Nous restons à la serre encore une bonne heure avant de décider de retourner dans la chambre. Nous nous sommes décidés pour celle de Jin, les plantes qu'il y a ramené de la serre nous rassurant tous, d'une manière assez étrange. La serre semble être en bon chemin pour devenir notre "repère" comme le dit Yoshio. J'ai l'impression d'être une enfant, quand il parle ainsi.
L'horaire n'est pas encore celui de nuit quand je vois dans la salle de musique Kikenna-san et Nise-san. Je fais signe à Yoshio et Jin de m'attendre avant d'entrer dans la pièce. Kikenna-san me sourit de toutes ses dents avant de me dire qu'elles ont décidé de ranger l'endroit après avoir vu le capharnaüm qui y régnait, et je dois avouer que la différence commence déjà à se voir.
Je sens une main se poser sur mon épaule et me tourne pour voir Yoshio, une expression indiscernable sur le visage.
«Hey, Atsu, tu viens ?
- Oh, bonjour Wakeshima-kun !» Kikenna-san lui sourit aussi, avant de pousser ses cheveux bouclés en arrière «Désolée, vous alliez quelque part ?
- On va dormir ouais.
- Heiiiiin ? Mais pourquoi, Monokuma a pas encore sonné l'heure ! Les adultes et dormir, je vous comprends pas !
- Chie-tan, tu as le même âge que nous.» la chanceuse rigole un peu en prenant dans ses bras la plus petite, qui se débat à peine avant de se reposer contre elle «Désolée encore une fois, je ne voulais pas vous retenir !
- Vous ne nous avez pas retenus, ne vous en faites pas. À vrai dire, Yoshio, ça te dérange si je vous rejoins un peu plus tard avec Jin ?
- ... Je suppose que non.» il fait une légère moue avant d'enlever sa main de mon épaule et la mettre dans sa poche «Fais gaffe à toi surtout. Tu sais où nous trouver.»
Je hoche la tête, et une fois Yoshio partie je commence à aider mes deux camarades. À trois, le nettoyage de la pièce va bien plus vite que ce que je pensais même si je dois faire arrêter Nise-san de me déranger une ou deux fois sous les petits rires de Kikenna-san.
Au final, je ne pense pas qu'il se soit passé plus d'une heure avant que nous ayons fini et que mes camarades s'asseyent l'une sur les genoux de l'autre dans un sofa. Je vais m'asseoir à côté d'elles, mon dos tirant à force de m'être autant penchée. Mais il est agréable de ne plus voir de CD ou DVD au sol sans leurs boîtes et risquant de se rayer. Et nous allons pouvoir plus facilement nous y retrouver à présent.
Kikenna-san caresse doucement les cheveux de Nise-san, qui semble sur le point de s'endormir sur elle, tête sur le torse de la chanceuse. Je souris légèrement, voir une amitié comme la leur est plutôt agréable, ici. Kikenna-san remonte la tête et me sourit de toutes ses dents comme si elle était fière d'elle, et je lui rends poliment son sourire.
«Merci de nous avoir aidées Masayoshi-chan, tu avais pas à faire ça.
- Ça me fait plaisir. Je suis heureuse d'être tombée sur vous, cela fait longtemps que nous n'avons pas parlé ensembles.
- Ah, c'est vrai oui...» elle soupire légèrement et je peux entendre Nise-san ronfler «Alors dis moi, de quoi tu veux parler ?
- Oh, et bien... Je dois avouer ne pas vraiment avoir d'idée de sujet.
- Oh, c'est pas grave ! Dis moi, qu'est ce que tu as reçu de Monokuma toi ? Rien de trop grave j'espère !
- ...» je pose la main sur l'insigne de mon grand-père et Kikenna-san semble un peu confuse «Il s'agit de l'insigne de mon grand père. Il me laissait souvent jouer avec, enfant. Je connais toutes les rayures, c'est bien le même...
- Oh, je suis désolée pour toi...
- Ce n'est rien.» je repose ma main sur mes genoux. Rester forte, ne pas trop baisser sa garde. «Et vous ?
- Oh, euh... S'il te plaît, ne pense rien de bizarre.» elle semble gênée, soudainement, et sort de sa poche une petite peluche en forme humaine et qui... Ressemble beaucoup à une personnalité en particulier. «C'est... La seule chose que j'ai de mes parents. La seule chose qu'ils m'ont laissé garder quand on est venu me récupérer.
- Vos parents étaient...?
- Oui.» elle sourit tristement en serrant dans sa main la peluche de Junko Enoshima. Elle est vielle, ça se voit, recousue ça et là et il manque un œil bouton ainsi qu'une des broches de l'icône du Désespoir. «Ils étaient des Rémanents. Je te rassure, ils ne m'ont jamais fais de mal ! J'ai vite été retirée de leur garde quand j'étais petite, mais cette peluche était mon anti-cauchemar à l'époque.
- Je vois...» ils ne sont pas rares, les enfants de Rémanents sauvés chaque année par des voisins ou les autorités des griffes de ces criminels. Et quand ça n'arrive pas, ils finissent généralement par devenir des Rémanents également, n'ayant jamais apprit autre chose que le Désespoir. Une véritable secte. «Comment est-ce que Monokuma a pu la retrouver ?
- Je ne sais pas, elle était encore dans ma dernière famille d'accueil d'autant que je sache...
- Une famille d'accueil ?
- Ouip ! Ils sont très gentils, les premiers à pas me traiter comme un déchet à cause de ma poupée.» elle sourit et serre contre elle Nise-san «Ma chance m'a sourit avec eux ! J'espère qu'ils vont bien...
- J'espère également... Et je peux me permettre de vous demander...?
- Pour mes parents ? C'est des inconnus !» elle rigole un peu, j'ignore comment elle fait «On m'a interdit de les voir, vu qu'apparemment ils étaient des membres importants d'une secte dans les Rémanents.
- Une secte dans une secte, c'est ironique.
- Pas vrai ?» elle rigole et remet la poupée dans sa poche «La plupart des gens ont l'air de penser qu'on doit être proche de sa famille, mais moi, je veux pas être proche d'inconnus comme eux. Ils ont fait leurs erreurs et je ferai les miennes, loin d'eux. Je ne répéterai pas leur idiotie.»
Nous restons un peu silencieuses. Une vague de sympathie envers ma camarade me fait lui présenter ma main qu'elle prend en souriant toujours et serrer un peu. Je sens qu'elle tremble légèrement. Je n'ose même pas imaginer la vie qu'elle a dû mener, à être de famille en famille et traitée comme une moins que rien à cause de sa famille.
Nise-san grogne légèrement et nous décidons de retourner aux dortoirs pour aujourd'hui. Je lâche sa main et le retour se fait dans un silence qui n'est ni pesant ni agréable. Simplement en silence. J'en profite pour admirer l'avancée de la peinture de Taiwa-san sur le mur du navire où il commence déjà à faire la peinture de Seishin-san. Je me demande combien de temps il passe dessus pour être sincère...
En parlant de lui, il se tient à la garde. Je suppose donc que ce soir est son tour. Quand j'y pense, je suis impressionnée que cette idée ait tenu si longtemps, quand bien même elle n'aura que peu stoppé les meurtres.
«Masayoshi-san, avant que tu ailles dormir, je peux juste te demander un truc ?
- Bien sûr ?» je m'arrête et dit bonne nuit à Kikenna-san qui va poser dans un lit la plus petite qui sera restée attachée à son torse «Que puis-je faire pour vous ?
- Et bah, euh...» il mord sa lèvre et je peux déjà voir du sang perler «J'aimerai savoir si, euh, ça te dérange de venir avec moi voir B-Bokyakû-san ? Tu, euh, j'ai l'impression qu'il tentera rien de chelou si t'es dans la pièce, et tu... Tu me rassures un peu, pour être honnête. Genre, quand t'es là, j'ai pas peur que quelqu'un tente de me massacrer.»
Je reste un peu silencieuse avant d'accepter l'offre de Taiwa-san. J'avais besoin de revoir l'assassin très bientôt de toute manière...
***
WELL UN PEU PLUS DE BACKSTORY :D
J'aime beaucoup Choko. Et elle me permet d'explorer un truc très intéressant à mes yeux. Mais bon, elle n'avait qu'un seul FTE bonus ce chapitre~
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Danganronpa : Disrupt [Fancast]
أدب الهواةL'odeur de la mer, le vent dans les cheveux, les rires des jeunes, l'odeur métallique du sang... Une croisière parfaite en somme ! Seize lycéens, des Ultimes, les meilleurs de leur domaine, coincés ensembles pour s'entre-tuer sous les ordres d'un ou...