Chapitre 77 - Nostalgie

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J'entends de la musique dans les couloirs. J'ai presque l'impression que c'est juste normal, maintenant. Dire que quand cette salle est apparue, si peu de gens s'y rendaient... Les choses changent j'imagine. On a besoin de se distraire un peu plus, après tout ce qui est arrivé. Après les morts de personnes qu'on pouvait considérer des amis.

Ça fait longtemps que je n'ai pas écouté un peu de metal, d'ailleurs. Je n'ai jamais pris le temps de me poser seule dans cette salle pour écouter ce genre de choses, j'imagine. Pas que j'ai réellement l'envie d'être seule trop longtemps, ces derniers temps. Cette idée m'angoisse même plus qu'autre chose. Je suis surprise que personne n'ait réessayé de me tuer depuis... Ikaku. Bien que je n'étais pas réellement son but. J'ai presque l'impression d'avoir une plot-armor ridicule, à survivre aussi longtemps alors que je dois être l'une des plus grosses cibles pour l'instigateur. Policière, mène les enquêtes, a échappé à deux tentatives de meurtres, amie avec un possible traître, a décidé d'essayer de se rapprocher de celui chargée de la tuer... J'ai un sacré palmarès, j'imagine.

Je continue de me rapprocher de la salle de musique pour entendre des paroles dans une langue que je ne reconnais pas. La porte est entrouverte et la voix de Nadeshiko-san se surperpose à celle du disque. Elle a une belle voix, même si un peu rauque. Ça se voit qu'elle ne s'est jamais entraînée à chanter de manière sérieuse, si je suis honnête. La langue de la chanson - qui ressemble plus à une comptine quand je fais attention à l'air - m'échappe toujours mais ce n'est pas un problème, à mes yeux.

Je finis par toquer et la voix de Nadeshiko-san cesse de chanter pour me donner l'autorisation d'entrer. Elle sourit en me voyant passer la porte et dit qu'elle s'attendait à me voir... Je ne sais pas vraiment si c'est un compliment ou une remarque négative mais je vais essayer de ne pas le laisser voir. Elle met pause sur la petite chaîne hifi et la comptine cesse de remplir le silence du navire. Elle s'asseoit sur un des sièges, toujours au nombre de quatorze, avant de me faire signe de venir à côté d'elle.

Je ne peux pas m'empêcher d'hésiter avant de m'asseoir, une petite voix à l'arrière de ma tête me répète et m'averti de ce qu'elle pourrait essayer de faire. Mais à quoi bon ? Nous n'avons pas reçu le moins mobile, même pas de nouveaux lieux pour l'instant... Monokuma a l'air de prendre son temps, de nous laisser mariner et stresser. Est-ce qu'il cherche à faire craquer quelqu'un en particulier ? Ça ne serait pas la première fois que cela arrive dans un de ces maudits jeux.

J'écoute à moitié ce que me dit Nadeshiko-san. Et je pense qu'elle en a conscience mais ne fait pas de remarque à ce sujet, vu qu'elle passe rapidement d'une histoire à une autre. Elle rempli le silence et je l'en remercie, d'une certaine manière. Je ne suis pas sûre de désirer rester seule avec mes pensées plus longtemps, après cette nuit de malheur...

Je sursaute un peu en sentant une main se poser sur mon épaule, mais seul le visage inquiet de ma camarade me fait face.

«Hey, choupette, ça va ? Tu as l'air sur le point d'exploser n'importe quand...

- Ça va oui. Ne vous inquiétez pas.

- C'est compliqué de ne pas s'inquiéter quand on dirait que tu as pas dormi de la nuit, tu sais ? Surtout quand tu n'es pas de garde depuis un moment.

- Ça ne fait que deux jours depuis mon dernier tour de garde, pas si longtemps que ça.

- Quand même ! Tu as des cernes dignes d'un panda et tu essaies de me faire croire que ça va ?!

- Nous sommes dans une tuerie, il serait plus... Bizarre et digne d'inquiétude de me voir dans le même état qu'au début de toute cette histoire, ai-je tords ?

- Non, mais quand même... Il s'est passé un truc pour que tu sois comme ça ?

- Rien. De quoi est-ce que vous me parliez, avant ?

- ...» elle soupire et je devine aisément qu'elle n'apprécie pas mon refus de parler. Mais que suis-je censée faire ? Lui dire que je pense que l'un de mes amis est un allié de notre tourmenteur ? Alors qu'elle pourrait très bien être le tourmenteur en question ? Se serait juste idiot de ma part. «Je parlais d'une comptine de chez moi. En Algérie. Et du fait que ma petite soeur me manque.

- Je vois... C'est cette comptine que vous écoutiez, avant mon arrivée ?

- C'est ça oui, tu n'as pas dû comprendre grand chose.» elle rigole et rougit même un peu. «L'arabe est bien différent du japonais...

- Vous êtes bilingue ?» ça ne devrait pas me surprendre, elle a elle même dit avoir vécu la plupart de sa vie en Algérie, et il me semble que la langue officielle est l'arabe et le français. Est-ce que ça signifie qu'elle est non pas bilingue mais trilingue ?

«Ouaip ! Même si j'ai parfois du mal avec le japonais, surtout quand j'étais petite... Je changeais parfois de langue en une phrase.» elle rigole un peu de nouveau. J'envie sa capacité à rire aussi facilement... «Ma soeur se débrouille bien mieux !

- Vous vous entendez bien ?

- Ouaip ! Elle a que onze ans mais c'est une petite génie des maths, je suis sûre qu'un jour elle pourrait être une ultime aussi !» Une mathématicienne ? Elle ne serait pas la première, oui. Ça fait sens qu'elle puisse en devenir une. «Et j'adore comment ses yeux s'allument quand je lui chante les comptines que maman m'a apprise, petite. Elle... Elle me manque. Oui. Mais toi alors, tes frères ou sœurs, ils ne te manquent pas ?

- Je n'en ai pas, donc... J'imagine que non.

- Oh, désolée ! C'est vrai que tu as pas vraiment l'air le genre à avoir des frères ou sœurs quand j'y pense...

- .... Comment ça ?

- Oh, c'est pas en mal, promis !» elle rigole et me donne une petite tape dans le dos, comme si ne rien n'était. «C'est juste... T'as l'air de tout faire seule t'sais ? Dans ton coin, sans personne pour forcément te soutenir... Et quand ça arrive, tu as l'impression d'être un poids.

- Vous êtes sûre de ne pas sur-interprêter ?

- Eheh, si, peut-être bien ! Mais c'est ça qui est drôle non ?» je hausse les épaules et la laisse me tirer contre elle. «T'es une bonne fille, Masa-chan. Je le pense vraiment. Alors si un jour t'as besoin d'aide, oublie pas qu'y a des gens qui seront là pour toi. Okay ?

- ... Je ne peux que vous le promettre, Nadeshiko-san.» j'hausse les épaules et je l'entends soupirer un peu. Mais je ne veux pas lui donner de faux espoirs.

Nous sommes dans une situation dangereuse. Sur les sept personnes ici, moi comprise, impossible de savoir qui est ou non l'instigateur. Et je ne peux pas me reposer sur quelqu'un pour confier mes doutes...

***

Aaah un peu de FTEs pour se détendre :]

Je vais pas mentir, c'est pas facile d'écrire quand on a pas l'inspiration et c'est le cas depuis... Bah le début de ce chapitre. Plus d'idées pour mes dessins il faut croire.

Enfin, normalement, au moment où je publie ça on est dans les vacances d'été et j'ai déjà pris de l'avance. Alors qui sait. Peut-être même que j'ai déjà fini Disrupt mdrrr (non, j'aurai pas déjà fait ça, je suis pas fou)

M'enfin, se fut un plaisir :]

Danganronpa : Disrupt [Fancast]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant