle avait décider de ne rien faire de particulier de la journée, seulement resté à la maison. Elle trouva une note de Roxy qui lui indiquait qu'elle lui avait préparé quelque chose à manger avant de partir.

Elle prit un bon bain, s'habilla simplement et sortit de la chambre en traînant les pas. Elle grignota juste un petit bout de pain et se prit un bon livre qu'elle se mit à parcourir sans vraiment s'y intéresser.

Elle entendit le carillon d'entrée sonné, elle se demanda qui pouvait bien venir lui rendre visite. Elle ne connaissais personne qui puisse venir à cette heure-ci, cela ne pouvait pas être Roxy Car elle avait le double des clés. Elle ne prit pas la peine de regarder dans le judas et ouvrit la porte. Son coeur manqua de sortir de sa poitrine par ce visiteur qu'elle n'espérais pas du tout voir .

- Alors, je t'ai manqué ? Demanda le visiteur avec un sourire ravageur aux lèvres.

- Monsieur Hamilton, murmura t'elle.

- C'est bien moi, en chaire et en os, Répondit Justin. Alors tu ne me laisses pas entrer ?

Sans même lui laisser le temps de réagir ni même de dire quoi que ce soit , il pénétra dans l'appartement.....